Aussi comique et dramatique que la réalité, Où l'on apprend le rôle joué par une épingle à cravate de Juan José Millás nous entraîne, façon Molière, à rire de nous-mêmes et à penser notre société actuelle.
Le 12/04/2018 à 08:02 par Clémence Holstein
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12/04/2018 à 08:02
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Ce sont souvent les livres les plus drôles dont il est le plus difficile de parler. Où l'on apprend le rôle joué par une épingle à cravate ne déroge pas à la règle. Le charme du comique et la magie de son pouvoir, ou ce que l'on voudrait croire tels, n'invitent pas à expliciter spontanément et décortiquer l'âme de ces oeuvres-là. Celle de Juan José Millás n'y échappe pas.
On aurait envie d'inciter tout un chacun à plonger dans le livre et ne pas briser ce bel édifice. On aurait peur de perdre cette belle émotion complexe et multiple qui nous traverse à la lecture de ce texte ? Mais ce ne sont que superstitions, le livre est bien plus solide que cela et sa richesse facilite la tâche qui nous est impartie ici.
Damián Lobo, quarante ans, vit à Madrid dans une solitude extrême depuis qu’il a perdu son emploi. Sergio O’Kane, son ami imaginaire, est son seul confident.
Un jour, afin de faire un cadeau à Sergio, Damián vole une épingle à cravate, puis fuit dans les dédales d'un marché d'antiquités et se cache dans une grosse armoire en chêne pour échapper aux vigiles. Avant qu'il puisse en sortir, le meuble est acheté et aussitôt livré dans la chambre de Lucía et Federico, où Damian s'installe en se calfeutrant dans l'armoire. S'il veille à ce que sa présence passe inaperçue, Damián reste néanmoins de longues heures à observer les membres de la famille et s’occupe des tâches ménagères. Très vite, il prend goût à sa nouvelle existence de bon génie utile et bienveillant, mais osera-t-il un jour révéler son existence et sortir de sa cachette ?
En lisant, on s'étonne. On sourit ahuri, bêta devant l'imaginaire sans limites. L'on rit franchement aussi. La loufoque histoire de Damián Lobo nous emmène là où l'on n'aurait jamais cru arriver alors que l'on découvrait les premières pages. Vite, l'écrivain parvient à faire lâcher prise à son lecteur et à suivre son personnage dans les méandres de sa singularité. Le réel et l'irréel se mêlent en un mélange parfois fantastique, parfois merveilleux.
L'inquiétude, si elle advient, et il serait étrange que ce ne soit pas le cas tant les repères de la normalité sont mis à mal, se retourne comme un gant en une pirouette comique. En effet, cette comédie des temps modernes est soutenue par de nombreux dialogues enlevés et des réparties improbables. Le tout saupoudré d'une pincée de questionnement existentiel. La chose devient de plus en plus prégnante au fur et à mesure que l'on s'enfonce dans l'histoire de Damián Lobo, le Dompteur de Loup... Quoi donc ? Qui donc ? Lui ? Il semblerait que l'onomastique aussi se moque de nous ! Ou peut-être pas...
Une véritable réflexion est donc impulsée ici : celle de la nature humaine, de l'animal social que chacun est censé être, et impossible d'ignorer la phrase de Hobbes: « L'homme est un loup pour l'homme. »
Avant d'en arriver là, car le lecteur ne peut échapper à ce questionnement, de nombreuses autres problématiques actuelles sont abordées : le jeu des apparences et le rôle des media dans les faux-semblants d'existence auxquels le personnage s'accroche ; la télé-réalité et le voyeurisme qui peuvent en découler, dénaturant purement et simplement le réel ; l'injonction sociale d'immédiateté et de vélocité, ne laissant pas à l'humain le temps d'être quelqu'un ; l'importance du monde intérieur et de la liberté qui s'y niche. La liberté d'exister et de se sentir avoir sa place.
En filigrane, Damián Lobo interroge sur l'invisible et ce que chacun recèle comme ressources, richesses et folie aussi, sous des apparences trompeuses. On peut penser à la comédie selon Molière et j'avoue y avoir d'emblée été amenée. Le rapprochement s'opère dans cette visée de réflexion sociale, dans cette lutte contre les leurres des apparences, mais aussi dans la forme de l'écrit, et le rire en écho avec notre quotidien. Le rire nous conduit loin derrière sa propre apparence de légèreté, ni vu ni connu, si efficace quand il est manié avec subtilité et humanité.
Juan José Millás fait proprement revivre son personnage et ce, dans une folie extérieurement illusoire et absurde. Et pourtant c'est bien son pouvoir de rêver qui ramène le personnage dans la réalité et lui fait enfin débuter Sa vie.
Cette comédie "classique", critique sociale revisitée à l'aune de la modernité, est un très bel hommage à l'imaginaire et sa puissance créatrice, aux rêves qu'il nous permet de vivre, à tout ce qu'il nous offre, lui, ni assez sérieux ni assez réel pour les valeurs de notre société contemporaine.
L'imaginaire, sans être inoffensif ni idéal, est peut-être moins un leurre que le réel que l'on nous donne à voir. Qui sait ?
Juan José Millás, Trad. Hélène Melo - Où l'on apprend le rôle joué par une épingle à cravate - Editions Plon - 9782259253246 - 19,90€
Par Clémence Holstein
Contact : contact@actualitte.com
Paru le 12/04/2018
169 pages
Plon
19,90 €
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