Pour notre plus grande joie (et, à la lecture, à notre plus grand désarroi), le blogueur Celeborn s'est adonné à la lecture comparée de l'ancienne version du Club des 5 (la célèbre série d'Enid Blyton) et de la nouvelle traduction, revue et corrigée. Et quelle ne fut pas sa surprise…et maintenant la nôtre ! Tout a été revu à la baisse. Disparus les passés simples et les nous, effacées également les trop longues descriptions.
Mais, attendez, ce n'est pas tout : le texte a été passé à la moulinette du politiquement correct ! Un comble me direz-vous ? Non, tout simplement représentatif de la baisse du niveau des lecteurs mais aussi et surtout de la baisse des exigences. Voici donc un billet brillant, là pour éclairer, changement après changement, la descente aux Enfers de notre club préféré…Sachez également que la version originale a subi récemment une révision déclenchant la polémique.
Le 06/10/2011 à 07:58 par Clément Solym
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06/10/2011 à 07:58
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Je ne sais si, comme moi, vous fûtes bercés durant votre enfance par Claude, Mick, François, Annie et Dagobert. Je dois dire que je garde du Club des 5 d'Enid Blyton un excellent souvenir : des aventures extraordinaires, des personnages attachants auxquels on s'identifiait facilement, un super-chien presque humain dans ses réactions… Bref, le Club des 5 fut une vraie étape de mon enfance.
Or donc j'ai un jour entendu qu'il y avait quelque chose de pourri au royaume de la bibliothèque rose. Je ne parle pas ici de la présentation "marketing" de la collection affreuse, ni même des horribles illustrations de couverture qui ont remplacé les beaux dessins d'époque (qui ont d'ailleurs disparu des pages intérieures, alors qu'ils y rythmaient auparavant l'intrigue)… je parle de la traduction. « Traduction revue », me dit mon édition contemporaine.
Et pour cause ! Traduction massacrée serait en fait le terme le plus approprié. Je vous propose donc un petit comparatif entre la traduction originale et celle que l'on peut trouver aujourd'hui dans les librairies, avant d'essayer de tirer de tout cela quelques enseignements. Je m'appuie pour ce faire sur le titre Le Club des Cinq et les saltimbanques, renommé depuis Le Club des Cinq et le Cirque de l'Étoile. À lire pour savoir quoi acheter à notre enfant, petite nièce, arrière-cousin, fils des voisins…
I- Oui, oui, tout a changé ! (comparaison d'ensemble)
À commencer par le titre, donc, qui évacue le mot « saltimbanque », probablement jugé pas assez politiquement correct (vous verrez, l'accusation n'est pas gratuite). Rien à voir avec une volonté de se rapprocher du titre anglais, au passage.
1) Il est une fois
Modification la plus radicale : le récit n'est plus au passé simple, mais bien au présent !
Claude soupira → Claude soupire
2) On n'est pas des nous !
Le niveau de langue des personnages a singulièrement baissé. Tous les « nous » sont devenus des « on », et le vocabulaire est sacrément appauvri !
Donc, nous n'irons pas à Kernach cet été, conclut François. Qu'allons-nous faire, alors ? → Dans ce cas, c'est très clair : on n'ira pas à Kernach cet été, conclut François. Alors, qu'est-ce qu'on fait ?
Oui, c'est une bonne idée ! → Mais oui, c'est un projet génial !
3) Les descriptions, c'est ennuyeux
Et donc les pauvres descriptions du roman ont fondu. Et on a également coupé un certains nombre de phrases, de répliques : non à la longueur !
4) Le politiquement correct
Rappelons que, dans l'histoire, nos amis croisent Pancho, un jeune forain accompagné d'un sympathique singe, et qui est malheureux car il est traité rudement par son « oncle ». Comprenez qu'il est battu. C'est dit dans le livre. Cela fait du jeune garçon un personnage touchant, compagnon d'autres jeunes bambins aux conditions de vie difficiles dont la littérature pour jeunes gens est remplie. Or dans l'édition actuelle, Pancho n'est plus battu : tout au plus a-t-il reçu une fois une gifle de son oncle. Les motivations psychologiques des personnages ne collent d'ailleurs ainsi absolument plus à l'action.
