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L'art de la fiction, notes pratiques à l'intention des jeunes écrivains

Les règles élémentaires de l’écriture de fiction

Le 10/05/2019 à 15:24 par Maxime DesGranges

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10/05/2019 à 15:24

Maxime DesGranges

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ESSAI – Toujours non traduit à l’heure actuelle (si un éditeur passe par ici, sait-on jamais), l’essai de l’écrivain et universitaire américain John Gardner (1933-1982) délivre avec précision et pédagogie sa fine connaissance des techniques d’écriture de fiction qu’il a enseignées pendant de longues années lors de ses cours de creative writing, à Raymond Carver notamment, dont il a été l’un des maîtres.

Quand faire commencer un roman ? Quelle longueur accorder à la partie d'exposition (suivant la division aristotélicienne début – milieu – dénouement) ? Quelles informations doit-on y distiller ? Quand introduire ses climax ? Comment équilibrer ses parties ?… Autrement dit : « Existe-t-il des principes artistiques généraux à respecter si l'on veut écrire une œuvre de fiction ? » demande tout anxieux le jeune apprenti écrivain, qui rêve d’écrire enfin sa tétralogie d’Heroïc Fantasy mettant en scène des batailles épiques entre orques et elfes dans un monde fictif entièrement cartographié de sa main au crayon de papier sur ses quatre feuilles de Canson méticuleusement scotchées entre elles.

Pas de panique, jeune apprenti : John Gardner est là pour tout t’expliquer. Pour Gardner comme pour beaucoup d’anglo-saxons, la réponse est « oui » (rappel : la question était : existe-t-il des principes généraux etc.), en précisant néanmoins que ces principes se situent à un tel degré d'abstraction qu'ils n'offrent que peu d'aide au jeune écrivain. Ces principes ne sont d'ailleurs pas absolus mais relatifs, puisque chaque règle qui s’instaure est aussitôt dépassée par une nouvelle invention, ce qui donne au genre romanesque sa plasticité ayant conduit à son hégémonie sur les autres genres.

Et s'il existe des règles et des formules pour la littérature ordinaire, facilement publiable, il n'en existe pas pour la fiction de qualité. Par ailleurs, quand bien même existerait-il des règles définies pour la fiction de qualité, l'écrivain talentueux n'est pas celui qui s’y conformerait strictement, mais celui qui ferait confiance à sa sensibilité, son instinct et son goût.

Pour autant, comme pour toute discipline créative, il existe un certain nombre de fondamentaux, de bases à connaître pour arriver à la maîtrise de son art. Ce sont ces fondamentaux que Gardner se propose d’explorer. En effet, il est rare de trouver des écrivains qui n'aient pas fait l'apprentissage de l'écriture de fiction. Jack London est sans doute le meilleur exemple de l'autodidacte complet. Mais même Hemingway, qui réprouvait l'apprentissage universitaire (« Just go away and write », conseillait-il) a tout de même bénéficié du regard avisé de Sherwood Anderson et de Gertrude Stein.

Une chose est sûre : aucun de ces grands écrivains ne s'est assis derrière son bureau pour « s'exprimer ». Ils ont cherché à raconter telle histoire ou telle autre, ou pour mélanger telle forme avec telle autre, produisant un nouvel effet. L'expression personnelle, quel que soit le plaisir qu'on puisse en tirer, vient presque accidentellement, de façon inévitable, par surcroît.

« Comment apprendre à bien écrire ? En étudiant la littérature à la fac, pardi ! » se dit le jeune apprenti écrivain anxieux et désormais naïf. Naïf car pour Gardner, plutôt que de suivre des études qui ne sont pas faites pour améliorer son écriture, le plus important est tout simplement la pratique, qui se compose de deux impératifs simples : « lire largement et écrire continuellement ». C'est ce qui différencie l’écrivain professionnel de l'occasionnel : pour le premier, la technique et la pratique deviennent une seconde nature, comme pour un pianiste (d’ailleurs, pour en arriver là, Gardner donne en fin de livre toute une série d’exercices pratiques d’écriture pour permettre au jeune écrivain de faire ses gammes).

Au-delà de ces deux impératifs, Gardner énumère trois règles élémentaires à suivre : n'essaye pas d'écrire avant de maîtriser les fondamentaux, n'écris pas seulement sur « ce que tu sais », mais choisis un genre ; crée une sorte de « rêve fictionnel » dans l'esprit du lecteur et évite comme la peste tout ce qui pourrait l'en sortir et l'en distraire. Revenons plus en détail sur chacun de ces points.

1/ Maîtriser les fondamentaux

Selon Gardner, un lecteur d'aujourd'hui lit un livre avant tout pour y découvrir, pour le dire dans sa forme la plus simplifiée, un personnage en mouvement. L’intrigue se situe alors « dans l'actualisation du potentiel qui existe dans un personnage ou une situation » (Aristote). Partant de là, Gardner place le triptyque « personnage, intrigue, action » (dans cet ordre) au centre de l'écriture romanesque, avant le style (question qu’il développe plus loin). Il ne rejette pas pour autant ce qu’il appelle la « métafiction » (ou unconventional fiction), seulement, dans la métafiction, le discours prévaut sur l'action (exemple : le Nouveau roman). En cela, Gardner explore avant tout la mécanique de la fiction conventionnelle.

Gardner présente dans une liste non exhaustive les fautes courantes qui constituent selon lui les marques d'une écriture maladroite : sur-utilisation de la voix passive, phrases introductives comprenant systématiquement un infinitif au début, variation brutale ou inappropriée du registre de langue, manque de variété des phrases (longueur, sujet-verbe-complément), rythme des phrases (métrique, accentuation), rime accidentelle, explications superflues alors que l'action suffit (il ne faut pas céder à la tentation d'expliquer), et confusion focale (par exemple un personnage perçoit ce qu'il n'est pas censé pouvoir percevoir, à cause d'une intrusion inopinée du narrateur).

Ce que Gardner souligne en définitive est une des règles fondamentales bien connue des cours de creative writing : « Show, don't tell », ce qu'on peut traduire par : « Il faut montrer, non démontrer. » Gardner estime que toute information peut (doit) être transformée en action ou dialogue. En résumé, jeune apprenti, plutôt que d'expliquer que Bhaldùr est un vieil orque aigri parce qu'il souffre d'une sciatique, il vaut mieux montrer Bhaldùr donnant un coup de pied au chat qui dort sur son passage, puis se mettre à engueuler quelqu’un pour une broutille avant d'aller se plaindre à Gùndahl-le-vertueux que sa sciatique le fait toujours souffrir. De cette façon le lecteur a plus de chances de rester immergé dans le « rêve fictionnel ».

