BONNES FEUILLES - Le racisme, au mieux, est dénoncé. Il est trop peu raconté : ses effets au quotidien, ce qu'il produit de violences et d’humiliations, de vies ravagées ou empêchées.
Le 29/03/2023 à 08:00 par Hocine Bouhadjera
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29/03/2023 à 08:00
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À travers une sélection d'histoires singulières publiées sur Mediapart, sous la bannière « Chroniques de la haine ordinaire », ce livre donne la parole aux victimes, invisibilisées, assignées toujours à la « discrétion ». Toutes décrivent à quel point le racisme, l'antisémitisme et l'islamophobie, se diffusent dans la société, percutent les corps, s'immiscent dans les quotidiens, fragilisent les intimités.
Face à la banalisation, les auteurs ont voulu appliquer à ce sujet « de société » les méthodes d'investigation du journalisme, d'habitude mobilisées face à la corruption : quels circuits cette haine a-t-elle emprunté ? Où sont les responsabilités politiques ? Et pour chaque agression, chaque insulte, comment la justice réagit-elle ?
Cette douzaine de récits nous emmène dans un « village de justes » qui a jadis sauvé des juifs, où l'installation d'un entrepreneur prénommé Yassine déclenche les pires rumeurs, jusqu'à un incendie ; dans les soirées d'une fanfare étudiante où Jonas, appelé « le juif », est sommé de « bouffer » un cœur de porc ; devant un supermarché où mendie une mère Rrom, accusée à tort de frapper son enfant ; dans une fête de village qui vire au lynchage de deux jeunes noirs.
Toutes ces histoires sont mises en perspective grâce à l’ajout d’entretiens inédits avec des historiens, des sociologues, des politologues, décryptant pourquoi cette haine prospère en France, attisée par l'extrême droite – mais pas qu’elle – et des médias de plus en plus complaisants.
Les éditions du Seuil nous en proposent les premières pages en avant-première :
Une dizaine de journalistes et collaborateurs réguliers de Mediapart (David Perrotin, Lou Syrah, Ellen Salvi...) signent cet ouvrage sous la direction de Mathilde Mathieu, responsable du service Société.
Paru le 05/05/2023
187 pages
Seuil
18,90 €
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Aurelien Terrassier
30/03/2023 à 13:32
Ce livre m'a l'air très intéressant en lisant la préface mais les dernières lignes me dérangent un peu. En effet les deux associations anti-racistes dissoutes sont le Ccif et Baraka City. Si la première a été soutenu par la LDH et Amnesty International qui s'inquiétaient à juste titre de l'atteinte à la liberté d'expression, cependant ces associations que je respecte et que je soutiens dans leurs combats légitimes n'ont pas denoncer l'orientation communautarisme du Ccif et de ses différents patrons que sont Marwan Muhammad et Sami Debah qui sont proches aussi des Frères musulmans. Dommage qu'Edwy Plenel et certains de ses journalistes ne savent pas prendre leurs distances avec ces gens là qui ne valent pas mieux qu'Eric Zemmour et Marine Le Pen à l'extrême droite quelque part bien que l'islamisme politique n'ait aucun parlementaire. Dommage qu'Edwy Plenel et une partie de son équipe ne pointent pas du doigt les propos confus et communautaristes d'Houria Bouteldja et des Indigenes de la République tout autant car ce petit groupuscule ne cesse de faire le jeu de la droite et de l'extrême droite pour mieux diviser la gauche malheureusement. A part ceci ce livre avec ces témoignages de victimes de racisme et d'antisémitisme doit être intéressant et enrichissant aussi.
Lou Syrah
31/03/2023 à 16:06
Bonjour,
Merci pour votre commentaire et l'intérêt que vous semblez porter à la thématique.
Je découvre comme vous que les bonnes feuilles sont partagées ce dont je n'avais pas connaissance.
Comme vous n'avez pas ici accès à l'intégralité du livre, je me permets un message pour effacer une confusion qui semble naitre.
De nombreuses associations ont été annoncées comme dissoutes pendant la période des trois dernières années.
Il n'y a pas eu que le CCIF et Baraka city, on peut penser pour ce qui est de l'antiracisme au groupe antifasciste de Lyon ou encore à Nantes Révoltée.
Sur un autre volet on peut également penser ou à des associations cultuelles, rattachées à des mosquées, que le ministère de l'Intérieur avait dans le viseur.