Signalons au passage que la méfiance que les forains expriment envers la police a tout bonnement été caviardée, ainsi qu'une scène pourtant pittoresque où une vieille foraine ratatinée récupère les ouistitis enfuis à grand coups de paroles incompréhensibles, façon vieille sorcière.
De surcroît, les répliques ont été « redistribuées » entre les différents personnages : ce n'est plus Annie qui pleure à intervalles réguliers ou qui va faire la tambouille. Qu'on se le dise, le sexisme ne passera plus par le Club des 5 !
II- Étude de cas (le chapitre 10)
Afin de bien rendre compte de ce qui a été infligé à la série, j'ai choisi — complètement au hasard — un chapitre du livre et ai comparé avec précision les deux traductions.
VOCABULAIRE/NIVEAU DE LANGUE
Quand ils furent en vue → Quand ils s'approchent
Comptez-vous aller plus loin bientôt ? → Vous comptez rester longtemps ?
Nous resterons ici aussi longtemps qu'il nous plaira → On restera ici aussi longtemps qu'on voudra
Nous aurons du mal à l'empêcher de s'en prendre à ces messieurs → Nous aurons du mal à l'empêcher de vous sauter dessus.
Mon bon Dagobert ! → Salut, toi !
Au revoir ! À bientôt ! → Allez ! À bientôt ! Salut !
CAVIARDAGE (politiquement correct)
Tout le passage où Mick soupçonne à voix haute l'oncle de Pancho d'avoir envisagé de les voler est coupé. Dommage, il permettait de montrer d'intéressantes réactions psychologiques : rougissement de Mick, peur de blesser l'autre, réaction saine de Pancho.
On ne mentionne plus que l'« oncle » de Pancho a élevé ce dernier, orphelin, juste pour l'argent.
J'irai dans un autre cirque, parce que , dans celui-ci, on ne veut pas me laisser approcher des chevaux. C'est de la jalousie, j'en suis sûr, parce que je sais m'y prendre avec eux. → caviardé. Bouh les mauvais sentiments !
dit Lou en montrant ses vilaines dents jaunes → dit-il en montrant du doigt les roulottes rouges et vertes.
Tu m'as battu → Tu m'as grondé
Je ne pensais pas que Pancho pouvait s'entendre avec des enfants comme vous. Ce n'est pas son genre ! → Je pensais que c'était une mauvaise idée que Pancho devienne votre ami : il souffrira de vous quitter quand le cirque reprendra la route.
Admirez comment on a violemment injecté une grosse dose de bons sentiments dégoulinants au méchant oncle. De manière générale, cet oncle perd à peu près tous ses défauts, et on se demande bien ce qu'on en vient à lui reprocher.
CAVIARDAGE (raccourcissement pur, descriptions massacrées, etc.)
Claude trouvait réconfortante la certitude que Dagobert l'entendrait si elle le sifflait. Il accourrait au premier appel ! → Y'a plus !
(D'autres phrases disparaissent dans le même passage)
Et puis, je me plais avec vous ! — Merci répondit Annie. → y'a plus !
Ils passèrent une heure à discuter, puis le soleil disparut dans un flamboiement d'incendie, et le lac refléta de merveilleux tons de pourpre et d'or. → Ils passent encore une heure à discuter, puis le soleil disparaît derrière les sommets alpins, et le lac prend des reflets dorés.
III- Synthèse
Si nous résumons rapidement, le lexique s'est appauvri ainsi que les descriptions, le langage est plus « proche » de celui des jeunes, le passé simple —probablement jugé trop difficile d'accès — a disparu, la complexité psychologique des personnages ainsi que leurs caractéristiques propres ont été gommées… et surtout le texte a été soumis à une véritable révision idéologique, façon Anastasie !