Gardner énumère ensuite rapidement trois fautes grossières (mais mineures) qu'on trouverait trop souvent dans la mauvaise littérature :

   - 1/ poser les actions d'un événement dans le désordre (exemple donné : « Tournant, dribblant près du sol pour se mettre en position de tir, il se retrouva bientôt étalé par terre, du fait qu'une cheerleader surexcitée s'était mise sur son chemin. » Les faits sont donnés dans le désordre. D'abord la cheerleader doit se mettre sur le chemin, ensuite il y a le choc, puis le joueur se retrouve par terre, cela permet au lecteur de faciliter la visualisation de la scène dans son esprit.)
 - 2/ insertion de détails bêtement exécutée (qui donne de nombreux clichés littéraires, par exemple le personnage qui s'aperçoit dans un miroir, ce qui donne l'opportunité bienvenue d'en faire la description physique, ou pire : il se voit dans le cadran d'une horloge pour symboliser le poids des années qui marque son visage).
 - 3/ et certaines bizarreries dans l'imitation de difficultés de prononciation et d'énonciation des personnages (hum, ugh, d-d-d-d-don't) dont l'objectif est d'ajouter une touche de vérité mais qui, utilisées excessivement, sonnent souvent faux.

Mais ces fautes-là, qui relèvent de la maladresse, ne sont rien comparées aux trois fautes majeures suivantes, que Gardner qualifie carrément de « fautes de l'âme » :

   - 1/ la sentimentalité, qu'il différencie des sentiments et de l'émotion en la définissant comme une tentative d'obtenir un effet sans fournir les causes appropriées. Exemple : faire mourir un chaton juste parce que tout le monde trouve ça triste, sans fournir les causes profondes de cet événement. Dans une bonne fiction, le lecteur doit être ému par les personnages et les événements, non par l'émotion falsifiée de celui qui nous raconte l'histoire et qui insiste pour que nous soyons émus ensemble.
 - 2/ la frigidité, qui consiste à un manque de sérieux et de profondeur dans le traitement d'un matériau qui lui, est profond et sérieux. C'est aussi la façon que l'auteur a de s'intéresser plus à lui-même qu'à ses personnages. Or l'auteur se doit d'entrer profondément dans les émotions de ses personnages pour les comprendre, autant qu'il doit le faire pour des personnes réelles. Pour résumer, il s'agit d'un manque de sensibilité et d'attention au sujet traité. Pour Gardner, la frigidité est l'une des pires fautes possibles en littérature, car souvent à la base d'autres fautes. C'est la frigidité qui fait que l'auteur se concentre davantage sur la forme que sur le fond, c'est aussi ce qui le conduit à la sentimentalité (fausses émotions).
 - 3/ le maniérisme, qui provoque une sortie du « rêve fictionnel » par des tics de style, par une intrusion intempestive de l'auteur par son style, lorsque l'auteur veut absolument nous montrer comme il est différent des autres, comme il manie la langue avec brio. Quand l'écrivain frigide manque de sentiments puissants, quand l'écrivain sentimental met du sentiment là où il ne faut pas, l'écrivain maniéré s'intéresse davantage à sa propre personnalité – et son ego – que celle de ses personnages.

Pour éviter toute tentation de maniérisme stylistique dont l'écrivain débutant est toujours la proie, on peut se souvenir ici d'une citation de David Hare : « Style is the art of getting yourself out of the way, not putting yourself in it. » (Le style, c’est l’art pour l’écrivain de savoir dégager le passage, pas de se mettre en plein milieu).

Voici pour les premières erreurs, petites et grandes, à éviter. Mais alors, comment atteindre la fameuse « maîtrise » ? Pour cela, il faut procéder par étapes, être régulier et rigoureux. Gardner conseille de commencer par plancher sur de petites unités. Écrire des nouvelles est déjà trop long, et le résultat sent trop souvent l'amateurisme. Il s'agit plutôt de s'exercer dans un premier temps à écrire un bon dialogue entre deux personnages, travailler les descriptions selon différentes contraintes, etc. Travailler successivement sur des petites unités aide peu à peu l'écrivain débutant à prendre confiance dans son écriture, car il n'a pour l'instant pas à se préoccuper du message qu'il veut faire passer, ni de la construction d'une intrigue trop complexe qui va souvent lui échapper. De cette façon, l'écrivain débutant prend aussi conscience qu'un roman se compose d'une succession d'unités plus ou moins longues. Unité description, suivie d'une unité dialogue, suivie d'une unité action, etc. En décomposant la structure de la fiction, il est plus facile ensuite de les articuler de façon cohérente. Ce n'est qu'un fois ces exercices bien intégrés qu'il peut se lancer dans l'écriture de nouvelles, puis d’œuvres de fiction plus longues sans avoir peur de s'y perdre.

En imaginant que le jeune écrivain maîtrise désormais les fondamentaux (grammaire et syntaxe, variation des phrases, structure des paragraphes, faire la différence entre émotion et sentimentalité, étudier la construction du personnage, discerner bonne et mauvaise action dramatique, etc., car c'est bien l'étude de la technique qui mène l'écrivain à la maîtrise littéraire – non pas les excursions en canoë ou les périples solitaires au fond des bois, pour répondre à ceux qui conseillent aux jeunes écrivains de vivre des expériences plutôt que de s'exercer à bien écrire), une question qui revient souvent est : de quoi doit-on parler ? On en vient donc à étudier la deuxième règle élémentaire de l’écriture de fiction.

2/ Choisir un genre plutôt qu’un sujet

Gardner répond que le premier sujet de la fiction est, et a toujours été, l'émotion humaine, les valeurs et les convictions / croyances (beliefs). Il évoque un vieil adage de professeur consistant également à dire : « Écris à propos de ce que tu connais ». Or, selon Gardner, rien ne peut limiter davantage l'imagination.

Une meilleure réponse, bien que toujours imparfaite, pourrait être : « Écris le genre d'histoire que tu connais et aime le plus – histoire de fantôme, science-fiction, histoire réaliste sur ton enfance, peu importe. » Gardner affirme que l'unité de pensée primitive, la base consciente ou inconsciente à partir de laquelle l'artiste organise et sélectionne les détails de son travail, est le genre. C'est évident en musique. On peut se tenir à un genre strictement, ou croiser les genres, etc., en gardant à l'esprit que le croisement des genres se trouve derrière la plupart des chefs-d’œuvres littéraires de la tradition anglo-saxonne, toujours selon Gardner.

Cela dit, connaître son sujet en profondeur est primordial, autant que l'acuité du regard que l'écrivain porte sur le monde, qualités indispensables à toute œuvre de fiction de qualité. Gardner s'appuie sur l'exemple de Steinbeck en se demandant pourquoi l'écrivain américain a « raté » Les Raisins de la colère. D'après lui, le livre aurait dû faire partie du panthéon littéraire américain. Mais alors que Steinbeck savait tout ce qu'il y avait à savoir sur les « Okies » et les peines qu'ils connurent lors de leur voyage en Californie pour trouver du travail, il ne connaissait rien aux ranchers californiens qui les employaient et les exploitaient, il ne s'est pas intéressé aux raisons qui les poussaient à agir comme ils le firent, et, selon l'avis de Gardner, le roman donne finalement un « mélodrame agaçant dans lequel la complexité du Bien s'oppose à un Mal pas crédible et caricatural ».

