Connu pour son rôle de Geoffrey de Peyrac dans Angélique, marquise des anges, il a su brillamment mêler théâtre et cinéma tout au long de sa carrière. Il s’est éteint aujourd’hui à l’hôpital des suites de la Covid-19. Il était âgé de 93 ans.
Le 31/12/2020 à 14:18 par Gariépy Raphaël
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31/12/2020 à 14:18
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Robert Hossein avait comme ambition de faire du « théâtre comme au cinéma ». Lorsqu’il quitte Paris et son intelligentsia pour reprendre le théâtre populaire de Reims il est pris pour un fou. Là-bas, il créera une école de théâtre dans laquelle apparaitront Isabelle Huppert, Jacques Villeret, ou encore Isabelle Adjani. Capable d’organiser des spectacles avec des centaines d’acteurs sur scène, il était animé par une énergie débordante. Il est mort ce jeudi à l’âge de 93 ans a annoncé son épouse.
Ce fils d’immigrés vivra une enfance mouvementée entre un père musicien et mère couturière. Il commence très tôt le théâtre, et mène une vie de bohème qui l’amène à croiser les célébrités germanopratines d’alors, de Boris Vian à Sartre.
Son premier succès, il le doit à son rôle dans la pièce Les voyous qu’il obtient à 19 ans. Un titre de pièce qui lui collera à la peau tant sa gueule de gangster poussera les metteurs en scène et cinéastes à lui offrir les rôles de loubard ou de policier. Il continuera dans cette voie, jusqu’à interpréter le balafré Geoffrey de Peyrac dans le culte Angélique, marquise des anges de Bernard Borderie.
Directeur du théâtre Marigny de 2000 à 2008 il y croise notamment Jean-Paul Belmondo. Mais c’est au Palais des sports et au stade de France qu’Hossein s’exprimera vraiment à travers des mégaproductions comme Les Misérables ou Notre-Dame de Paris.
Enfin en plus de son travail au théâtre et au cinéma Robert Hossein était également un homme de plume. Il est notamment l’auteur de deux romans, tous deux coécrits avec Frédéric Dard et parus chez Fleuve noir : Le sang est plus épais que l’eau en 1962 et Le Caviar rouge en 1985.
Le ministère de la Cuture a diffusé un communiqué de presse
Robert Hossein s’est éteint à l’âge de 93 ans, après 74 ans d’une immense carrière consacrée au théâtre et au cinéma.
À seulement 19 ans, il écrit et met en scène sa première pièce de théâtre Les Voyous, au Théâtre du Vieux - Colombier. La même année, il tourne au cinéma sous la direction de Sacha Guitry dans Le Diable boiteux. Les plus grands réalisateurs de l’époque lui proposeront des rôles majeurs : Claude Autant-Lara, Jean Delannoy, Yves Allégret, Roger Vadim, Julien Duvivier ou encore Jules Dassin.
À partir de 1955, il passe derrière la caméra, et réalisera au total une quinzaine de longs-métrages.
En 1970, il prend les rênes du Théâtre populaire de Reims, se donnant pour mission de « marcher au-devant du public qui n'était jamais venu au théâtre ».
Soucieux d’offrir du rêve et des émotions intenses au public, il montera, en particulier au Palais des sports et au Palais des Congrès de Paris, de grandes fresques historiques et populaires, dédiées à un public nombreux. Ainsi, sa mise en scène de Ben Hur au Stade de France, pièce écrite par Alain Decaux, réunira 300 000 spectateurs en seulement cinq représentations. En quête de nouveaux formats, il invente le concept du théâtre participatif, qui permet aux spectateurs d’exprimer leur avis au cours de la pièce.
Fou de théâtre, il a dirigé le théâtre Marigny et mis en scène plusieurs pièces du répertoire français comme Huis Clos de Jean-Paul Sartre ou Cyrano de Bergerac d’Edmond Rostand avec Jean-Paul Belmondo. Incroyable comédien, metteur en scène et réalisateur, il a habité et construit l’imaginaire de générations d’amoureux du théâtre et du cinéma. Roselyne Bachelot-Narquin, ministre de la Culture, adresse ses plus sincères condoléances à son épouse Candice Patou et à ses proches.
Crédit photo : Robert Hossein du temps ou il était directeur du théâtre Marigny- CC BY-SA 4.0
Par Gariépy Raphaël
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NAUWELAERS
31/12/2020 à 21:46
Robert Hossein fut une très grande vedette dès les années cinquante, bien avant de donner la réplique à Michèle Mercier en Angélique.
Ce rôle qui fut précédé d'ailleurs par un autre d'importance face à BB dans «Le Repos du Guerrier» de Vadim en 1962.
Il a coécrit deux romans avec Frédéric Dard, comme cette chronique le rappelle judicieusement...ce qui justifie sa présence hélas posthume sur ce site puisqu'il fut un (co)auteur de livres !
Un des deux: «Le Caviar rouge» a donné le film du même nom réalisé par Robert Hossein (1986) avec son épouse Candice Patou, et que j'ai vu avec grand plaisir dans une salle à Bruxelles.