La gentillesse irradie, suinte de partout ; les méchants ne sont plus trop méchants ; l'expression des préjugés est évacuée ; la figure de l'enfant battu est pudiquement passée sous silence ; les scènes de genre qui présentent le monde des forains comme un groupe social doté d'un certain protectionnisme, d'une certaine méfiance des étrangers et de pratiques parfois hors du commun ont disparu.
Ajoutons à cela quelques incohérences délicieuses : on fait intervenir Dagobert dans le dialogue à un moment où il n'est pas là ; et surtout, les membres du Club des 5, désormais armés de leurs téléphones portables, vont quand même frapper à la porte de la ferme pour téléphoner (leur couverture réseau n'a pas l'air excellente !).
Que s'est-il passé ? On peut y voir d'une part l'influence du pédagogisme : nul doute qu'une personne dotée des meilleures intentions du monde s'est dit que non, vraiment, ces histoires étaient un peu dures, et qu'il fallait lisser tout ça, pour ne pas présenter aux enfants des choses qui pourraient les choquer, leur donner de mauvaises idées, etc.
Mais j'y vois aussi une marque de la baisse du niveau. On ne révise pas des traductions à ce point si ce n'est aussi pour des raisons commerciales. Pourquoi ce lexique rachitique, ce présent de l'indicatif ? Mais parce qu'il faut continuer à vendre les livres, bien sûr, et pour cela, il faut que le maximum d'enfants puissent les lire ! De là à dire que le niveau de lecture baisse et que les commerciaux s'en sont rendu compte et on cherche à remédier à cela, il n'y a qu'un pas que je me permets de franchir.
En conclusion, si vous aussi vous avez aimé le Club des 5 et si vous souhaitez faire partager ce plaisir aux jeunes gens d'aujourd'hui, le marché de l'occasion vous tend les bras !
Je vous invite à retrouver Celeborn directement sur son blog : Je suis en retard
27 Commentaires
Louve Bleue
09/04/2019 à 03:31
Écoeurée par cette nouvelle version insipide
Cali
07/05/2019 à 21:06
Bonsoir, j'ai lu votre article ce midi avec stupéfaction. Ce soir c'est Michel Onfray qui en parle dans l'émission le quotidien ! Comment peut-on réécrire un livre ? C'est comme si on repeignait la Joconde ! Un truc de dingue ! Merci pour ce travail !
Nano
20/06/2019 à 20:43
Je vous remercie de cet article, malheureusement très explicite...
On observe la même baisse de niveau en comparant par exemple un livre de bibliothèque de rue (en libre-service) et un roman à succès actuel : tout est fait avec arrière-pensées pour plaire à un public peu instruit, peu exigeant, qui pense être "lecteur". Une pincée de subjonctif imparfait "pour faire bien", mais surtout du présent, des dialogues, un vocabulaire peu recherché, des répétitions d'une ligne à l'autre... et même des fautes. C'est tout simplement du marketing ! Sur des sites spécialisés (ex. : Booknode), il est d'ailleurs intéressant de parcourir les réactions des fans de ces best-sellers : elles sont truffées de fautes ! Il n'y a aucune condescendance dans mon commentaire et, de toute façon, il vaut mieux lire des romans de plage de L. B. ou M. que ne pas lire du tout !
Htpf
18/08/2019 à 10:28
j'ai gardé tout mes Club des cinq et de temps en temps j'en relis un, car justement ils n'étaient pas gnian gnian ....
j'ai de la peine pour les enfants d'aujourd'hui...On les méprisent trop !