La plupart des mosquées ciblées par le ministère ont aujourd'hui rouvert et n'ont pas fait l'objet de condamnations judiciaires.
Pour le fond, les questions que posent les dissolutions sont doubles.
-La première est celle de la proportionnalité des moyens.
Est-ce bien légitime d'employer avec autant de légèreté un outil de police administrative autoritaire, utilisé normalement pour neutraliser les milices factieuses?
Si ces associations étaient aussi dangereuses, et s'il fallait passer par un moyen d'exception pour les neutraliser, elles auraient sans aucun doute fait aussi l'objet d'un traitement judiciaire.
Or pour la plupart de ces associations, aucune procédure judiciaire n'a été enclenchée.
Par ailleurs le détail des motifs de dissolution n'affichait généralement aucun antécédent judiciaire.
Cela peut vous paraître anodin, mais l'usage de la police administrative ne l'est pas.
Une personne mise en cause publiquement par une autorité politique pour des faits aussi graves que "terrorisme" ou "radicalisation" devrait avoir affaire à la justice qui instruit, enquête à charge et à décharge. C'est un fondement de notre démocratie hérité des lumières.
Pour rappel certains de ces groupes ont été présentés du jour au lendemain comme ennemis de la république (un procédé qui n'est pas sans rappeler l'accusation de terrorisme qui touche le mouvement écologique aujourd'hui ).
Une mise à l'indexe étonnante quand on pense au fait que certains acteurs foulaient quelques semaines plus tôt les moquettes de l'Elysée.
Que l'on pense pour ce qui concerne le culte musulmans aux fédérations turques du CFCM clouées au pilori ou à l'UOIF, et pourtant en bonne grâce depuis des années auprès des autorités.
- La deuxième question entourant la dissolution est celle de l'effectivité.
Est-ce efficace dans le but recherché...? On en doute.
Exemple pour ce qui est des dissolutions qui sont moins discuter, dissoudre le groupe d'extrême droite génération identitaire n'a pas enrayé pour autant le problème de la xénophobie que ces acteurs éventaient.
Dans tous les cas le propos est politique, et Mediapart a largement documenté les dessous de toutes ces annonces entourant la loi séparatisme et qui ont à chaque fois été accompagnées d'énormes campagnes de communication.
Ce que nos enquêtes ont démontré, c'est que l'efficacité voire l'effectivité de ces mesures s'effaçait derrière une politique du chiffre assez grossière.
Que l'on pense aux mosquées prétendument fermées pour "radicalisme" , alors que la fermeture intervenait pour des motifs sanitaires
> https://www.mediapart.fr/journal/france/020221/fermetures-de-mosquees-separatistes-les-tours-de-passe-passe-de-darmanin
Ou aux associations annoncées comme dissoutes lors de grandes opérations de com sans que les annonces soient suivies d'effet
Ou aux associations qui ne pouvaient pas être dissoutes puisqu'elles n'existaient toute simplement pas
>https://www.mediapart.fr/journal/france/260322/le-gouvernement-veut-dissoudre-un-groupe-antifasciste-lyonnais
Ou au rapport ministériel sur la supposé radicalisation du CNRS, jamais rendu et jamais lancé, une pure fiction donc
> https://www.mediapart.fr/journal/france/310323/islamo-gauchisme-l-universite-la-ministre-vidal-tout-fait-pour-proteger-son-mensonge?utm_source=global&utm_medium=social&utm_campaign=SharingApp&xtor=CS3-5
Ou encore à l'instrumentalisation de l'inspection du travail ciblant une catégorie ethnique de la population
>https://www.mediapart.fr/journal/france/261021/separatisme-les-autorites-s-entetent-instrumentaliser-l-inspection-du-travail
Au clientélisme religieux de certaines vigies antiséparatistes proches du gouvernement
>https://www.mediapart.fr/journal/france/010721/vigie-anti-separatiste-l-assemblee-francois-pupponi-joue-du-clientelisme-communautaire-dans-son-fief-de-sa
Voir au clientélisme religieux du ministre de l'intérieur lui-même
> https://www.mediapart.fr/journal/france/250822/quand-darmanin-dinait-avec-l-imam-iquioussen-qu-il-veut-present-expulser
Voir aux subventions de prévention de la radicalisation attribuées aux amis du ministères dans la plus grande opacité
>https://www.francetvinfo.fr/faits-divers/terrorisme/enseignant-decapite-dans-les-yvelines/enquete-francetv-prevention-de-la-radicalisation-ou-est-l-argent-du-fonds-marianne_5741345.html
Tous ces éléments d'actualité peu documentés par les collègues des autres médias ne sont pas anodins dans la période haineuse que nous connaissons.