Après avoir révisé ses fondamentaux et choisis un genre dans lequel écrire son histoire, le jeune apprenti écrivain devra impérativement maîtriser la troisième règle élémentaire de l’écriture fictionnelle, l’une des plus importantes.

3/ Créer un « rêve fictionnel »

L'un des principes que John Gardner juge essentiel pour considérer une œuvre de fiction réussie est ce qu'il appelle, selon une formule de R.L. Stevenson, la « fiction en tant que rêve » (fiction as dream) qu'on appellera ici « rêve fictionnel ». Gardner estime que l'une des tâches premières de l'écrivain est de créer une sorte de rêve dans l'esprit du lecteur qui ne soit jamais interrompu. La moindre interruption de ce rêve, par un excès de style, par une syntaxe non maîtrisée ou par un manque de précision visuelle dans la description d'une scène, sont les erreurs à ne jamais commettre.

Dans une grande œuvre de fiction, le rêve nous engage corps et âme, car nous nous confrontons à des problèmes fictifs comme s'ils étaient vrais : nous sympathisons, pensons, et jugeons. Si l'effet du rêve se doit donc d'être puissant, le rêve doit être saisissant et continu ("vivid and continuous") – saisissant parce que si les choses ne sont pas claires dans notre esprit à propos de ce dont nous rêvons (qui et où sont les personnages, ce qu'ils font ou essaient de faire et pourquoi) nos émotions et notre jugement s'en trouveront désorientés, dissipés, ou bloqués ; et continu parce que le cours de l'action interrompu sans cesse aura nécessairement moins de force qu'une action conduite de façon fluide du début jusqu'à sa conclusion.

Pour Gardner, il faut faire en sorte que le rêve se déroule comme les images d'un film dans l'esprit du lecteur. L'auteur distrait le lecteur – met pause dans le film – quand, par un glissement technique ou par une « intrusion égoïste » dans le récit, il permet (ou force) le lecteur de s'arrêter de penser à l'histoire (il arrête de voir l'histoire) pour penser à quelque chose d'autre. Évidemment, certains auteurs jouent avec cet impératif, et font en sorte de ne pas laisser le lecteur entrer dans le rêve, mais il s'agit plutôt dans ce cas, selon Gardner, de métafiction.

La première et plus importante erreur de son point de vue est donc l'interruption du « rêve fictionnel ». Gardner juge que dès que le lecteur se met à penser à l'auteur ou au texte au lieu de l'histoire, le rêve est rompu, et c'est une faute. Il compare cette faute à un dramaturge qui interromprait sa pièce en plein milieu de la représentation pour rappeler au spectateur que c'est bien lui qui a écrit tout ça.

Pour cela, l'auteur doit utiliser une syntaxe claire et précise afin d'éviter au lecteur d'avoir à décoder les phrases. Ainsi, même si l'écriture passe toujours par une phase d'imitation, le meilleur moyen pour un écrivain amateur de faire fausse route, serait de chercher à imiter le style compliqué et sophistiqué du grand écrivain qu'il admire. Or le jeune écrivain devrait plutôt se concentrer dans un premier temps sur la continuité du « rêve fictionnel », exercice suffisamment périlleux en soi pour ne pas y ajouter la contrainte du style.

Mentir en disant la vérité, et inversement

Gardner s'interroge ensuite sur la relation entre vérité et fiction. L’œuvre de fiction doit-elle dire la vérité ? Quel genre de vérité la littérature nous révèle-t-elle ? La question est depuis toujours liée à la création romanesque. Quelle que soit la nature d'un texte, l'objectif de l'écrivain est de faire croire que l'histoire qu'il raconte est vraie, ou vraisemblable, en s'appuyant sur la célèbre formule de Coleridge qui définit le pacte auteur / lecteur autour de la « suspension momentanée et volontaire de l'incrédulité, qui constitue la foi poétique ». Pour parvenir à obtenir cet effet, l'auteur doit s'investir avec sérieux dans la précision du détail.

Car contrairement à l'auteur de contes qui, lui, profite naturellement de la « suspension de l'incrédulité » (la formule « Il était une fois » précise d'emblée au lecteur la nature fictive du récit qu'il découvre), le réaliste – au sens large – doit faire croire à la vérité. Quand le travail d'un écrivain « réaliste » est convaincant, tous les effets, même les plus subtils, ont des causes implicites et explicites. Par ailleurs les détails (ou preuves) authentifiant l'histoire à chaque étape du roman ne sont pas seulement l'élément central de la fiction réaliste, mais de toute fiction.

Le travail d'un écrivain réaliste ne peut se contenter du nom exact des rues et des boutiques ou des description des gens du voisinage, il doit nous présenter, moment par moment, des images concrètes tirées de son observation du comportement des gens, et il doit rendre compte des connections entre ces moments, les gestes exacts, les expressions faciales, ou les tournures de phrases qui, dans une scène, font aller les êtres humains d'une émotion à une autre, d'un instant précis au suivant. L'auteur doit continuellement présenter des « preuves » au lecteur, sous la forme de détails précis, confirmant la véracité prétendue des événements qu’il raconte.

Bien sûr, il faut garder à l'esprit la différence entre histoire vraie et vraisemblable. Le fait que l'histoire soit vraie ne déleste pas le romancier de la responsabilité de créer des personnages et des événements convaincants. En tant que lecteur, nous nous demandons sans arrêt : « Une mère dirait-elle vraiment cela ? » ou « Un enfant penserait-il vraiment de cette façon ? » et le romancier peut considérer avoir réussi son travail si nous répondons inévitablement « Oui » à ces questions. Si l’auteur a mal fait son travail, le lecteur n'est pas convaincu, quand bien même l'auteur lui présenterait des événements dont il a été réellement le témoin dans sa vie.

L'art subtil de la description fonctionne selon le même principe. Gardner estime qu'une bonne description ne peut se borner à indiquer au lecteur où l'action se déroule, dans quel cadre et quelle atmosphère, s'il fait beau, s'il pleut, etc. Une bonne description doit aller plus loin : elle constitue un moyen de descendre loin dans l'inconscient de l'écrivain, pour y trouver des indices à propos des questions que sa fiction doit poser, et, avec un peu de chance, le guider vers les réponses. Il ne s'agit pas simplement de décrire une ferme, il faut évoquer une ferme décrite par quelqu'un avec une humeur particulière, des sentiments particuliers, intriqués dans une façon de voir le monde à ce moment donné. Pour cela, il doit user de la force symbolique des images qu'il utilise dans sa description. Il lui faut découvrir le signifiant des choses et les communiquer, ce qui pour l'écrivain constitue un seul et même acte.

