Quel lien entre un évêque que fascine l’opulente poitrine d’une paroissienne mariée, avec deux enfants et un jeune entrepreneur décidé à devenir un “winner” en créant sa boîte ? Peut-être cet architecte médiocre ou ce maire de village qui fit carrière durant la IVe République ? Ou ce migrant qui logea dans les combles d’un presbytère ? Voire cette épouse trop hâtivement tombée enceinte et mariée dans la foulée ? Eh bien, un peu tous…
Le 01/01/2024 à 10:19 par Nicolas Gary
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01/01/2024 à 10:19
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Pontorgueil : village d’âmes sans grandeur, mais assidues, fédérées autour des allées et venues de touristes — américains, principalement. Une de ces fières paroisses qu’honora Brassens dans sa Ballade des gens qui sont nés quelque part. Mais après le 15 avril 2010, plus personne à Pontorgueil n’ira s’empaler sur le clocher de leur église : un incendie a ravagé les lieux, emportant la cathédrale de Saint-Fruscain — certainement le patron des vieilles sapes élimées…
Peut-être Philippe Ligné, alors évêque, alluma la première mèche quand Marie-Ange Mourron, mère de Grégoire qu’il baptisa, lui insuffla ce désir coupable ? Elle-même l’y aida certainement en appelant de ses vœux cette flamme charnelle, avant que tous deux n’y cèdent…
« Les premiers mois, ils y vécurent des nuits de Chine dont ils sortaient chancelants. Puis ils s’assagirent et trouvèrent un régime de croisière de vieux couple, aussi heureux d’aller dîner dans la salle d’auberge que de s’étreindre à l’étage. » (p. 13)
Mais à plus avancer dans le récit d’Emmanuel Venet, l’incendie malheureux qui dévasta l’église doit moins aux histoires de culte entre l’évêque et sa brebis, qu’à l’avarice de certains, la méchanceté d’autres, la bêtise des uns et le carriérisme des autres… Voire les aspirations plus politiciennes que politiques d’un Daniel Boulon, dont le père, Maurice, fut édile du village.
Et la justice peut bien faire son travail les mains libres, elle prend sa part de responsabilité : si l’église de Saint-Fruscain est tombée, c’est dans un collectif effort de molle médiocrité, autant que de j’m’en-foutisme partagé. Pour le plus grand plaisir du lecteur, qui suit l’enchaînement des chapitres comme une enquête sans victime véritable, qu’aurait écrite Flaubert, animé par l’idée d’un nouveau roman sur rien. D'ailleurs, rien ne restera de l'édifice, qui ne renaîtra pas de ces cendres :
« Conformément à l’usage et comme cela fut confirmé dès le 16 avril 2010, aucun de ces biens n’était assuré contre l’incendie : l’État, propriétaire du bâti, et le diocèse, propriétaire du trésor, n’eurent d’autre ressource que de les inscrire dans la colonne des pertes — à l’exception de l’ostensoir, partiellement récupéré sous forme d’or fondu au milieu des cendres, et offert au musée du Vatican où il n’attire pas les foules, il faut en convenir. » (p. 27)
Umberto voulut tuer un moine, alors il rédigea Le Nom de la Rose. Mêmes causes, mêmes effets ? Possiblement : Emmanuel Venet aligne une galerie de splendides portraits, comme autant de criminels ayant apporté leur fagot de bois sec à l’incendie. C’est la Comédie humaine condensée, balayant une centaine d’années de petitesses, et d’insignifiance — agrémentée comme Bouvard et Pécuchet l’auraient fait, de suppléments encyclopédiques fouillés.
Nous avançons dans une archéologie sociologique du sinistre, où chaque développement articulé autour d’un personnage apporte comme une pièce au puzzle. Le tout saupoudré de phrases qui servent de clefs pour comprendre la poétique du récit :
« […] Valère Graunion, expert près la Cour d’appel, conclut que, s’il est assez facile de reconstituer la chronologie du sinistre, il est impossible d’en déterminer avec certitude l’origine ».( p. 55)
Nous y voilà : examiner au scalpel d’une ironie flaubertienne (si, si) les protagonistes et leur incidence dans le fil de l’histoire. Car cet incendie importe moins que la sociologie de celles et ceux qui, à l’insu de leur plein gré, l’ont déclenché. Chacune sa part de responsabilité, chacun son rôle : Contrefeu illustre le théorème de l’effet papillon, par a multiplication des coups d’aile inconscients ou crasses d’imbécillité — au sens étymologique.
Cet ouvrage ruinera la Française des Jeux dans un grand éclat de rire : en détaillant les causes, même les plus lointaines, Emmanuel Venet met à mort l’idée même de hasard. La démonstration, avec une langue délicieusement maniée, est faite : voici les différentes facettes d’un événement banal – car, pardon, mais au final, on n’a cure. Ce braser importera moins encore que de connaître celles et ceux qui l’ont nourri.
Les connexions, même les plus insignifiantes ou les plus tenues, entre la cathédrale et ses meurtriers involontaires, se propagent comme ces plantes rhizomatiques — pour aboutir à une ode de l’inutile, de la vanité. En somme, de l’humanité. En parcourant les causalités et la chaîne de responsabilité (ou d’irresponsabilité), chaque tableau déroule un tentacule supplémentaire, depuis l’épicentre encore fumant des ruines ecclésiastiques. Tous pyromanes et pourtant incompétents !
« Le capitaine a aussitôt fait enfoncer au merlin le portail du vaisseau sud – créant un vif courant d’air qui a sans doute contribué à accélérer la combustion – et il a fait manœuvrer le camion de manière à le placer au niveau du chevet de la cathédrale. Le temps de déployer la grande échelle et une lance susceptible d’envoyer un jet droit de mille litres par minute, il est apparu que le camion était positionné à un endroit d’où il ne pouvait atteindre le foyer principal. » (p. 58)
Les avocats, la presse, les commerçants, les entrepreneurs, les particuliers : tout le monde souffrira un peu de cette perte, autant que l’on en profitera à sa mesure. Une faune engoncée dans ses convictions et sa vue basse : c’est le triomphe pascalien, où le divertissement nous détourne de la peur de la mort et donc de Dieu, au profit de nos sottises quotidiennes.
Sauf que, pas de chance : il n’y a plus d’église à Pontorgueil, la bien nommée, pour ramener les brebis égarées… Surtout que, d'après nos informations, « Dieu s'en bat l'oeil ».
À paraître le 18 janvier. Et à ne surtout pas manquer.
Par Nicolas Gary
Contact : ng@actualitte.com
Paru le 18/01/2024
128 pages
Editions Verdier
16,50 €
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