Vous avez envie d’en découvrir davantage sur l’écrivain phare de science-fiction français Alain Damasio ? Découvrez son univers, ses principales œuvres littéraires et ses autres créations ici !
Le 17/05/2023 à 14:22 par Victor De Sepausy
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Publié le :
17/05/2023 à 14:22
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Depuis plusieurs années, on assiste à un regain d’intérêt du public pour la science-fiction. Cela est bien évidemment vrai en littérature ou bien au cinéma, mais aussi dans bien d’autres secteurs. Prenons par exemple les jeux de hasard sur internet. De nos jours, un nouveau casino en ligne suisse se doit de proposer à ses joueurs des machines à sous autour de thèmes de science-fiction - car les sites de gaming sont ainsi certains de satisfaire leur clientèle.
Dans les jeux vidéo, c’est la même chose et cela est aussi de plus en plus vrai dans le théâtre. Bref, la cote de la science-fiction explose auprès d’un public de plus en plus varié et c’est pour satisfaire cette frange de la population que nous avons voulu présenter dans cet article un géant dans ce domaine : l’écrivain français Alain Damasio. Zoom sur celui qui est considéré par les puristes comme le roi absolu du genre - pour ce qui est de la littérature en langue française.
Alain Damasio est né à Lyon en 1969 et suit un brillant cursus universitaire, puisqu’après une classe préparatoire aux écoles de commerce, il poursuit son parcours à l’École supérieure des sciences économiques et commerciales. Pourtant, il est loin de vouloir rester dans les clous… Très vite, il prend du temps et s’isole notamment en Corse pour commencer un intense travail d’écriture contestataire.
En 1999, il publie son premier long roman intitulé La Zone du Dehors qui lui vaut le Prix Européen Utopiales en 2007 et dont il écoule 150 000 exemplaires. Avec sa seconde œuvre La Horde du Contrevent dont 400 000 exemplaires se vendent comme des petits pains, il obtient le Grand prix de l'Imaginaire en 2006. Sortent ensuite La Rage du sage ou encore Les Furtifs, mais aussi bien d’autres essais ou recueils.
La force de Damasio ? Il explore en profondeur et avec une qualité d’écriture inégalée jusqu’à présent la thématique de la dystopie politique engagée, avec une petite touche de fantasy.
Vous l’avez constaté dans cette brève bibliographie, Alain Damasio est loin d’être un écrivain prolifique enchainant les sorties littéraires. Et pour cause, pour produire un travail qui soit irréprochable tant sur le plan du style, de la finesse de l’intrigue que du point de vue de la profondeur des personnages, cet as de la science-fiction a besoin de plusieurs années de rédaction par ouvrage. Voici donc un aperçu de ces trois œuvres phares – très différentes les unes des autres mais toutes d’une sublime qualité.
Si la science-fiction prédit l’avenir, alors nous avons du mouron à nous faire… Dans La Zone du Dehors, la planète Terre est devenue pratiquement inhabitable et les survivants ont dû se réfugier sur d’autres astres où un système politique de haut contrôle - mais d’apparence démocratique confortable - permet à chacun de vivre son petit train-train loin du danger. Pourtant, certains individus ne supportent plus cette existence « dans les normes » et cette surveillance mutuelle permanente. La révolte gronde et tente de s’organiser.
Avec La Horde du Contrevent, Alain Damasio nous propose de découvrir un univers où tout est forgé par le vent. Sur cette planète, un souffle plus ou moins brutal en fonction des moments a tout modelé : les architectures, les technologies, mais aussi les mentalités et les philosophies. Un groupe d’élite devra parcourir tout le territoire face aux rafales pour essayer de découvrir – comme plusieurs générations l’ont tenté avant eu – l’origine du vent au-delà du monde connu. Chacun des 23 personnages prendra alors la parole pour nous conter une partie de cette aventure épique. Un roman profondément empreint de philosophie...
Les thématiques de la société de contrôle et du militantisme sont de retour avec Les Furtifs, mais Alain Damasio y ajoute cette fois aussi une touche de big data, sans oublier d’y explorer les phénomènes de la vie. Lorca pense que dans cette société de demain où les communes sont contrôlées par des grandes entreprises, sa fille a été enlevée par des créatures étranges, les Furtifs. Nous partons donc ensemble à la découverte de ces êtres aux capacités de vie incroyables dans un univers totalement dystopique.
10 Commentaires
Anthony Delacroix
18/05/2023 à 09:51
Les Furtifs c'est quand même assez... illisible... pas encore pigé la HYPE autour de Damasio... bon...
Thierry Reboud
18/05/2023 à 14:15
En fait, Damasio a écrit trois romans : un très prometteur (La Zone du dehors), un tout à fait excellent (La Horde du Contrevent) et un que nous avons attendu des années et des années, dont il a parlé des années et des années avant que nous puissions le lire.
Ce qui fait que, après toute cette attente, on ne pouvait décemment pas avouer que Les Furtifs aurait pu être un bon (voire très bon) roman si (s'il avait fait 150 ou 200 pages de moins, si Damasio s'était moins laissé aller à ses tics d'écriture, etc), et s'avouer qu'on avait un peu espéré en vain.