Les sept éléments de la maîtrise littéraire

Après une plongée dans les différentes formes de technique d'un point de vue théorique, Gardner énumère les éléments auxquels doit se confronter l'écrivain débutant pour atteindre enfin la maîtrise littéraire. Il en sélectionne sept, que nous simplifions ici à l'extrême :

1/ L'imitation : il y a deux façons de procéder par imitation pour améliorer sa technique ; soit utiliser une forme ancienne et non familière pour présenter et analyser un sujet moderne, soit se lancer dans l'imitation ligne par ligne d'un texte existant, pour comprendre de l'intérieur les subtilités et les mécanismes du style d'un grand auteur.

2/ Le vocabulaire : en avoir trop n'est pas forcément un avantage, car une utilisation mal maîtrisée peut mener à la pédanterie. À ce propos, Hemingway, connu pour son style épuré, disait : « Bien sûr que je connais moi aussi de grands mots, mais je m'efforce par tous les diables de ne pas les utiliser. »

3/ La phrase : leur longueur, leur texture, leur rythme déterminent le sentiment, l'émotion que l'auteur veut véhiculer. Une phrase courte ne provoque pas le même effet qu'une phrase longue.

4/ Le rythme poétique : Gardner se lance dans une longue et instructive démonstration sur la métrique et l'accentuation des phrases dans un texte en prose, avec de nombreux exemples.

5/ Le point de vue : il développe ensuite un argumentaire sur les avantages, inconvénients et dangers de l'utilisation de la 1ère personne, de la 3ème personne subjective, de la 3ème personne objective…

6/ Le délai : comment créer du suspense, tout en gardant à l'esprit le danger de sortir le lecteur du « rêve fictionnel » ou de le manipuler avec trop d'insistance, ce que le lecteur n'apprécie pas.

7/ Le style : il évoque le danger de la volonté du débutant de vouloir trouver sa propre voix à tout prix. Toutefois, il y aura toujours des auteurs qui persisteront avec insistance à vouloir créer un style nouveau ; dans ce cas, Gardner leur dit : Allez-y (Go for it).

Construire une intrigue

Gardner se penche enfin sur le problème de l''intrigue. En s'appuyant sur de nombreux exemples, il explore les risques, les pièges, les facilités, avantages et inconvénients de chaque méthode de construction d'intrigue. Selon lui, il existe trois façons différentes de dérouler une intrigue (dans son acception moderne) : en partant de l'emprunt d'une histoire traditionnelle ou d'une anecdote tirée de la vie, en travaillant à rebours de son climax, ou en travaillant à partir d'une situation initiale.

Dans tous les cas, le climax doit être à la fois inévitable et surprenant (pour être à la fois persuasif et intéressant). Prenons l'exemple d'une histoire typique de conflit entre deux personnages, disons un orque et un elfe. La valeur du récit dépendra de la capacité de l'auteur à créer deux personnages puissamment convaincants lancés dans un conflit irréconciliable, que chacun des deux présente des aspects dignes de notre sympathie, en d'autres termes que chacun suive des valeurs réelles mais mutuellement exclusives. Pour que le climax soit persuasif, on doit nous montrer dramatiquement pourquoi chaque personnage croit ce qu'il croit, et pourquoi l’elfe ne peut en aucun cas se réconcilier avec les valeurs que défend l’orque, son antagoniste. Et de la même façon, nous devons comprendre pourquoi les deux personnages en conflit ne peuvent simplement s'éviter, nous devons comprendre ce qui les mène l'un à l'autre et rend la guerre entre l’Orquanie et l’Elfédie inévitable. Les personnages, en conflit avec la situation même, doivent être forcés d'agir par les événements.

Dans le cas des romans « architectoniques » où plusieurs lignes d'intrigues s'entremêlent, chacune centrée sur un personnage fort ou un groupe de personnages (par exemple Anna Karenine), chaque ligne doit être philosophiquement en liaison avec les autres (ici la vie de Levine et celle d'Anna, l'un se dirigeant vers son salut, l'autre vers la damnation). Car le dénouement d'un roman n'en marque pas seulement la fin, il en marque l'accomplissement. Ici, enfin, le lecteur comprend tout, émotionnellement sinon intellectuellement, et tout pour lui devient symbolique. Or ceci est, bien entendu, un effet qui n'est pas prévisible par l'auteur dans la confection du roman. Et ceci ne peut être enseigné.

Mais en ayant déjà accompli tout ceci, l'écrivain débutant n'a franchi que la première étape de toute fiction se voulant sérieuse. Le plus important reste à faire s'il veut atteindre le niveau d'une grande œuvre. « Mine deeper », disait Melville, creuse plus profond, c'est-à-dire qu'il faut aller chercher le sens fondamental des événements, en organisant une imitation de la réalité, elle-même articulée autour d'une question ou d'un thème suggéré par le problème du personnage. Car le roman doit accepter sa corrélation naturelle avec les questions métaphysiques, rejoignant ici l'avis de George Steiner pour qui chaque grande œuvre d'art pose forcément la question de l'existence ou de la non existence de Dieu. Cela ne signifie pas que tout grand roman se doit de poser cette question-là à un moment ou à un autre, comme un passage obligé, mais que d'une certaine façon, le roman doit se hisser au-delà de lui-même, soulevant des questions qui le dépassent.

Surtout, la fiction ne doit pas se contenter de nous distraire de nos problèmes ou de nous amuser, elle ne se contente pas d'élargir nos connaissances sur les gens et les endroits du monde, mais elle doit nous aider à comprendre, ou à remettre en cause, ce que nous croyons, elle renforce nos qualités les plus nobles, et nous conduit à nous sentir perplexes par rapport à nos fautes et nos limites.

Il y aurait beaucoup à discuter sur la conception que se fait John Gardner de l’écriture de fiction, et plus largement sur les cours de creative writing tels qu’ils sont enseignés de plus en plus, notamment en France où la discipline fait doucement son entrée à l’Université. Mais il est malheureusement impossible ici de restituer les nombreuses nuances qu’apporte l’auteur aux principes que nous retranscrivons ici. Mais qu’on le rejoigne ou pas, tout auteur, apprenti comme confirmé, trouvera matière à réflexion sur sa pratique (censée être) quotidienne de l’écriture. Et dans tous les cas, c’est un livre qui mérite largement de connaître une traduction française.

John Gardner - The art of fiction - Vintage Books - 1983 - 224 p.

Par Maxime DesGranges
Contact : contact@actualitte.com

2 Commentaires

 

LesMotsPassants

23/05/2019 à 17:23

Très bon article, très complet. Je me tiens aux aguets pour ne pas louper sa sortie en version française ! Merci pour cette découverte très intéressante !

