Contre un acte de contrition de son animal de compagnie, les usagers échappent désormais à une amende. C’est ainsi qu'une bibliothèque du Wisconsin a résolu le problème des livres dégradés : elle publie des photos des bestioles responsables de la détérioration d’un livre. Désormais, nul besoin de rembourser l’ouvrage, les comptes se règlent directement sur le Facebook de la bibliothèque !
Le 04/06/2024 à 17:32 par Louella Boulland
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Publié le :
04/06/2024 à 17:32
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Presque 2000 partages pour la photo de Quick, un cocker américain au regard d’ange – et infinimement navré –, aux côtés du bouquin victime de son appétit. C’est avec humour que la bibliothèque publique de Middleton, située en banlieue de Madison, dans le Wisconsin, réussit un coup de communication hors pair et surtout inattendu.
Elle propose désormais à ses usagers ne plus régler les factures des ouvrages qu'auront abimés leurs animaux de compagnie... en partageant une photo du coupable. Evidemment ce dernier doit exprimer un sincère repentir sur le cliché communiqué. Mea culpa, mea maxima culpa...
« Nous comprenons que les documents de bibliothèque peuvent sembler délicieux pour les animaux de compagnie et les jeunes enfants », s’amusent à expliquer les personnels de la bibliothèque depuis leur page Facebook.
Une initiative librement inspirée de la bibliothèque publique du Worcester, dans le Massachusetts, qui a offert la possibilité à ses membres de se soustraire aux amendes, si les usagers montraient une photo ou un dessin d’un chat aux employés.
Lancée en Mars dernier, la « March Meowness » a été reprise par nombre de ses pairs, jusqu’à atterrir sous une forme différente au sein de la bibliothèque publique de Middleton.
Jusqu’à présent, cinq animaux ont amusé la toile et soulagé leur propriétaire de frais supplémentaires. Quik, Sky, Daisy, Ward, et plus récemment Bea, ont provoqué l’hilarité générale sur la page Facebook. Certains internautes ont profité de cet espace de discussion pour plaisanter sur leurs lectures « Sky vient de faire ce que nous voulions tous faire après avoir terminé Iron Flame (Entangled Publishing, 2023) », s’esclaffe un utilisateur.
C’est surtout l’occasion rêvée de réconcilier les habitants de Middleton avec leur bibliothèque, qui avait déjà assoupli sa politique par l’annulation des frais liés au retard de rétribution d’un article. « Nous sommes tous humains, et nous comprenons que des accidents peuvent arriver. Nous ne voudrions jamais qu’un objet endommagé détruise la relation qu’entretient un usager avec sa bibliothèque », confiait la directrice adjointe de la bibliothèque, Katharine Clark, dans une interview pour Fox News Digital.
Bien que le programme ait été pensé pour les chiens, la bibliothèque est ouverte à de nouvelles photos de toutes sortes de délinquants à fourrure. « Jusqu’à présent, nous avons présenté quatre chiens mangeurs de livres, mais j’attends avec impatience le reste, et la diversité des animaux que nous pourrons voir », se réjoussait Rebecca Light, bibliothécaire à la bibliothèque publique de Middleton, dans un entretien accordé à The Dodo.
Crédit image : © Middleton Public Library / Facebook
Par Louella Boulland
Contact : lb@actualitte.com
5 Commentaires
florence mothe
05/06/2024 à 09:28
Mon chat, Tigroto de Papieto, a bouffé jadis la moitié de la bibliothèque de Radio-France. Il adorait ça, et plus encore les archives collées sur du calque. Que peut-on faire contre ces animaux cultivés qui dévorent les livres ?
TAKAYA
05/06/2024 à 11:10
Excellente idée et en plus très drôle.
J'avais une chienne dogue allemand qui, en une nuit, a déchiqueté tous les livres du rayonnage du bas de ma bibliothèque.
C'est une vra
Roger Raynal
05/06/2024 à 15:11
Que dire alors des rats qui "des livres rongeant, se font savants jusques aux dents" comme disait La Fontaine dans "le rat et l'huître"...
jujube
05/06/2024 à 16:39
Et que dire des mites, mythiques et immortelles, les blattes insatiables bien que belles et tous les pauvres bougres, dans la détresse obscure de leur faim, qui rongent les cartons et bouts de cuir tombés sur leur chemin?
N'oublions pas, mes frères : le manque tue.
jujube
05/06/2024 à 18:13
Dans ma bibliothèque austère, où je croyais mes livres heureux, je vis se dévorer entre eux les habitants d'une même étagère. Manuels et brochures s'insultaient, bouquins et fascicules se pinçaient, opuscules et volumes se griffaient. Les livres, enragés, s'attaquaien.t Je vis voler les restes de feuillets, pleurant leur encre, et quelques mots navrés, perdus à jamais.
Je commis l'erreur de m'approcher trop près des sauvages, espérant, avec eux, dialogue et bonté.
Ô tragique erreur d'un crédule vieil homme: les insurgés, ensemble, me tombèrent dessus, m'humilièrent et mordirent.
Les livres aussi sont parfois dangereux.