Ajoutez à ça ce qu'il faut de zadisme bien compris (à quoi je ne suis du reste pas insensible) et nous avons un phénomène éditorial et commercial (plus que littéraire) très compréhensible.
Mais je suis bien d'accord avec vous : particulièrement après La Horde, Les Furtifs est très décevant.
Ohnotme
19/05/2023 à 08:37
Merci pour cette réponse, elle exprime exactement ce que je pense (ha, La Zone du dehors…). Damasio, on va de déceptions en regrets. J'ajouterai que c'est une personne qui est très intéressante à écouter parler politique, poésie ou littérature. Vraiment. Qu'il a une vrai vision du monde. Mais voilà : plus ça va, plus on s'ennuie à le lire, à le regarder s'écouter écrire ; sans doute est-il porté par les grands noms qui le bercent mais qu'il n'atteint malheureusement pas : c'est laborieux, scolaire. Plein de bonnes idées pourtant. Et à lire les Furtifs on comprends mieux toutes ces longueur qui n'allaient pas dans la Horde mais qui étaient balayées par cette nécessité d'avancer que le roman transcrit si bien.
Dirhavel le Conteur
20/05/2023 à 08:53
Je crois partager une partie des impressions des auteurs de la chaîne de commentaires supra. À mon avis, il faut toutefois se garder de toute condescendance. Si Damasio n'est pas aussi irréprochable que l'engouement actuel le laisse penser, il me semble quand même mériter ses lauriers. J'entre en ce moment dans son œuvre par "La Horde du Contrevent", et c'est le titre qui m'a attiré, plus que la mode. Mais je vois ce que veut dire Ohnotme à propos des "grands noms". À la lecture, il me vient un générique de film : Céline et Camus au style, Herbert et Buzzati aux décors, Huxley et Le Guin à l'utopie-dystopie politique, etc. Quant aux néologismes, j'ai plusieurs noms sur le bout de la langue, j'attends les suggestions... Pour donner quand même envie à ceux que ce manque apparent d'enthousiasme de notre part pourrait décourager, voici une des trouvailles poétiques de Damasio. Dans le monde de la Horde, on note les formes du vent que l'on rencontre, à l'aide de signes typographiques. Caracole, le troubadour de la Horde, trouve plus facile et plus intéressant d'écrire des poèmes qui utilisent ces signes, à la place exacte où ils doivent se trouver dans la description de base. Ainsi, chaque vent correspond à un poème plutôt qu'à une suite illisible de symboles... Bien, non ?
Isabelle Ramon
22/05/2023 à 11:32
Pas d'accord, énorme travail sur la langue, imagination, beauté de ces furtifs, force de l'instinct paternel...tout a séduit la non lectrice de SF que je suis
Ark17
18/05/2023 à 09:52
En lisant votre article il me paraît évident que votre journaliste s'y connait très peu en SF. Par exemple évoquer la "fantasy" ( "politique engagée, mêlée au fantasy".) pour illustrer ce genre c'est quelque chose quand-même ! La prochaine fois utilisez une IA pour vous aider dans l'écriture de votre article.
Sinon, il y a quelque chose de positif de faire un effort pour s'intéresser à un genre mésestimer en France. Cependant, cet intérêt semble plus correspondre à une mode passagère des médias Mainstream.
Zina
18/05/2023 à 13:33
Je voulais signaler qu’il y a actuellement une petite exposition consacrée à la Harde du Contrevent (chef d’œuvre absolu) et à la bande défilée qui sortira en 2024 (bande dessinée numérique) à la médiathèque Marguerite Yourcenar sans le 15e à Paris, et jusqu’au 2 juin.
Marc'co
19/05/2023 à 12:29
Avant eux !!!
Dirhavel le Conteur
20/05/2023 à 08:16
En effet, Marc'co ! Monsieur de Sepausy, dans un blog littéraire, un peu de relecture s'impose. Autre exemple : une personne est francophone, ou son expression, mais pas une langue. Il faut dire "langue française", et préciser au besoin de quel horizon de la francophonie on part. Quant "au" fantasy, la plupart des gens qui utilisent ce terme, et dont je ne fais pas partie, s'entendent à le considérer comme féminin : la fantasy. Mais pourquoi ne pas tout simplement parler français ? À l'époque où je découvrais Tolkien, bien avant que le globish n'obscurcisse mon ciel médiatique, on disait "médiéval fantastique", entendant par là qu'on se situait dans un univers mêlant magie et technologie antérieure à la vapeur. C'est plus long que "fantasy" ? Et alors ? On ne paie pas encore d'impôts sur les syllabes, profitons-en !
Malo Blue
23/05/2023 à 07:45
Dans tous ses passages face à la caméra, Alain Damasio s'est défini comme un auteur engagé plutôt qu'un auteur de science-fiction. Je trouve ça étrange de le présenter du point de vue des "puristes" de la SF, alors qu'il insiste si souvent sur cette distance et sur son engagement. Puis, rien n'est dit de ses idées politiques. On a juste droit à un résumé de ses bouquins...