La Grande librairie rend hommage aux professeurs, ces passeurs de mots
Cette semaine, La Grande Librairie rend hommage aux enseignants. Des témoignages, des réflexions, de la passion, toujours, quand il s’agit de ce métier qu’il semble de plus en plus difficile d’exercer. Avec des écrivains qui enseignent ou qui ont enseigné, on parlera de vocation, de savoir et de transmission, à l’heure où l’on peut mourir quand on remplit cette mission.
Le 23/10/2023 à 13:03 par Dépêche
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Publié le :
23/10/2023 à 13:03
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Agrégée de lettres modernes, Annie Ernaux a enseigné le français dans le secondaire, puis à distance pendant plus de trente ans. L’école occupe une place centrale dans son œuvre. En 2022, elle recevait le prix Nobel de Littérature.
Romancier, grand défenseur de la lecture et cancre devant l’éternel, Daniel Pennac, est l’auteur de la saga Malaussène mais aussi de Comme un roman ou de Chagrin d’école. Ces ouvrages ont tous été publiés chez Gallimard. Il a été professeur de lettres dans le secondaire pendant vingt-sept ans.
Mara Goyet est professeure d’Histoire-Géographie au collège à Paris. Dans Collèges de France (Gallimard) ou encore Tombeau pour le collège (Flammarion), elle examine la réalité du métier d’enseignant en ZEP. Cette rentrée, elle entame sa vingt-sixième année d’enseignement et publie Finir prof. Peut-on se réconcilier avec le collège ? (Robert Laffont).
Romancier, Thomas B. Reverdy enseigne le français au lycée Jean Renoir de Bondy depuis plus de vingt ans. Avec Le grand secours (Flammarion), il sonde le quotidien d’un lycée de Seine-Saint-Denis.
On lui doit HHhH, La Septième Fonction du langage, Civilizations ou encore Perspective(s) qui vient de paraître, le romancier Laurent Binet a enseigné le français au lycée pendant une dizaine d’années. Ses écrits sont tous publiés chez Grasset.
Philosophe, philologue et académicienne, Barbara Cassin est directrice de recherche émérite au CNRS. Du lycée à l’Université, en passant par l’ENA ou le Collège International de philosophie, elle a passé sa vie à enseigner et à explorer le pouvoir des mots.
Après avoir enseigné pendant trente-cinq ans le français et l’Histoire-Géographie, Dominique Resch revient sur son parcours dans les quartiers Nord de Marseille dans Le plus beau métier du monde : Chroniques d’un prof des quartiers (Vuibert).
Rachid Benzine est romancier, politologue, islamologue, et maître de conférence à l’université Paris X et à Sciences-Po. Autrefois enseignant au lycée, il intervient régulièrement dans les établissements scolaires pour parler de littérature, d’histoire et de religions.
Abd Al Malik est rappeur, poète et écrivain. On se souvient notamment de son essai sur Albert Camus, Camus, l’art de la révolte (Fayard) ou encore de son roman Méchantes Blessures (Plon). À travers ses textes engagés et ses prises de positions, il incarne la possibilité du dialogue et défend depuis toujours, notamment dans les classes, les valeurs de la République et de l’école.
Le choix des libraires : Cette semaine, trois libraires rendent hommage à un professeur qui les a menés vers la lecture : Sandrine Ziri de la librairie L’Utopie à Paris (12e), Pascal Thuot et Simon Payen de la librairie Millepages à Vincennes.
Crédits photo : La Grande Librairie
Par Dépêche
Contact : depeche@actualitte.com
Monsieur Malaussène
Paru le 19/09/2000
645 pages
Editions Gallimard
11,70 €
Finir prof...
Paru le 05/01/2023
232 pages
Robert Laffont
19,90 €
Le grand secours
Paru le 23/08/2023
320 pages
Flammarion
21,50 €
HHhH
Paru le 13/01/2010
440 pages
Grasset & Fasquelle
21,25 €
Le plus beau métier du monde
Paru le 29/08/2023
176 pages
Vuibert
21,00 €
Camus, l'art de la révolte
Paru le 02/11/2016
178 pages
Fayard
18,00 €
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15 Commentaires
Gipi
24/10/2023 à 07:57
J'ai été moi moi-même prof jusqu'à la retraite.
Quel bonheur de transmettre à des jeunes son savoir, même si pas toujours simple.
Les voir évoluer, grandir, communiquer avec eux.
Être prof est vraiment un beau métier.
France Fougère
24/10/2023 à 12:21
À Gipi- belle mission en effet.
Je vous suggère de vous nommer - professeur - et non "prof " qui incite à la familiarité.
France Fougère
24/10/2023 à 12:18
Que les professeurs retirent de leur vocabulaire le terme "profs " qui incite à une familiarité mal venue.
Et qu'ils / elles ne se plaignent pas : elles/ils ont évidemment davantage de temps disponible pour se livrer au travail de l'écriture que bien des personnes qui utilisent leurs vacances pour se reposer, et reprendre des forces pour continuer leurs fonctions.
Comptez les "écrivains professeurs " !
AVO7
24/10/2023 à 23:16
On ne peut s’empêcher de déceler une certaine animosité... vous a-t-on empêchée de devenir prof? Avez-vous mal réussi dans vos études? Avez-vous été maltraitée par des profs?
En tout cas il y a bien des métiers où on n’a pas besoin d’autant de vacances pour récupérer.
Et savez-vous que si les profs sont aussi mal payés et tout particulièrement en France selon les chiffres de l’OCDE c’est justement parce qu’ils bénéficient de davantage de vacances? Ou voulez-vous qu’ils soient doublement pénalisés?