Roos Céline

31/05/2019 à 09:22

Son recueil de nouvelles The Art of Living and other stories n'est pas traduit non plus. Quel plaisir ce serait d'avoir le droit de les traduire! La seule façon de procéder possible est-elle qu'un éditeur achète les droits de traduction aux maisons d'édition l'ayant publié jusqu'à présent?

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Les très belles planches de l'album nous emmènent à la chasse aux papillons. Matz est un auteur que l'on connaît bien et que l'on apprécie beaucoup (la série Le tueur, c'est lui), mais on ne le connaissait pas collectionneur de papillons !

16/04/2025, 10:40

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Nicolas d’Estienne d’Orves, l’orgueil du kitsch  

Comme tout véritable snob, Nicolas d’Estienne d’Orves érige la vulgarité en vertu. Elle le passionne du moins, jusqu’à en tirer un Dictionnaire amoureux du mauvais goût. Sous son nom d’élu, NéO, il s’est lancé dans une série sur les sept péchés capitaux. Un volume par an, avec le premier publié le 26 février dernier, jour d’anniversaire de Victor Hugo et Michel Houellebecq. Cet Île de l'orgueil est-il un navet ou un nanar, cette chronique tentera de répondre à cette épineuse question.

15/04/2025, 17:54

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Perceval, cette militante féministe

Les éditions Argyll ont récemment fait paraître une traduction (par Marie Koullen) du dernier roman de Nicola Griffith, romancière britannique qui remporta notamment en 1996 le très fameux prix Nebula pour son roman Slow River. La Lance de Peretur (Spear) est son neuvième roman, et il laisse déjà présager une réception très largement populaire, notamment parmi le lectorat de fantasy et de réécriture de littérature médiévale arthurienne. 

15/04/2025, 12:54

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Un soupçon d'humanité, entre intelligence artificielle et transhumanisme

Loïc Henry est un ingénieur diplômé d'HEI Lille (1994) et d'HEC Paris (1995), avec une spécialisation en informatique industrielle et finance internationale. Il a également étudié à l'Université de Leeds dans le cadre d'un échange Erasmus et est coach professionnel certifié depuis 2017.

15/04/2025, 09:30

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François Schuiten et Benoît Peeters se souviennent de l’Éternel Présent

Il est des œuvres qui naissent de l’échec, des rêves brisés et des batailles perdues. Souvenirs de l’Éternel Présent, bande dessinée signée François Schuiten et Benoît Peeters, s’inscrit dans ces résurrections poétiques. Initialement publié en 2009, Casterman réédite cet album né d'un ancien rêve cinématographique. Il était épuisé depuis plusieurs années.

14/04/2025, 18:18

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Bouzard : pas de tout repos, les vacances chez Pépé-Mémé  

Ah, les si mémorables vacances chez les grands-parents à la campagne ! Le chant du coq, la pêche à la ligne, l'excursion à la plage, les cochons qu'on égorge, le voisin en fauteuil roulant qui gueule des insanités du soir au matin... que de beaux souvenirs. Bouzard revisite tout ça avec une mauvaise foi et un goût prononcé pour l'humour noir et trash. Aussi rafraîchissant qu'un tas de fumier sous le cagnard d'été.

14/04/2025, 13:48

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1Q84 : une éthique de la paix intérieure

« À l’opposé du splendide bâtiment aérien des mathématiques, le monde romanesque de Dickens représentait pour Tengo une forêt touffue et enchantée », peut-on lire dans le premier tome de 1Q84, d’Haruki Murakami (éditions Belfond, traduit du japonais par Hélène Morita). Allégorique, cette phrase vaut la peine d’être lue pleinement, en tant qu’elle recèle la vision romanesque du maître japonais en même temps qu’elle révèle une éthique de la paix relative et évolutive.

14/04/2025, 11:08

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Respect d'Anouk Grinberg: Récit d’une femme digne

« Cette histoire n’est pas qu’une histoire privée », prévient Anouk Grinberg, et dès les premières pages de son récit, dont le titre – Respect – n’a jamais été aussi bien choisi, nous sommes comme sous l’effet d’une déflagration. Nous, les femmes de sa génération.

14/04/2025, 09:00

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Tout va bien se passer... et dans le pire des cas

"Sainte frénésie" à Lagos - Nigeria, quand disparaît une montagne d'argent sale (très haute la montagne, c'était le trésor de guerre des gourous d'une église pentecôtiste). La Lagos Lady est de retour pour un thriller haletant.

14/04/2025, 07:30

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The Happy Couple, ou l’histoire d'un couple parfait-pas-si-parfait

Celine est une pianiste passionnée, perfectionniste, suranalytique de chaque aspect de sa vie. Elle sait ce qu’elle veut, tout autant que ce qu’elle ne peut pas supporter. Luke travaille dans la Tech, avec sa myriade de mots qui n’ont de sens que pour les gars du milieu. S’il a lui aussi l’amour du détail, il est incapable de prendre une décision — et, lorsqu’il lui arrive de faire un choix par inadvertance, il trouve toujours un moyen de revenir en arrière. Ils se sont bien trouvés, semble-t-il.

13/04/2025, 10:49

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M'en parlez pas.... La vie est mal faite, de Denis Gombert

Lire du Denis Gombert, c’est l’assurance d’être ému, triste, et heureux à la fois. Étrange mélange me direz-vous, mais tels sont les romans de cet auteur que les lecteurs d’ActuaLitté connaissent comme l’un des chroniqueurs des Ensablés. Par Hervé Bel. 

12/04/2025, 19:06

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Patronyme, de Vanessa Springora : troublante archéologie familiale

Divisé en quatre parties, « Nom de famille », « Nom du père », « Nom d’emprunt », « Nom propre », le second roman de Vanessa Springora est un roman extraordinaire sur les origines, doublé d’un troublant récit familial...

11/04/2025, 09:00

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L'Opéra de Shaya, une ode à l'altérité et à la nature

Sylvie Lainé est une autrice française et professeure en sciences de l'information à l'Université Jean Moulin de Lyon, où elle dirige l'équipe ERSICOM. Elle a commencé à écrire en 1985, publiant des nouvelles remarquées, dont le Chemin de la Rencontre, qui lui vaut le Prix Rosny aîné en 1986. Après une pause liée à sa carrière universitaire, elle reprend l'écriture en 2000 et publie deux ouvrages.

10/04/2025, 16:03

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Jean-François Pasques se fait L'avocat du diable

Jean-François Pasques, c'est le flic « psychologue » de la PJ. Ses polars sont toujours écrits avec beaucoup de finesse et cherchent à pénétrer l'intimité des personnages à travers leurs mensonges ou leurs aveux. Cet épisode évoque avec sensibilité le sujet du féminicide.