Mais l'association Dard-Hossein, méprisée par trop de thuriféraires de la Nouvelle Vague un peu sectaires (nonobstant les grands talents qu'elle a révélés bien entendu) a donné de très belles oeuvres.
Dès 1955 il a réalisé «Les Salauds vont en enfer» d'après le livre de Dard, et il y apparaît comme Marina Vlady...
Avec qui -on doit le rappeler -il a formé un couple glamour et charismatique du cinéma français, dès le coeur des années cinquante et donc une dizaine d'années avant Angélique !
Et on peut mentionner le très fameux «Toi Le Venin» de et avec lui et Marina en femme vénéneuse: une beauté et une très bonne bande-son musicale, en 1959.
En 1960, son film «Les Scélérats», toujours d'après Dard où il joue également.
1962, sortie d'un autre film où il se contente de jouer avec la réalisation confiée à Marcel Bluwal: «Le Monte-Charge», d'après le roman éponyme absolument palpitant de Frédéric Dard qui m'a vraiment captivé et tenu en haleine.
Cela sans San Antonio et sans dérision ni humour aucun: un vrai roman policier comme on disait, bien avant l'invention du terme «polar».
Et un absolu modèle du genre.
Tout ce qui précède, cela correspond à quelques éléments épars mais importants d'une formidable carrière à laquelle il faudrait enfin rendre hommage comme il convient.
Comme sa mémoire -déjà...-le mérite.
Adieu et merci à ce grand Monsieur.
CHRISTIAN NAUWELAERS
NAUWELAERS
31/12/2020 à 22:57
Second commentaire !
Précision: le film «Les Salauds Vont En Enfer» de et avec Robert Hossein d'après la pièce éponyme de Frédéric Dard !
Quant au livre, il fut écrit par Dard...mais d'après le film tiré de sa pièce de théâtre !
Il fallait donner la genèse exacte de cette collaboration de ces deux immenses talents.
CHRISTIAN NAUWELAERS
Forbane
01/01/2021 à 14:04
Nous sommes sur un site littéraire. Pas cinématographique.
Le jour où le milieu du cinéma honorera le milieu littéraire comme le milieu littéraire honore le milieu du cinéma, je ne trouverai rien à redire.
En attendant, je proteste.
NAUWELAERS
01/01/2021 à 17:09
Chère Forbane,
Je suis d'accord avec vous d'habitude mais pas cette fois.
En toute courtoisie.
ActuaLitté est un site littéraire «élargi»: il est souvent question par exemple de séries audiovisuelles, tirées d'une oeuvre écrite !
Angélique fut l'héroïne de romans à succès avant les adaptations cinématographiques.
Hossein a beaucoup collaboré avec Frédéric Dard.
Et il a même coécrit deux livres avec lui !
Pour moi il a sa place sur ce site.
Vous n'avez pas protesté contre la chronique assez récente sur le coffret de films tirés de romans d'Albert Simonin !
Personnellement j'approuve sans réserve(s) ce tropisme «élargi» d'ActuaLitté.
Cette ouverture vers le cinéma, la télévision et Netflix...
Voire la terrifiante description toute récente de l'acronyme TLTR par Nicolas Gary: «Too long to read» (qui alimente en cascade mes cauchemars les plus récents).
Il ne faudrait pas que le spectre des tropismes habituels de ce site se resserre bêtement.
Croyons en la dilatation plutôt qu'en la rétractation...tout en gardant l'ADN pas seulement littéraire mais livresque (mangas également etc.).
Moi je vous souhaite une moins mauvaise année, bien sincèrement, de même qu'au monde littéraire.
CHRISTIAN NAUWELAERS
Marie
01/01/2021 à 18:21
La collaboration entre l'acteur disparu et l'écrivain Frédéric Dard, alias San Antonio, a été fructueuse. Pour en savoir plus contacter l'association "les Amis de San Antonio". Le film : "Toi le venin" réunissant Marina Vladi et Robert Hossein est une adaptation du roman de Frédéric Dard : "C'est toi le venin". Idem pour "Les salauds vont en enfer". Robert Hossein a essentiellement été acteur et metteur en scène.
NAUWELAERS
01/01/2021 à 20:29
Réponse à Marie: oui le roman s'appelait «C'est toi le venin» (le film: «Toi Le Venin») mais non, «Les Salauds vont en enfer» est un film qui n'a pas été tiré du roman de Dard de ce nom.
C'est le contraire: le film est éponyme donc il a donné son titre au roman, comme le film sublime de Carné «Les Tricheurs» a été l'origine du roman homonyme tout aussi exceptionnel de Françoise d'Eaubonne (1959 chez Seghers, rien à voir avec le thriller beaucoup plus récent homonyme de Jonathan Kellerman -titre de la traduction française en fait).
Donc comme je l'ai précisé dans mon deuxième post: l'origine de ce film est la pièce de théâtre de Frédéric Dard «Les Salauds vont en enfer» (nombreuses représentations au théâtre du Grand Guignol à partir de 1953).
Mise en scène de la pièce: Hossein !
Qui n'y jouait pas mais on y retrouvait deux noms encore connus: Roger Hanin et une actrice toujours parmi nous: Judith Magre !
CHRISTIANNAUWELAERS