La dernière demeure du devenu misanthrope Louis-Ferdinand Céline, à Meudon en région parisienne, ne sera pas transformée en résidence d’écrivain ni en musée, mais louée à un particulier. Tombée en désuétude, cette maison du XIXe siècle où l’auteur a réalisé ses entretiens pour la télévision et la radio et rédigé ses derniers textes, sera d’abord rénovée avant d’accueillir ses nouveaux locataires.
Le 31/10/2022 à 14:39 par Hocine Bouhadjera
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Publié le :
31/10/2022 à 14:39
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L'auteur de Rigodon s'y installa à son retour en France en 1951, suivant son séjour en prison au Danemark, et ce jusqu’à sa mort en 1961.
La bâtisse de 351 m² sur trois niveaux et huit pièces a servi de cabinet médical pour l’écrivain, comme de salle de danse pour son épouse, Lucette, qui continua à y habiter jusqu’à son décès en 2019. Le bougon y a reçu des visites de figures comme Marcel Aymé, Pierre Bergé, Armin Mohler, William Burroughs, Allen Ginsberg, Lucien Rebatet, Louis Pauwels...
Le voisin, propriétaire du bien depuis 2018, d'abord en viager, a finalement vu la mairie lui accorder un permis de construire, afin de rénover le bien immobilier vétuste.
Impossible à transformer en musée
Cette maison située au 25 ter route des Gardes, dans les Hauts-de-Seine, ou « Villa Maïtou », a été endommagée par les flammes en deux temps : une première fois en 1968, puis en 1972. De ce fait, rien de l’époque de Céline dans l’habitation, explique le maire de la ville, Denis Larghero, n'a subsisté : « Il ne reste que les murs et le jardin devant qui peut être comparés à ce qui pouvait être le décor de Céline en son temps », assure-t-il au Figaro Immobilier.
Aucun travaux n’a été réalisé sur le logis depuis les années 70, nécessitant une mise aux normes avant une location éventuelle.
Seuls subsistent « des lambris de la salle de danse de Lucette, et un morceau de son sauna ». C’est pourquoi le maire est formel : faire de la demeure un musée s’avère très difficile. Et d’ajouter : « Si quelqu’un avait pu faire quelque chose de cette maison, c’est les ayants droit de Céline ou l’éditeur Gallimard qui publie ses œuvres. »
Si Jack Lang avait entamé des démarches pour inscrire la bâtisse à l’inventaire du patrimoine en 1992, elles ne se sont jamais concrétisées. Les écrits antisémites du grand écrivain semblent justifier le non-classement de l’édifice. Pour Denis Larghero, l’État, de ce fait, ne s’investirait « certainement pas » dans une transformation de l’habitation en musée.
À LIRE:Les manuscrits de Céline conservés par un membre de la Résistance
Le 5 mai dernier, un premier inédit de l’auteur de Mort à Crédit, Guerre, est paru chez Gallimard. Autant succès critique que de librairie (151.172 ex. vendus à ce jour selon Edistat) malgré les lacunes inhérentes à son caractère de premier jet, l’oeuvre s’achevait par le départ du brigadier Ferdinand vers l’Angleterre. Depuis le 13 octobre, les lecteurs peuvent découvrir la suite, Londres, vendu à 18.126 ex., toujours d’après Edistat.
Après Londres, viendra, plus surprenant, un conte médiéval, La Volonté du roi Krogold, refusé à l’époque par Denoël. Et pour l’année 2023, la maison fera paraître un troisième tome des romans de Céline à la Pléiade, comme une édition révisée du fameux texte inachevé, Casse-pipe, imprimé en 1949.
En juin 1944, l’auteur de plusieurs pamphlets antisémites, comme Bagatelle pour un massacre ou Les Beaux draps, avait fui Paris pour l’Allemagne, avec femme et chat, Bébert. Une expérience qu’il a narrée dans plusieurs de ses ouvrages, dont d’Un château l’autre.
Crédits visuel : Mairie de Meudon/Domaine Public
Paru le 05/05/2022
185 pages
Editions Gallimard
19,00 €
Paru le 13/10/2022
557 pages
Editions Gallimard
24,00 €
1 Commentaire
Tiempos Futuros
01/11/2022 à 07:26
Un poil (de chat ?) tendencieux votre article.