10/04/2025, 11:42

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D'une rive l'autre : le poids de soi, des autres, de tout à la fois

Début des années 1990. Une cité HLM dans la banlieue parisienne, délimitée par le béton. Pas d’horizon, au-delà de ces murs. L’impression suffocante d’être enfermé, limité, sans espoir de s’en sortir. Ou alors, si : mais il faut attendre le moment propice. Il faut d’abord devenir un homme. Il faut aussi apprendre tous les « jolis mots » afin de convaincre Layla, qu’il aime plus que tout au monde, de fuir avec lui. En attendant, il fume joint sur joint en compagnie d’Elias, en écoutant de la musique et en rêvant de demain, d’ailleurs.

09/04/2025, 08:59

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Daredevil: Father, gloire et misère de nos pères

Ah, L'Homme sans peur... Matt Murdock, avocat de jour, devient Daredevil de nuit, parcourant les rues de Hell's Kitchen, un quartier de New York. Sans aucun doute l'un des héros de ma Sainte Trinité toute personnelle de ces personnages de comics hors normes (*). Avec ce titre signé Joe Quesada, Daredevil donne sa pleine mesure – une puissance physique, qui cache une détresse immense.

08/04/2025, 14:42

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L’imaginaire sous surveillance : quand la création littéraire menace l’humanité

Flavie Fearn est une autrice indépendante de la région toulousaine, passionnée de fantasy et d'urban fantasy. Son premier roman, Le symbole sacré (tome 1 de Magic Uchronia), a remporté le prix jeunesse 2023 des Gourmets de lettres. Cette duologie explore le voyage dans le temps et met en avant des femmes oubliées de l'Histoire. En mars 2025, elle publie Le bureau de contrôle des imaginaires, un space fantasy mêlant magie, complots et romance dans laquelle l'écriture d'histoires est interdite.

07/04/2025, 15:14

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Tweet N° 1 : Écrire par condensation

Pour lire Tweet N°1 (classé) X de Guillaume Basquin, publié aux éditions Tinbad qu’il dirige de main avant-gardiste, il peut être utile de savoir que ledit Basquin connaît son Sollers par tous les bouts du cœur, adore Jean-Jacques Schuhl et a Jean-Luc Godard dans la peau – au point d’avoir voulu faire « pareil que lui, en littérature », m’a-t-il secrètement confié.

07/04/2025, 11:30

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Qu'un sang impur : Survivre ensemble ou mourir seul

Dehors, le chaos post-apocalyptique. Dedans, une étude de mœurs sans concession dans un immeuble confiné. Quels vont être leurs comportements de ces quelques habitants cloîtrés dans la promiscuité, tandis que le plus grand chaos règne dehors ?

07/04/2025, 08:30

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La mort de l'auteur : entre identité et technologie, Nnedi Okorafor réinvente la SF

Figure incontournable de l'afrofuturisme, Nnedi Okorafor est une romancière née en 1974 aux États-Unis de parents igbos nigérians. Ses œuvres, fortement marquées par ses origines, explorent des thématiques telles que l'identité et la culture africaines, le féminisme et le pouvoir des femmes, la technologie vue d'un prisme autre que celui de l'occident. 

04/04/2025, 10:00

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Les Horizons perdus : Homme, ne vois-tu rien venir ?

« Qu’est-ce qu’une vie humaine, que sont les quelques millénaires d’activité humaine au regard des quatre ou cinq milliards d’années de la Terre ? Les hommes n’ont rien compris » – et c’est bien à cette conclusion que nous parvenons une fois côtoyés Les Horizons perdus de Jean Pichard (éd. du Canoë), qui nous laissent à la fois nourris et inquiets.

04/04/2025, 09:30

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C'est-comme-ça : quand les croyances et l'imaginaire sont en danger

Auriane Velten est une autrice française originaire d'Alsace. Elle a été repérée avec son premier roman de science-fiction After, publié aux éditions Mnémos, grâce auquel elle remporte le prix Utopiales en 2021. En 2023 sort son deuxième roman Cimqa, toujours chez Mnémos, puis Ainsi soient-illes en 2024 chez Yby éditions. C'est-comme-ça marque une rupture avec ses récits de science-fiction en nous emportant dans un monde de croyances et les impacts que celles-ci ont dans nos vies.

02/04/2025, 22:26

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Christine Angot : immersion dans les sphères parisiennes

J’aime de plus en plus Christine Angot, la femme, et j’aime de plus en plus les livres de l’écrivain. J’aime son attitude. Sa distance puis son implication en tout. Son style. J’aime sa véracité, son authenticité, sa vérité, sa liberté. Cette façon bien à elle de déjouer les plans pour faire les choses à son image, comme elle l’entend.

01/04/2025, 10:21

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Tiré de faits irréels, ou l’éditeur qui refusait de sombrer

La vie d’une maison d’édition sur le fil : au bord du gouffre, aux portes des Limbes. La pire hantise d’un auteur reste le syndrome de la page blanche. Mais celle d’un éditeur ? De voir ses auteurs partir dans une autre maison d’édition ? Un manuscrit refusé explosé chez un autre. Tiré de faits irréels relate avec humour, subtilité et émotion le quotidien d’une maison d’édition menacée par la faillite.

01/04/2025, 08:00

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Dans la forêt du croque-mitaine : le village où tout le monde déraille

Un polar allemand apparemment horrifique qui s'avère finalement une lecture bien savoureuse ! On a trop rarement l'occasion de découvrir des polars allemands pour laisser passer cette histoire à faire peur de Ivar Leon Menger : Dans la forêt du croque-mitaine.

01/04/2025, 07:30

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Des Châteaux qui brûlent, d’Arno Bertina : les trois corps de l’être (et le jardin d’Éden)

Désespérés, les salariés d’un abattoir de volailles séquestrent un secrétaire d’État à Châteaulin, sous la présidence de François Hollande. Leur entreprise, La Générale Armoricaine, doit fermer, aucun repreneur ne pouvant sauver les milliers d’emplois concernés.

31/03/2025, 12:07

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Un reptile de haut niveau

BONNES FEUILLES - Vas-y, Fil ! est un album illustré destiné aux enfants en début de CP. Il met en scène le personnage de Fil, encouragé par Lulu à participer à diverses épreuves sportives telles que la natation, le tir à l’arc ou encore la course à pied. 

20/04/2025, 07:00

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La fabrique des timidités : apprendre à désirer autrement

Dans La fabrique des timidités, Christophe Perruchas capte l’été adolescent comme un champ de bataille intime. Derrière les plages, les chouchous et les feux d’artifice, un garçon apprend à fuir, à vendre, à aimer, à perdre… En bref, à devenir quelqu’un d’autre. À paraître ce 7 mai.

 

19/04/2025, 09:30

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Une femme en marche vers sa liberté

BONNES FEUILLES - Aussi récurrente qu’un cycle, une question me taraude que je remets souvent sur le tapis sans la crier : elle concerne le pacte social et l’injonction brutale à devoir vivre en société quand celle-ci est aussi intransigeante. Ce que porte Johanne, l’héroïne cabossée, c’est ce tiraillement constant entre la nécessité d’y faire sa place et celle plus instinctive de s’en tenir éloignée. Comme si ma part la plus asociale s’exprimait là.