petitdauphin12
05/01/2020 à 18:32
:P :-) :lol: :cheese: :coolgrin: :coolsmirk: :sick: :zip:
Le vieux Gustave
16/02/2020 à 16:21
On dirait qu’il existe dans le monde entier une conspiration pour crétiniser la jeunesse. La baisse de niveau, notons-le bien, ne se remarque pas seulement en français mais aussi en anglais et en allemand. Dans des éditions à vocabulaire simplifié (dit-on) on remplace Outre-Manche et Outre-Rhin les termes d’origine latine réputés difficile à comprendre par des mots composés que plus accessibles aux enfants, pense-t-on ; mais ces termes d’origine latine font partie du vocabulaire international que les jeunes devront bien apprendre un jour ou l’autre s’ils veulent progresser. Le résultat est qu’un jour j’avais cité à une enseignante britannique les romans en anglais que lisait ma fille adolescente : « Mais, m’a-t-elle dit, ces livres sont beaucoup trop difficiles pour la plupart des Anglais de son âge. » La connaissance du français pour un Anglais est équivalente à la connaissance du latin pour un français. Et que dire de l’allemand ! La « simplification » m’y rappelle l’époque hitlérienne où par « patriotisme » on remplaçait le terme « Chauffeur », compris dans le monde entier, par « Kraftwagenmeister » ! La fabrique de crétins s’étend à toute la planète.
jonas
03/05/2020 à 01:40
En réalité, les maisons d’édition font leur possible pour attirer les jeunes vers les classiques. Elles savent que sans un remaniement des textes, les jeunes ne voudront pas. Ce qui m'étonne, c'est pourquoi les maisons d’édition ne décident-elles pas de ne plus publier les classiques ? Après tout, d’autres séries pour la jeunesse ont été abandonnées (Alice, de Caroline Quine, par exemple, plus rééditée depuis deux ans). Y aurait-il des quotas obligeant les éditeurs jour la jeunesse à publier les classiques ? Franchement, je ne vois pas d’autres explication. Ce n’est même pas une question de profit puisque la part de marché des classiques demeure bien plus faible que les séries modernes.
Irène imbert
19/05/2020 à 10:15
Moi aussi bercée par le club des cinq dans mon enfance, je suis écoeurée par les nouvelles versions de leurs aventures .
Une honte .
Je garde précieusement les editions de ma jeunesse.
Flora84
25/08/2020 à 19:12
Quelle tristesse, notre si belle langue et quelle honte de couper ainsi des parties d'une texte qui était si attachant
Autant refaire un livre médiocre et laisser cette série en l'état car j'ose espérer qu'il y a encore des enfants (mes petits et arrières petits enfants) qui auront plaisir à lire une langue riche et un livre où les sentiments et sensations s'expriment
elisa cal
29/09/2020 à 00:05
Quelle tristesse ! Les dialogues entre les enfants ne manquaient pas de sel et ils avaient le sens de la répartie ! Qu'à t-on fait de cette oeuvre charmante et qui m'a beaucoup nourrie. J'ai fort heureusement conservé les toutes anciennes collections.
Idabelle
26/10/2020 à 06:43
Un de mes frères a donné tous mes vieux livres ! J’en était malade mais c’est fait ! Comme vous je suis horrifiée de voir en quoi on été transformés, dénaturés l’es Club des Cinq... textes et illustrations !
Un pan de ma vie disparaît. Un pan de la culture aussi puisque comme vous le démontrez clairement l’éthique du langage n’est pas respectée et c’est elle qui donnait du charme et du sens à ces aventures. Je les buvais avec délice. La nouvelle version me donne la nausée.... bien à vous !!
Flocon d'Avoine
21/03/2022 à 19:15
"Un pan de ma vie disparaît. Un pan de la culture aussi puisque comme vous le démontrez clairement l’éthique du langage n’est pas respectée et c’est elle qui donnait du charme et du sens à ces aventures. Je les buvais avec délice. La nouvelle version me donne la nausée.... ". Exactement les memes sentiments pour moi. Comme l'union fait la force, on devrait former un groupe pour s'insurger contre ses "reformes" honteuses.
elisa cal
25/03/2023 à 20:51
Vous pouvez écumer braderies, vide-greniers, bouquineries .... Avec un peu de chance, vous pourrez reconstituer l'entière collection. Mais ne tardez pas trop ! D'ici quelque temps, ces livres (version authentique) demeureront introuvables.
