A l’heure du développement des offres de banque en ligne, de nombreux spécialistes se penchent sur la question des évolutions des métiers de la banque, avec une numérisation qui avance à grand-pas. Pour y voir plus clair, il est nécessaire de consulter quelques ouvrages de référence.
Le 08/01/2024 à 13:54 par Victor De Sepausy
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08/01/2024 à 13:54
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L'évolution de la banque de détail vers la banque en ligne représente une transformation majeure dans le secteur financier, redéfinissant la manière dont les services bancaires sont fournis et consommés. Au fil des dernières décennies, on a observé une transition significative des modèles traditionnels de banque de détail, caractérisés par des succursales physiques et une interaction en personne, vers des plateformes numériques offrant des services bancaires à distance.
L'avènement de la banque en ligne en France a été motivé par l'essor rapide de la technologie et l'adoption généralisée d'Internet. Les institutions financières ont adapté leurs services pour répondre aux besoins changeants des consommateurs, offrant des services tels que la consultation de compte en ligne, le virement électronique, la gestion des cartes bancaires, et bien d'autres, tous accessibles via des applications mobiles conviviales et des plateformes en ligne sécurisées.
Selon un sondage Ipsos réalisé en 2023, près d'un tiers des clients ont actuellement au moins un compte auprès d'une banque en ligne, et près de la moitié déclarent consulter leurs comptes au moins une fois par jour, avec 8 sur 10 effectuant cette consultation au moins une fois par semaine. Bien que les clients français maintiennent toujours des échanges avec leur conseiller bancaire traditionnel, ce canal fait désormais face à une concurrence directe de l'application mobile et du site internet bancaire.
Cette évolution a permis aux clients de bénéficier d'une plus grande flexibilité, de la commodité des transactions en ligne, de délais de traitement plus rapides, et souvent de frais réduits. Les banques en ligne ont également introduit des innovations telles que la gestion automatisée des finances, les conseils financiers personnalisés, et l'intelligence artificielle pour améliorer l'expérience client.
Cependant, cette transition vers la banque en ligne a également soulevé des défis, notamment en matière de sécurité et de protection des données. Les institutions financières ont dû investir massivement dans des technologies de cybersécurité pour garantir la confidentialité et la sécurité des informations financières des clients.
Ainsi, l’évolution de la banque de détail vers la banque en ligne témoigne d'une adaptation nécessaire aux changements technologiques et aux préférences des consommateurs, avec des avantages significatifs en termes de commodité et d'accessibilité, mais aussi des défis inhérents à la gestion de la sécurité et de la confiance des clients dans l'environnement numérique.
Des banques en ligne aux néobanques (Arnaud Franel, 177 pages, 2020, 15 €)
Avec ce premier ouvrage de référence publié sur ce phénomène encore très récent, même si une banque comme Boursorama est active en France depuis 2005, son auteur Jean-Michel Rocchi fait le point sur ce que certains considèrent comme l’avenir de la relation bancaire. Face à une offre devenue rapidement pléthorique, il est parfois difficile de s’y retrouver quand on est simple client. Et comment distinguer une banque en ligne d’une néobanque ? Si l’on fait simple, une banque en ligne est adossée à une banque traditionnelle, dont elle vient compléter l’offre directement en ligne. On peut toutefois être client de la banque en ligne sans être pour autant client de la banque traditionnelle. Ainsi BFORBANK est la filiale du Crédit Agricole, Boursorama celle de la Société générale, Hello Bank celle de la BNP, ou encore Fortuneo qui appartient au groupe Crédit mutuel Arkéa.
Ces banques en ligne propose des offres simplifiées avec des tarifs très agressifs, souvent avec une carte de crédit gratuite, et des prêts à des taux parmi les plus bas du marché. Il peut donc être intéressant de posséder un compte dans un de ces établissements, surtout que des offres d’ouverture de compte sont associées à la libération d’un premier capital en forme de cadeau de bienvenue. Cependant, si des problèmes surviennent, il ne sera pas possible de se rendre dans une agence pour discuter face à face avec un conseiller...ce qui peut parfois être bien ennuyeux.
Pour ce qui est de ce qu’on appelle une néobanque, il s’agit d’une structure qui ne dépend pas d’une banque traditionnelle. On peut par exemple citer N26, Revolut, ou encore Compte-Nickel. L’accès est alors encore plus rapide, et l’ouverture de compte est très simplifiée. Cependant, en parallèle, l’offre de service est aussi très limitée. Certaines de ces structures n’ont d’ailleurs pas de siège en France. En cas de problème, il sera donc très difficile d’obtenir gain de cause. Mais les néobanques ont aussi une politique tarifaire très agressive et parfois très intéressante quand il s’agit de se déplacer à l’étranger. Pour y voir plus clair, il est souvent nécessaire d’en passer par un long comparatif.
On peut très bien par exemple faire le choix d’une néobanque pour ouvrir un compte, lié à une carte, qui ne servira que pour les vacances. Cela permet, à moindre frais, de s’organiser facilement dans ses dépenses. Et, on peut aussi bénéficier de frais de retraits plus faibles que dans le cas d’une banque classique. Si vous pensez que la gestion de nombreux comptes dans plusieurs établissements est complexe, sachez qu’il existe des agrégateurs qui vous permettent de gérer tous vos comptes sur une même interface. Ce principe est né chez de nouveaux acteurs bancaires, mais les applications des banques classiques sont de plus en plus nombreuses à proposer gratuitement ce service. Face à une inflation persistante, il peut être intéressant de passer en revue les frais bancaires que l'on paie chaque année, et de chercher à réduire ce qui peut l'être.
La banque en ligne et le droit (120 pages, 2014, 20,50 €)
L'utilisation d'Internet pour les interactions entre les banques et leurs clients se généralise à tous les niveaux de la société, dans un contexte de concurrence de plus en plus européen. En France, près de 2 millions de personnes sont déjà clientes des "cyberbanques" - les acteurs exclusivement en ligne - et plus de 68% des clients bancaires consultent leurs comptes en ligne. En parallèle des services traditionnels, émergent de nouveaux produits plus risqués tels que le crédit à la consommation, l'ouverture de compte, l'assurance vie, etc.
Maintenir un équilibre entre les contraintes réglementaires et les stratégies de conquête client s'avère parfois délicat, nécessitant une approche pondérée fondée sur la gestion des risques. La compréhension approfondie de questions complexes telles que l'identification du cocontractant, la validité juridique des preuves électroniques, la traçabilité des opérations, et la conservation des dossiers et contrats souscrits par la clientèle est cruciale.
Structuré en deux chapitres, portant sur l'ouverture et l'utilisation des services de banque en ligne, cet ouvrage vise à clarifier le corpus réglementaire qui s'applique souvent de manière complémentaire, parfois antagoniste. De manière synthétique et pratique, il offre au lecteur un aperçu des grandes problématiques juridiques liées à la Banque en Ligne et fait le point sur les réponses juridiques et jurisprudentielles actuelles en termes de conformité et de sécurité des transactions et des données.
Crédits illustration Pexels CC 0
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