19/04/2025, 08:00

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Femmes et Australiennes : un siècle en famille

Avec Le bleu est la couleur la plus rare, Sarah Schmidt scrute les failles de la transmission et les silences hérités à travers trois générations de femmes australiennes. Un roman sans pathos, porté par une langue viscérale.

19/04/2025, 07:30

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Quand les secrets familiaux ressurgissent 

BONNES FEUILLES - 1955. Quatre ans se sont écoulés depuis la mort d’Olof Morin. Betty, toujours aux prises avec la culpabilité, tente de maîtriser son tourment en bannissant Martin de son existence. Sa fille Martina, qui a désormais dix-sept ans, a quitté l'école pour se consacrer à plein temps aux débuts de sa brillante carrière de chanteuse lyrique. 

19/04/2025, 07:00

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Comprendre le langage des fleurs : des ouvrages éclairants

Si vous ne connaissez rien aux fleurs, à leurs significations, à leurs symboliques, il est sans doute temps d’en apprendre davantage. Et, pour cela, il est sans doute opportun de se saisir de quelques bons ouvrages en la matière.

18/04/2025, 14:39

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Giuliano Da Empoli, star des librairies

Semaine 15, du 7 au 13 avril : l’effet coup de poing de Monkey D. Luffy n’aura duré qu’une semaine. Entré en fanfare à la première place la semaine dernière, One Piece (tome 109) cède à présent deux rangs et s’installe en 3e position, avec 22.495 exemplaires vendus. À l’inverse, Freida McFadden réinstalle solidement ses deux romans sur les deux premières marches du podium. 

18/04/2025, 11:16

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Des problèmes, sur des problèmes, sur des problèmes

BONNES FEUILLES - Sarah habite avec sa famille rue Daguerre, adresse pittoresque du XIVe arrondissement de Paris. Rien ne la satisfait plus : ni son travail de casteuse pour des jeux télévisés ni sa relation avec Marin. Doutant même de ses sentiments maternels pour son fils Germain, elle rêve de tout plaquer. 

18/04/2025, 09:00

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Quand les Hommes se prennent pour des lézards

BONNES FEUILLES - Traduit de l’anglais  par Jonathan Baillehache, Membre fantôme renoue avec la logique absurde et cruelle de La Confrérie des mutilés et la pousse encore plus loin : cette fois-ci, Kline est confronté à une secte féminine qui tronçonne les hommes par le milieu et croit en la résurrection de la chair. 

18/04/2025, 08:00

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Fuyez le passé, il reviendra au galop

BONNES FEUILLES - Le temps d’un voyage vers la magie crépusculaire des blue mountains australiennes, une plongée bouleversante dans les mystères du lien maternel. 1973, en Australie, aux heures bleues de l’aube, Eleanor fuit son mari Leon, dont la violence ne fait que croître. Avec sa petite fille Amy, elle prend la route des Blue Mountains pour un pèlerinage sur ce lieu imprégné des souvenirs d’enfance.

18/04/2025, 07:00

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MMA : des livres qui éclairent une pratique en plein boom

Si l’on entend souvent parler de MMA, on ne sait pas toujours ce qui se cache vraiment derrière ces trois lettres. Pour en découvrir un peu plus sur ce sport qui déchaîne les foules, avec des avis très partagés, retour sur quelques livres qui éclaire une forme de lutte très particulière.

17/04/2025, 13:11

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Ces fantômes à qui l'on prête des maisons...

La vision est obsédante : une maison en ruine, accrochée aux falaises du Maine, que découvre Jane à dix-sept ans lors d’une croisière au coucher du soleil. Élève brillante d’un programme universitaire d’excellence, issue d’un milieu populaire chaotique, elle choisit de fuir le Bates College pour se réfugier dans cette demeure abandonnée.

17/04/2025, 09:00

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Que faire d'une enfant muette et inconnue ? 

BONNES FEUILLES - D’un village bourguignon à la mégapole de New York ensevelie sous le blizzard, la quête d’une romancière et ex flic pour résoudre le mystère d’une petite fille quasi muette qui vient bouleverser sa vie. 

17/04/2025, 08:00

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Pire que l’écocide, le Terricide

BONNES FEUILLES - Moira Millán, militante indigène mapuche d’Amérique du Sud, a vu ses terres pillées et son peuple violenté par les gouvernements chilien et argentin. Dans ce manifeste, elle écrit sur le Terricide, concept qu’elle a inventé et qui va au-delà de l’écocide puisqu’il inclut non seulement la destruction de la terre, mais également celle de tous les êtres vivants ainsi que toute possibilité de transmission des cultures autochtones.

17/04/2025, 07:00

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Sénégal : un pays à découvrir par les livres

Partir à la découverte du Sénégal est toujours synonyme d'un certain dépaysement, entre une nature d'une prodigieuse beauté et des villes animées et joyeuses tout autant que colorées. 

16/04/2025, 12:07

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Anthologie de la répartie : l’art de donner la réplique

Julien Colliat pensait avoir bouclé son tour des réparties en sortant le Tome 1 en 2019. Mais ce boulimique de biographie, diplômé d’Histoire, relève au fur et à mesure de ses lectures d’autres citations, d’autres répliques qui feraient bien, mises bout à bout, un deuxième volume. Chose faite avec la parution le 24 avril 2025 d’un second volet sur ses trouvailles irrésistibles.

16/04/2025, 09:30

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Dans les coulisses avec la légende Maurice Ronet

BONNES FEUILLES - Ascenseur pour l’échafaud, Plein soleil, La Piscine... autant de films inoubliables au fil desquels Maurice Ronet a marqué le cinéma français de sa présence unique. Un talent brut que rien, pas même l’ombre d’Alain Delon, son éternel rival à l’écran, n’est parvenu à éclipser.

16/04/2025, 07:00

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Entre deux brasses, des mots emplis de grâce

BONNES FEUILLES - « Il faudrait que je meure ou que j’aille à la plage », écrivait Michel Houellebecq. Si l’on penche pour la seconde solution, autant prévoir de la lecture (moins utile pour le premier choix, on en conviendra...). Dans ce cas, ce Grand Livre de la littérature de plage constitue la meilleure des options. Il rassemble, sous la forme d’une anthologie désordonnée et originale, des pages émouvantes, mordantes, troublantes ou amusantes sur les plaisirs balnéaires.

16/04/2025, 07:00

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Ce que les silences racontent

Dans Le soldat perdu de Jeanne Bonheur, Benoît Hopquin revient sur un passé enfoui : celui de deux anciens poilus, Anselme Bienvenu et Clovis Bonté, sommés par la fille de leur compagnon disparu, Jeanne, de lever le voile sur une disparition survenue vingt ans plus tôt. 

