HIVER2024 - Virgil a une cinquantaine d’années. Il vient de perdre son père. Rêveur, il se perd volontiers dans un mélange de souvenirs, quasi-vies antérieures – comme celui, en l’an 130 apr. J.-C., « le long du mur d’Hadrien ». En Britannia. Et bien d'autres...
Le 11/01/2024 à 13:00 par Nicolas Gary
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11/01/2024 à 13:00
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Au quotidien, il est père d’une adolescente, séparé de sa mère et travaille dans un groupe éditorial. Il publie des histoires autant qu’il s’en imagine. Il « se dit qu’il n’en a pas marre de faire ce métier, il lui reste quelques auteurs comme elle qu’il admire sincèrement. Il a tant besoin d’admirer ».
Pour entouré d’amis qu’il soit, Virgil éprouve une profonde solitude : ce n’est pas le sexe, c’est la complicité, l’affection et surtout, l’émotion vibrante que l’on ressent à être aimé.
Une vie que l’on traverse, avec enthousiasme, mais un vide bien rivé. Certains amis s’en inquiètent : lui considère qu’ils « se font trop de souci ». Ses absences ne sont que le fruit d’une distraction plus marquée ces derniers temps. Pourtant, il l'admet : « J’ai peur de pas être un bonhomme comme l’a été mon père. Et je suis terrifié qu’un jour ma fille s’en aperçoive. »
Une banale matinée de dimanche, sa vie change : « Je m’appelle Gaby, j’ai quarante-six ans, deux enfants, et deux ex-maris. » Et soudainement, tout se transforme. Il est merveilleux de se souvenir du bonheur qui nous attend, quand on rencontre quelqu’un.
Le style est délicat, mesuré, léger et grave, intelligent : Victor Hugo dirait « en écho du siècle ». Sans mensonges ni illusions (et moins encore, de dimension sentimentalement éducative), ce roman serait une Confession d’un enfant du siècle, dans une version revisitée — Musset avait 26 ans, Stephen Carrière en a cinquante. Et deux cents ans plus tard, ou presque, l’histoire de Virgil nous embarque dans ce qui serait un feel good book masculin. Oui, l'expression est moche, voire galvaudée, mais il est bon de partager la simplicité de Virgil.
« Virgil est heureux, il est droit et peu vulnérable, un homme acceptable selon ses propres critères, tous forgés à l’adolescence. » Le personnage se dévoile, dans ses faiblessses et ses maladresses autant que sa générosité et ses aspirations : pas une caricature de héros positif, mais un homme avide de vie. Il y règne un bonheur fragile, qui répond à la chanson de Souchon :
La vie ne vaut rien, rien
La vie ne vaut rien
Mais moi quand je tiens, tiens
Mais moi quand je tiens
Là dans mes deux mains éblouies
Les deux jolis petits seins de mon amie
Là je dis rien, rien, rien
Rien ne vaut la vie
Il en émane une sincérité qui enchante : si l’on flirte sans bouder son plaisir avec le genre de la comédie romantique, Maintenant est avant tout un apprentissage. Celui de la reconquête de soi, du regard que l’on porte sur sa propre vie et de l’être que l’on veut devenir. Comment être adulte, homme, quand l'enfant que l'on fut a perdu son père – et plus encore, quel adulte être ?
Le texte joue de petites choses et de grandes attentions, se parsème de littérature — le tout dans une écriture sans heurt. Jamais on ne doute de l’authenticité : tout est vrai, spontané, fidèle à la vie. Loin, très loin des artifices…
EXTRAIT - “Si ça, c’était le pire, le reste serait si merveilleux.”
D’ailleurs, Musset n’est pas une référence posée là par hasard : les cinéphiles se souviendront de Sophie Marceau dans le film de Claude Pinoteau de 1988, L’Etudiante. Les plus littéraires se rappelleront alors la vaste tirade dans lequel elle se lance, tiré de la pièce On ne badine pas avec l’amour.
Tous les hommes sont menteurs, inconstants, faux, bavards, hypocrites, orgueilleux et lâches, méprisables et sensuels ; toutes les femmes sont perfides, artificieuses, vaniteuses, curieuses et dépravées ; le monde n'est qu'un égout sans fond où les phoques les plus informes rampent et se tordent sur des montagnes de fange ; mais s'il y a au monde une chose sainte et sublime, c'est l'union de deux de ces êtres si imparfaits et si affreux.
Mais Gaby n’est pas le Perdican de Musset, même si elle s’adresse bien à un Virgil devenu Camille, un instant. Ainsi, Gaby s’ouvre, se révèle, se projette : quatre pages pleines d’une envolée comme on aimerait en entendre. Romanesque, certainement, mais avec un quelque chose de vivant, de réel.
Même quand elle remet les pieds sur terre, c’est avec un humour aimant : celui de qui vaut mille “Je t’aime”, car il tisse un lien plus fort.
– Et puis tu mourras avant moi.
– Il y a une raison ?
– Non, c’est bêtement statistique.
Le voici, le bonheur des espoirs futurs, celui de la promesse que porte l’autre. Et l’on se dit que Virgil et Gaby ont amplement mérité de se trouver.
À paraitre le 1er février.
DOSSIER - Rentrée d'hiver 2024 : les sorties de livres à ne pas manquer
Par Nicolas Gary
Contact : ng@actualitte.com
Paru le 01/02/2024
201 pages
Editions Phébus
19,50 €
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Pierre la police
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Un feelgood Book masculin ???? Pauvre littérature, pauvre Phébus, jadis brillant, obligé de tapiner dans le mainstream pour vendre trois bouquins. Tristesse.
Pouzoullic Hervé
11/01/2024 à 21:51
Pour avoir lu le magnifique livre de Stephen, je suis heureux de le découvrir magnifiquement chroniqué par une personne qui lui veut du bien.
Finesse, humour, littérature, tout y est, et surtout l’essentiel l’envie de vivre une histoire d’amour…
Pourquoi ne pas l’inventer ? Écrire c’est s’offrir de la compagnie ! Merci Stephen pour ta généreuse écriture !