Il y a quelque temps, j'ai vu une petite fille dont la mère venait d'acheter un "Club des Cinq" , version revue et visitée. ... Je n'ai pu m'empêcher d'éprouver un grand sentiment de tristesse...
ivan chosse
17/04/2021 à 20:42
Encore et toujours ! Que veulent les nouveaux bien-pensants ??? Déjà qu'une grande partie de la population soit assez pauvre dans leurs têtes, on va finir par retourner au langage de nos aïeux les singes !
Flocon d'Avoine
21/03/2022 à 18:28
Hello,
Quand j'etais jeune adolescente et que je vivais en France, j'avais devore toute la collection des Club des Cinq et je me souviens m'etre identifiee a Claude ! Actuellement aux Etats-Unis ou je donne des cours prives de Francais a de tres jeunes adolescents, je voulais leur faire decouvrir cette collection. Pendant ma recherche, je tombe sur votre article et quelle deception. On ne devrait pas avoir le droit de modifier des oeuvres de telle qualite. Ou va-t-on ? Notre langue francaise est une si belle langue latine, pourquoi la massacrer au profit de la jeune generation (Francaise) qui ne sait meme pas parler, ecrire ou lire correctement le Francais ! Tout est une honte. Du coup, je vais m'assurer d'obtenir les versions originales de la collection.
Voul
25/06/2022 à 16:38
Ces nouvelles versions sont lamentables !!!
J'ai 52 ans et ai adoré lire la série éditée chez la "Bibliothèque rose" au début des années 1980(j'étais au collège).
De plus, à l'époque, cela m'a vraiment permis d'enrichir mon vocabulaire, ma grammaire et mon expression écrite, ainsi que de cotoyer des passés simples, toutes ces étapes étaient très importantes au collège et utiles toute la vie !!!
Mes parents ayant conservé ces petits livres, je les ai récupérés et relus pendant les confinements de 2020, pendant la pandémie de Covid 19.
J'ai voulu racheter des exemplaires manquants et y ai renoncé, vu la piètre qualité du récit "actualisée".
J'espère trouver des éditions originelles dans des vide-greniers ou autres braderies.
Bien à vous.
Isabelle
13/07/2022 à 13:51
Bonjour,
Je viens de dénicher sur le market place cinq livres publiés en 1960...pour mes petits-enfants. Donc, vous l'avez compris, je ne supporte pas que l'on considère les enfants d'aujourd'hui comme incapables de lire ce que je lisais étant enfant .
Pépette
22/09/2022 à 09:00
Bonjour.
Je suis atterrée par ces nouvelles éditions. Mais il n'y a pas que moi.
Dans ma classe de cm2, je vois avec plaisir que quelques élèves lisent le club des 5 et même, se les partagent . Ayant adoré le club des 5 au même âge, j'engage la conversation.
" C'est mamie qui me les a passés. C'est super. Maman m'en a acheté aussi, mais je préfère ceux de chez mamie. Je ne sais pas pourquoi, mais ils sont bien mieux".
Juste du marketing mais quel dommage.
yann
08/10/2022 à 11:52
J'ai atteint assez péniblement l'âge canonique de 70 ans, les grands romans et les grandes théories me fatiguent. Sachez qu'il m'arrive de relire sans honte, avant de m'endormir, une histoire d'Enid Blyton, l'un des écrivains les plus féconds de tous les temps. Evidemment je possède l'intégralité des anciennes éditions, sans laquelle la poésie du passé n'agit plus !
Michel - Louis LONCIN
16/01/2023 à 15:38
C'est LAMENTABLE mais ... comment s'en étonner ... Notre ... "société" occidentale est PLUS QUE JAMAIS POURRIE par le "politiquement correct", la Volonté politico-"pédagogique" entendant INTERDIRE à l'enfant, futur adulte (donc futur "électeur" ... si tant est que la prétendue "Souveraineté du peuple" ait jamais existé !) toute possibilité ... toute chance de commencer à s'instruire sainement ... de maîtriser la langue qu'il parle ... se réduisant de plus en plus à des "slogans" ... à des "simplifications" de mots ... Alors ... le passé simple ... l'imparfait ... le passé composé ... A la trappe ... Et que dire de la concordance des temps ... depuis LONGTEMPS biffée de tout emploi écrit (ne parlons pas du langage courant) ...