15/04/2025, 10:13

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Après la ville : Sortir de l’industrie est un fantasme

Dans Après la ville, Pierre Veltz scrute les mutations territoriales induites par l’urbanisation mondiale. Ni traité d’urbanisme ni essai nostalgique, ce texte exigeant remet en cause nos catégories habituelles et pointe les angles morts de la pensée écologique contemporaine. A paraître ce 2 mai...

 

15/04/2025, 10:00

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Un certain Louis Wolfson : chasse à l'écrivain

BONNES FEUILLES - Américain, schizophrène, Louis Wolfson bouscule l’univers feutré de la littérature française en publiant chez Gallimard, en 1970, un roman qui fait l’effet d’une bombe : Le Schizo et les langues. 

15/04/2025, 09:00

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Un Fantôme dans le bus

BONNES FEUILLES - Le harcèlement ne date pas d’aujourd’hui… Un soir dans Lyon, le détective Georges Amer reconnut une des victimes de l’accident de 1965, le bus de son collège qui avait dérapé dans les Alpes.  Aperçu derrière la vitre du tramway, le visage du fantôme gardait le charme bizarre, unique, de celui qui avait été l’idole de la pension.

15/04/2025, 08:00

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La fable revient à la mode

BONNES FEUILLES - Qui a dit que les fables étaient ringardes ? Ce genre littéraire, patrimoine culturel commun depuis des générations et formidable matrice de notre imaginaire, est plus que jamais recommandé pour expliciter le jeu des relations sociales, familiales, amicales, amoureuses... 

15/04/2025, 07:00

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Sommeil : face aux troubles, des ouvrages pour dormir sur ses deux oreilles

Avec un rythme de vie de plus en plus soutenu et des écrans de plus en plus envahissants, il devient parfois difficile de trouver le sommeil. Pourtant, des solutions simples existent. Il suffit de les mettre en œuvre souvent pour résoudre les insomnies les plus fréquentes. 

14/04/2025, 18:39

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Un écho magistral

14/04/2025, 10:00

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Quand les baleines s’échouent, les vérités refont surface 

BONNES FEUILLES - Le corps de Caitlin Black est retrouvé à l’embouchure d’An Loch Dubh, le loch noir, sur la côte ouest de l’île de Lewis. La jeune femme, habituée des sujets sur l’environnement et nageuse émérite, a été violée et battue avant d’être assassinée. 

14/04/2025, 07:00

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Les Ensablés - Happe-Chair de Camille Lemonnier (1844-1913)

Happe-Chair, un titre qui a tout de suite attiré mon attention. Je me trouvais alors dans une des dernières librairies anciennes de la rue Saint-Sulpice (pour combien de temps encore sera-t-elle là ?), dans la bonne odeur des vieux livres, lorsque je suis tombé sur la réédition de 1908 de ce roman de Camille Lemonnier publié une première fois en 1886 chez Kiestmaeckers…  par Hervé Bel. 

13/04/2025, 12:28

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Après la ville : appréhender l'avenir urbain

BONNES FEUILLES - L’agglomération géante de Kinshasa ou celle de la Rivière des Perles qui s’étend de Hong Kong à Canton ne sont pas des versions agrandies de nos métropoles occidentales : elles forment un « après la ville », c’est-à-dire un continuum logistique, économique, écologique, social, par lesquels la ville est littéralement débordée par l’urbain au point de devenir « la substance même de notre monde », qui absorbe aussi bien les mégapoles que les déserts et les forêts. 

 

13/04/2025, 09:00

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Mieux comprendre la mentalité de la  Silicon Valley

BONNES FEUILLES - Dès l’origine, avec ses figures de l’ingénieur, de l'entrepreneur et du financier, la Silicon Valley a été porteuse d’une volonté de restauration du pouvoir masculin, d'une dénonciation des régulations et d’un projet politique hostile à l’esprit démocratique.

13/04/2025, 08:00

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Obscure et céleste : quand Galilée devient Sherlock Holmes

BONNES FEUILLES - Le corps sans vie de sœur Agnese est retrouvé au pied du clocher abritant le télescope offert par Galilée au couvent de San Matteo d’Arcetri. Le chanoine Cini est chargé par le grand-duc de Toscane de mener une enquête sur les mœurs dissolues, dit-on, des moniales de ce couvent. Car, en 1631, la peste fait rage à Florence malgré la multitude de prières et de processions organisées par l’Eglise : la conduite de tous doit être exemplaire pour adoucir la colère du Seigneur.

13/04/2025, 07:00

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Vietnam : des guides pour faire un beau voyage

Béni par la nature, le Vietnam est véritablement un endroit incroyable à visiter, offrant une multitude de choses étonnantes à voir et à explorer. De la croisière dans le delta du Mékong à l'exploration des îles de la baie d'Halong, le pays offre une surcharge sensorielle de la meilleure façon possible.

12/04/2025, 11:00

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Planète Terre + nucléaire = grande affaire 

BONNES FEUILLES - La relance nucléaire est-elle bien raisonnable ? Une enquête chiffrée pour déterminer son véritable coût économique et écologique.  C'est acté depuis 2022 : le nucléaire est relancé en France. Les débats publics se succèdent pour accueillir de nouveaux réacteurs. Emmanuel Macron a annoncé la construction de six nouveaux EPR dans un premier temps. Huit autres viendront probablement s'ajouter au parc existant de 56 réacteurs.

12/04/2025, 09:00

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Le temps passe, les questions demeurent

BONNES FEUILLES - Ellie Barker avait trois ans, quand sa mère, Dottie Swoboda, a été retrouvée sur Mulholland Drive, une balle dans la tête, dans une Cadillac incendiée. Trente-six ans plus tard, Ellie, devenue milliardaire, reste obsédée par le meurtre non-résolu de cette mère qu’elle n’a pas connue. 

 

12/04/2025, 08:00

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Autoroute : des kilomètres par amour

BONNES FEUILLES - Et si, un beau matin, vous plaquiez tout pour rejoindre votre grand amour ? Temps de trajet : 11 heures et 37 minutes. Les heures défilent sur la route à imaginer les vies que renferment les autres véhicules, à réfléchir au sens de l’amour et du camping-car, à naviguer parmi les souvenirs, votre pensée toute tendue, entre doute et espoir, par une seule question : qu’est-ce qui vous attend au bout ? 

12/04/2025, 07:00

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Ibn Khaldûn

11/04/2025, 17:33

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Luffy en folie : One piece écrase la concurrence

Un nouveau combattant entre dans la mélée en cette 14e semaine (31 mars au 6 mars) : Monkey D. Luffy. Le tome 109 tome de l'interminable One Piece par Eiichiro Oda prend la première place avec 36.164 exemplaires vendus, devant les deux romans de Freida McFadden : La femme de ménage (31.980 ventes) et Les secrets de la femme de ménage (25.511 ventes).

11/04/2025, 12:46