Vous devez souhaiter ardemment l’avènement de l’intelligence artificielle (sans majuscule par pitié) pour les éliminer.
France Fougère
25/10/2023 à 10:51
AVO7- J'ai une double formation universitaire, droit et lettres, avec pratique dans les deux domaines, et j'ai réalisé ma vocation, avec bonheur.
J'ai rencontré de bons professeurs, anglais, philosophie, et de très mauvais, incompétents, chahutés en classe. C'est moi qui ai voulu quitter ce lycée laïque médiocre pour une institution religieuse. Les enseignantes éducatrices étaient des civiles et des religieuses, toutes excellentes. Nous avons gardé des liens et je ne leur lègue des biens afin qu'elles puissent continuer leur belle œuvre.
Et non ! aucun goût pour l'enseignement mais je constate que les professeurs ont du temps pour écrire ! Voyez les statistiques.
Aurelien Terrassier
24/10/2023 à 14:36
Belle sélection d'invités pour un sujet important surtout en ce moment qu'est l'enseignement.
AVO7
24/10/2023 à 23:07
Avant de devenir profs les profs ont été des élèves et appelaient profs leurs profs!!!
À partir du moment où ils se mettent dans la peau d’un prof devraient-ils parler d’eux en n’utilisant que le terme de professeur? Quel raisonnement à la mord-moi-le-n....!
Peut-être devraient-ils aussi exiger de leurs élèves qu’ils n’utiliset que les expressions monsieur le professeur ou madame le professeur quand ils parlent entre eux de leurs enseignants? Auquel cas je suggère que France fougère et ses partisans s’organisent en escouades et se consacrent à espionner ces chères têtes blondes pour les tancer.
Heureusement que le ridicule ne tue pas.
France Fougère
25/10/2023 à 10:54
"Adieu, monsieur le professeur " , chante, depuis longtemps, Hugues Auffray.
Lolo54
25/10/2023 à 08:09
J'aurais aimé rencontré de tels professeurs. Lesmiennes (surtout des femmes) m'ont dégoûté à jamais de la littérature française. Elles ont frappé fort. J étais fille et petite-fille de libraire. Je n ai plus jamais, après un bac littéraire ouvert un seul livre, en dehors de ma discipline, des concours ou des polars et de quelques romans étrangers.
France Fougère
25/10/2023 à 12:01
Lolo54 - Essayez de lire autre chose qu'Annie Ernaux !
Par exemple, les Lettres de Marguerite Yourcenar, et toute son œuvre d'ailleurs.
Ou Claire Gallois.
AVO7
25/10/2023 à 17:40
absolument : l’oeuvre au noir est un des plus beaux romans de tous les temps, peut-être que l’accès n’en est pas facile mais quelle leçon de vie et quelle récompense quand on l’a achevé!
Bien sûr qu’il y a des profs médiocres et paresseux , vous avez raison de le rappeler et je suis désolé d’avoir été aussi cinglant.
En revanche il est vrai aussi que tous les profs ne peuvent pas plaire à tous les élèves ( et vice-versa;-D!!!)
Marie
25/10/2023 à 22:58
La grande Librairie est une des rares émissions que je regarde encore sur nos chaînes,
Cette soirée dédiée aux enseignants, et dans le contexte actuel, était essentielle et particulièrement
Intéressante, de par la qualité de vos invités tellement passionnés , de leurs témoignages,
De ce que la société leur doit et qui devrait être reconnu , alors que de nos jours , ce sont quelques
Sportifs professionnels , que l’on décore et glorifie ……
Grand merci pour la réussite de cette initiative,
Bonne continuation , et inspirations futures
Marie
Roljo
26/10/2023 à 06:16
Admirable, Agustin Trapenard, parfait 👍. Je ne peux que le féliciter.
Marie
26/10/2023 à 21:45
Professeur d'abord en Suède, l'enthousiasme m'a gagnée (trop) rapidement. De retour en France, mes premières années furent intéressantes, moins enthousiasmantes....Ma fin de carrière fut éprouvante...mais je "fondais" quand quelques élèves s'intéressaient à mon propos. Alors la "transmission de savoirs", on repassera. Avec le recul, la première mission de l'enseignant me semble être la culture de la curiosité...pour conduire l'élève à, peu à peu se passer du professeur et à chercher (et trouver!) tout seul.
France Fougère
27/10/2023 à 14:52
à Marie - Il ne faut pas donner trop d'importance aux professeurs.
J'ai eu une passion pour livres des mes 5-6ans, encouragée par mes parents, surtout ma mère qui m'en offrait pendant toutes les années de formation. J'allais dans les bibliothèques pour enfants ( magnifique "Blé qui lève " à Lausanne ) et j'achetais des livres chez les libraires.
C'est aux parents d'agir. Les miens étaient curieux et cultivés : musées, expositions, théâtre, films, et nous faisions parfois des kilomètres. La seule à me féliciter et à lire mes dissertations en classe fut notre professeur de littérature, une enseignante civile épanouissante dans l'institution religieuse que j'ai choisie en decidant de quitter le collège- lycée laïque médiocre, sauf rares exceptions ( anglais, philosophie, un étudiant de Gaston Bachelard ). Actuellement, j'offre des livres, et beaucoup, à des enfants, un petit garçon de 4 ans, une petite fille de 8ans, qui les aiment vraiment. Cela fait plaisir aux parents.
Il faut développer les bibliothèques publiques, en oubliant DVD et vidéos, ainsi que les bandes dessinées au pauvre vocabulaire. L'argent public, qui est l'argent de nos impôts, n'est pas destiné à - ça. Les bandes dessinées nuisent au bon développement du cerveau.