Une "société de ZOMBI ... de ROBOTS ... ignorant TOUT de la richesse de sa langue maternelle ... ne parlons SURTOUT de l'Histoire ... savamment "réécrite" ...
Michel - Louis LONCIN
16/01/2023 à 15:44
J'ajouterai cependant qu'une édition de la Collection intégrale des "Club des Cinq" avec les textes et les illustrations originales a été entreprise, il y une quinzaine d'années, à l'initiative des éditions Hachette ... Dieu sait par quel "miracle" ... Je me suis empressé de l'acquérir et ... la conserve ... JALOUSEMENT !!!
Michel Georges / pseudo : Tanis
18/03/2023 à 11:06
Article de Christophe CLAVE paru dans Facebook
"La disparition progressive des temps (subjonctif, passé simple, imparfait, formes composées du futur, participe passé…) donne lieu à une pensée au présent, limitée à l’instant, incapable de projections dans le temps.
La généralisation du tutoiement, la disparition des majuscules et de la ponctuation sont autant de coups mortels portés à la subtilité de l’expression.
Supprimer le mot «mademoiselle» est non seulement renoncer à l’esthétique d’un mot, mais également promouvoir l’idée qu’entre une petite fille et une femme il n’y a rien.
Moins de mots et moins de verbes conjugués c’est moins de capacités à exprimer les émotions et moins de possibilité d’élaborer une pensée. Des études ont montré qu’une partie de la violence dans la sphère publique et privée provient directement de l’incapacité à mettre des mots sur les émotions.
Sans mot pour construire un raisonnement, la pensée complexe chère à Edgar Morin est entravée, rendue impossible. Plus le langage est pauvre, moins la pensée existe.
L’histoire est riche d’exemples et les écrits sont nombreux de Georges Orwell dans 1984 à Ray Bradbury dans Fahrenheit 451 qui ont relaté comment les dictatures de toutes obédiences entravaient la pensée en réduisant et tordant le nombre et le sens des mots.
Il n’y a pas de pensée critique sans pensée. Et il n’y a pas de pensée sans mots.
Comment construire une pensée hypothético-déductive sans maîtrise du conditionnel ? Comment envisager l’avenir sans conjugaison au futur ? Comment appréhender une temporalité, une succession d’éléments dans le temps, qu’ils soient passés ou à venir, ainsi que leur durée relative, sans une langue qui fait la différence entre ce qui aurait pu être, ce qui a été, ce qui est, ce qui pourrait advenir, et ce qui sera après que ce qui pourrait advenir soit advenu ? Si un cri de ralliement devait se faire entendre aujourd’hui, ce serait celui, adressé aux parents et aux enseignants: faites parler, lire et écrire vos enfants, vos élèves, vos étudiants.
Enseignez et pratiquez la langue dans ses formes les plus variées, même si elle semble compliquée, surtout si elle est compliquée. Parce que dans cet effort se trouve la liberté. Ceux qui expliquent à longueur de temps qu’il faut simplifier l’orthographe, purger la langue de ses «défauts», abolir les genres, les temps, les nuances, tout ce qui crée de la complexité sont les fossoyeurs de l’esprit humain. Il n’est pas de liberté sans exigences. Il n’est pas de beauté sans la pensée de la beauté".
Christophe Clavé
Marie66
17/09/2023 à 22:03
Bravo, tout est dit :))
Serpenthere
29/03/2024 à 20:36
Enid Blyton était une écrivaine et pas un écrivain
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Enid_Blyton
elisa cal
30/03/2024 à 13:57
"écrivaine", "autrice" ....... Toute la laideur de la langue française d'aujourd'hui.
Tout ce que nous dénonçons précisément .