Jeux vidéo et livres ont bien plus en commun que ce que l'on pourrait imaginer au premier abord : convaincue de cette réalité, une équipe de bibliothécaires passionnés d'expériences vidéoludiques vous propose une sélection d'ouvrages en rapport avec un jeu ou une série de jeux. Aujourd'hui, on tente de survivre dans le monde post-apocalyptique impitoyable de The Last of Us... Bienvenue dans Jeu vidéo, livre idéal.
Le 22/01/2021 à 11:53 par Collectif
1 Réactions | 12 Partages
Publié le :
22/01/2021 à 11:53
1
Commentaires
12
Partages
Je suis une légende, Richard Matheson, 1954, traduit par Nathalie Serval, Folio SF
Robert Neville semble être le dernier survivant d'un monde dévasté par un étrange mal ayant transformé les êtres vivants en vampires (et non des zombies). Le roman s'attache à suivre son quotidien entre lutte pour sa survie chaque nuit et recherches scientifiques pour comprendre l'origine du mal. Il s'agit surtout d'une introspection psychologique sur la solitude et le sens de la vie, d'une réflexion profonde sur l'humanité et la menace qu'elle représente pour elle-même. (Céline Meneghin)
Comme vous, il croyait que les vampires ne hantaient que les mythes de l'Europe centrale et la littérature d'épouvante. Comme vous, il se trompait. Il est aujourd'hui l'ultime survivant d'une étrange épidémie qui a fait subir à l'humanité une mutation irréversible : le virus qui contraint les hommes à se nourrir de sang les empêche aussi de mourir tout à fait et les oblige à fuir les rayons du soleil. Ainsi, chaque jour, Robert Neville doit organiser sa survie et chaque nuit subir les assauts des demi-morts affamés. Mais l'horreur atteint son paroxysme lorsqu'il doit résister à l'appel suppliant de la femme qu'il aime...
Celle qui a tous les dons, Mike Carey, 2014, traduit par Nathalie Mège, Le Livre de Poche, ainsi que sa « suite », La part du monstre, traduit par Nathalie Mège, Le Livre de Poche
L'humanité a été décimée par un champignon qui prend le contrôle des organismes qu'il colonise (ou comment expliquer scientifiquement une apocalypse zombie). Pourtant certains zombies, plus particulièrement des enfants, seraient capables de se contrôler - et BAM, ça donne l'occasion aux scientifiques cinglés de tout poil de se lancer dans des expérimentations discutables. Dans la suite (en réalité une préquelle), on suit un ado surdoué et autiste, génial inventeur, et doté d'une très grande et belle sensibilité. Superbe diptyque. (Virginie Bazart, BMI d'Épinal, Commission Jeux de l'ABF)
Chaque matin, Melanie attend dans sa cellule qu'on l'emmène en cours. Quand on vient la chercher, le sergent Parks garde son arme braquée sur elle pendant que deux gardes la sanglent sur le fauteuil roulant. Elle dit en plaisantant qu'elle ne les mordra pas. Mais ça ne les fait pas rire. Melanie est une petite fille très particulière...
La ville des voleurs, David Benioff, 2008, traduit par Pierre Ménard, Flammarion
Écrit par celui que l'on connaît désormais comme le cocréateur de la série Game of Thrones, le roman La ville des voleurs a considérablement influencé le directeur et le directeur artistique du premier jeu The Last of Us, Bruce Straley et Neil Druckmann, dans l'écriture de la relation entre les deux protagonistes Joel et Ellie. L'ouvrage a même droit à une apparition dans The Last of Us II... (Antoine Oury)
Leningrad, 1941. Deux adolescents attendent leur exécution au fond d'une cellule. Mais alors que Lev et son charismatique compagnon, Kolya, s'apprêtent à recevoir la balle qui mettra fin à leurs jours, ils se voient poser un étrange ultimatum : ils auront la vie sauve à condition de se procurer une douzaine d'œufs pour le gâteau d'anniversaire de la fille d'un puissant colonel soviétique. Dans une ville en proie aux pires privations, les deux compères se mettent en chasse, traversant les lignes ennemies à la recherche de l'impossible. Tour à tour profond et drôle, excitant et terrifiant, La Ville des voleurs est un roman d'aventures saisissant, en même temps qu'un récit initiatique à la sensibilité toute contemporaine.