C'est un moment où l'on agite la menace de l'ennemi de la République, l'ennemi de l'intérieur, sans en donner de preuve, on alimente le soupçon du voisin, on creuse les réactions primaires et le racisme qui sommeille. Tout cela a un coup et c'est aussi cela que raconte notre livre.
Bien cordialement,
Aurelien Terrassier
31/03/2023 à 18:29
@Lou Syrah Merci pour toutes ces précisions. En effet, les raisons de dissolution du Ccif et de Baraka City sont injuste mais je voulais juste dire aussi que certains n'ont jamais contredit correctement les orientations communautaristes et réactionnaires des deux dirigeants de la première. C'était juste mon propos. Après oui en effet, même quand il s'agit de groupuscules racistes d'extrême droite comme Generation Identitaire comme vous le mentionnez, on peut effet se poser la question de l'efficacité. Si vous vous souvenez en 2002 la dissolution d'Unité radical, groupuscule d'extrême droite dont Maxime Brunerie avait tenté d'assassiner Jacques Chirac, quelques années après en 2004, s'est fondé le Bloc Identitaire. Je pense que tout passe par l'éducation, la culture et l'information pour faire évoluer les mentalités. C'est ce que vous faites avec toute la rigueur du journalisme de terrain et c'est ce que j'apprécie comme beaucoup de gens personnellement. C'est très bien d'interroger ces personnes discriminées quand SOS Racisme et la Licra et je respecte les militant.es mais moins leurs ledees respectifs aux positions parfois contestables, sont aux abonnés absents. Et on l'a bien vu en 2019 avec l'affaire Traore. Le Mrap et la Ldh investissent beaucoup mieux le terrain dont les quartiers populaires aves leurs militant.es . Bonne continuation en espérant que votre livre ait du succès. Cordialement.
Lou Syrah
01/04/2023 à 12:00
Au passage je vous prie d'excuser les fautes d'orthographe du premier message. J'ai écrit cette réponse entre deux-trois tâches.
Très cordialement,
Polo
01/04/2023 à 05:46
Le racisme n'a pas de couleur de peau. En revanche c'est un excellent fond de commerce pour l'industrie des faux jetons, et surtout pour la haine à géométrie variable dont Médiapart, cet organe de propagande gauchiste, est spécialiste.
Aurelien Terrassier
01/04/2023 à 11:44
@Polo S'il n'y avait pas Mediapart et dans ce cas précis, ces journalistes qui ont écrit ce livre, ces personnes qui ont subies des discriminations n'ont pas beaucoup d'opportunités à qui se confier à part le Mrap et ma Ldh ainsi qu'SOS Racisme et la Licra mais comme je l'ai dit ces associations ont perdu du terrain dans les quartiers populaires et les positions de leurs leaders respectifs sur le conflit israelo-palestinien, en rejetant ceux qui ne sont pas Charlie qui seraient forcément des intégristes encore sur le voile n'est pas anodin! Maintenant je l'ai dit plus haut en dehors de la Face cachée du Monde de Pierre Pean et Philippe Cohen que j'ai un peu lu avant qu'il soit interdit par Edwy Plenel, je trouve navrant que le patron de Mediapart ne dise rien face aux positions communautaristes et confuses de Marwan Muhammad qui a déjà publié des billets sur Mediapart ou d'Houria Bouteldja qui n'ont cessé de diviser la gauche sur la question de la laïcité et de faire le jeu de la droite et de l'extrême droite depuis presque vingt ans. Maintenant, je souhaite de tout cœur du succès pour le livre de Lou Syrah et Mathilde Matthieu surtout quand on voit le succès du dernier livre d'un ancien candidat d'extrême droite aux dernières présidentielles condamné plusieurs fois par la justices pour propos racistes et dont l'ami possède un redoutable empire médiatique qui lui permet de propager la haine et la censure en détruisant l'information, l'éducation et la culture.
Marcel Ducon
01/04/2023 à 11:03
C’est vrai que le gros problème c’est l’extrême droite, si l’on en croit le nouveau curé, Pleynel