Après un premier volume autour de l’introspection et de la solitude, Lou ! Sonata est de retour dans un deuxième ouvrage plus festif et solaire, mais aussi plus intense, qui permet d’aborder en douceur la fin de cette saison en trois mouvements.
Le 24/01/2024 à 17:25 par Clémence Leboucher
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24/01/2024 à 17:25
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Lou est une jeune femme. Dans Lou ! Sonata, Tome 1, elle s’est émancipée, habite son propre appartement, étudie dans la ville de Tygre — quelle matière exactement, elle-même ne le sait pas trop —, se demande à quoi rime son année, a des gueules de bois et des cours parfois incompréhensibles… On se doutait, avec un nouveau terrain à sa disposition légué par feu Monsieur Chassagne à Mortebouse, et l’idée d’un festival apportée par Marie-Emilie, que cet événement serait le sujet principal du tome à suivre. Bref, Lou n’est plus une enfant.
Et justement, le Dead Dung Fest — « Morte Bouse », littéralement —, c’est le festival auquel va se consacrer Lou durant tout ce nouveau chapitre. L’histoire débute par un discours de l’héroïne à tous les bénévoles, quelques heures avant l’ouverture au public, et l’on comprend que plusieurs mois ont passé depuis la fin du premier volume.
Avec sa programmation éclectique et son armée de bénévoles tous plus motivés les uns que les autres, le Dead Dung Fest semble un événement « à part » dans la vie de la jeune femme. C’est un projet intense, difficile à gérer. Au fil des pages, les galères s’amoncellent : il n’y a aucun réseau à Mortebouse, la gestion de l’électricité est compliquée, et Mamie a toujours son sale caractère…
Tout se déroule sous nos yeux en plan-séquence, quasiment en temps réel. Lou est surmenée, sursollicitée, mais retrouve beaucoup de personnages de son univers — ce qui permet à Julien Neel de faire de nombreuses et diverses allusions aux anciens tomes, comme la « crise des cristaux » qui avait causé une amnésie générale. Les graphismes, qui ont eux aussi bien évolué depuis la sortie de Journal Infime, offrent une vraie expérience de lecture.
Au fil des heures qui passent et des pages qui se tournent, le jour ensoleillé laisse place au crépuscule, à la pluie grise, puis à la nuit et à la piste de danse, avec un véritable jeu de couleurs autour de la luminosité.
Lou ! Sonata 2 est un volume qui détonne avec sa temporalité sur un jour et demi, les nouvelles émotions ressenties par la jeune femme, le retour de personnages emblématiques et les rétrospectives sur d’anciennes relations, amicales ou amoureuses.
Toutefois, il reste dans la continuité du premier qui devait faire passer le « choc » de l’évolution fulgurante de la petite blonde que l’on a connue haute comme trois pommes. Elle s’épanouit dans l’organisation et le développement du projet, avec tout le stress que cela comporte. Lou semble prendre en main son festival comme elle prend en main sa propre vie.
Avec quelques scènes très émouvantes, Julien Neel distille par-ci par-là des pauses bienvenues. Lors de la séance de dédicace de la maman de Lou, celle-ci découvre qu’une communauté s’est créée sur Internet autour de Sidéra, son roman. On y retrouve un ingénieux clin d’œil à la propre communauté qui s’est cristallisée autour de Lou sur les réseaux. Et lorsque cette dernière retrouve son petit frère, abrité de la pluie sous les arbres et au milieu des grenouilles, on assiste à un moment très calme et doux, une véritable respiration après la ferveur des derniers préparatifs.
Narrativement parlant, ce tome est plus en surface que le premier. Toutefois, il offre au lecteur les mêmes émotions que l’héroïne : du stress intense face à tous les problèmes de dernière minute, un peu de calme quand la pluie se met à tomber, et un suspense qui monte au fil des pages concernant la surprise en fin d’ouvrage…
Lou reste Lou : une jeune fille intelligente, mais qui se pose beaucoup de questions.
Et des questions, nous en avons aussi en suspens : va-t-elle continuer à créer des projets comme ce festival ? Repartir étudier dans une autre ville ? S’investir dans autre chose ? Va-t-elle se remettre à créer des vêtements, comme elle aimait le faire étant petite ? On se demande comment l’histoire de chaque personnage peut être éclaircie dans le troisième tome, annoncé comme le dernier. Car Lou ! Sonata est pensé dès le départ comme une véritable sonate : trois mouvements, trois albums, trois disques.
Ainsi, comme pour le premier chapitre, l’ouvrage est accompagné d’une bande-son créée avec le collectif Krystal Zealot, où l’on retrouve toute la programmation musicale du Dead Dung Fest. La superposition de la lecture et de l’écoute de l’album dédié font de Lou ! Sonata Tome 2 une véritable expérience et un moment à part.
Lou reste marquante pour toute une génération qui a grandi avec elle. Des jeunes collégiens aujourd’hui vingtenaires, qui ont été confrontés au premier amour et aux difficultés familiales, et se retrouvent tant dans l’esthétique de la bande dessinée et son côté « doudou », que dans les interrogations qu’elle soulève.
Par Clémence Leboucher
Contact : cl@actualitte.com
Paru le 15/11/2023
144 pages
Glénat
17,50 €
Paru le 02/12/2020
144 pages
Glénat
17,50 €
Paru le 23/11/2022
496 pages
Glénat
45,00 €
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03/12/2024, 10:00
BONNES FEUILLES – Adunni, 14 ans, est vendue par son père comme épouse. Mais dans La fille qui ne voulait pas se taire (trad. Laura Derajinski, Harper Collins), Abi Daré raconte l’histoire d’une adolescente prête à tout pour briser le silence et conquérir son droit à l’éducation. C’est à la fois un cri de révolte et une ode à la résilience.
03/12/2024, 08:30
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