The Walking Dead, Robert Kirkman, Charlie Adlard, Tony Moore, 2003-2019, Delcourt
Ce titre incontournable a subi de nombreuses adaptations, que ce soit la série TV, et ses nombreux spin-off, ou la série de jeux vidéo édités par Telltale Game qui se déroulent dans le même univers (pour ne citer qu'eux). Si, au départ, les morts-vivants sont le principal problème des survivants, peu à peu, ces derniers ne deviennent qu'un prétexte et la politique commence à apparaître, la force de The Walking Dead étant les relations entre les différents groupes, personnages, et l'évolution de ces multiples protagonistes. (Alexandre Guerard)
Le monde tel que nous le connaissions n'existe plus. La Terre, ravagée par une mystérieuse épidémie, est devenue un cimetière à ciel ouvert. Pire, les morts ne meurent plus et errent à la recherche des derniers humains pour s'en repaître. Parmi les survivants, Rick, policier, se réveille d'un long coma pour découvrir ce que son monde est devenu. Le choc passé, il doit désormais apprendre à survivre...
Ravage, René Barjavel, 1943, Folio
Un soir, une panne d'électricité inexpliquée plonge toute la civilisation terrienne dans le noir. Un jalon dans l'histoire de la SF française écrit pendant l’Occupation. Certes, point de zombies ici, mais une description de l'effondrement généralisé ayant pour décor Paris, mais sans technologie. La réaction (sans jeu de mots) est la fuite vers la campagne. (Cyrille Jaouan, Médiathèque Marguerite Duras, Paris 20e)
De l'autre côté de la Seine une coulée de quintessence enflammée atteint, dans les sous-sols de la caserne de Chaillot, ancien Trocadéro, le dépôt de munitions et le laboratoire de recherches des poudres. Une formidable explosion entrouvre la colline. Des pans de murs, des colonnes, des rochers, des tonnes de débris montent au-dessus du fleuve, retombent sur la foule agenouillée qui râle son adoration et sa peur fendent les crânes, arrachent les membres, brisent les os. Un énorme bloc de terre et de ciment aplatit d'un seul coup la moitié des fidèles de la paroisse du Gros-Caillou. En haut de la Tour, un jet de flammes arrache l'ostensoir des mains du prêtre épouvanté.
Dans la forêt, Jean Hegland, 1996, traduit par Josette Chicheportiche, Gallmeister
Une histoire de survie prenante et sensible, qui fait vivre les lecteurs aux côtés des principales protagonistes : le combat quotidien se mène ici contre le découragement et le désespoir, dans un monde où le semblable devient une menace. (Antoine Oury)
Rien n’est plus comme avant : le monde tel qu’on le connaît semble avoir vacillé, plus d’électricité ni d’essence, les trains et les avions ne circulent plus. Des rumeurs courent, les gens fuient. Nell et Eva, dix-sept et dix-huit ans, vivent depuis toujours dans leur maison familiale, au cœur de la forêt. Quand la civilisation s’effondre et que leurs parents disparaissent, elles demeurent seules, bien décidées à survivre. Il leur reste, toujours vivantes, leurs passions de la danse et de la lecture, mais face à l’inconnu, il va falloir apprendre à grandir autrement, à se battre et à faire confiance à la forêt qui les entoure, emplie d’inépuisables richesses.
Préférer l'hiver, Aurélie Jeannin, 2020, HarperCollins
Pour le côté lien avec la nature dans un monde sans repère. Il est un petit peu le pendant de Dans la forêt, mais version française. (Charles Goire)
À distance du monde, une fille et sa mère, recluses dans une cabane en forêt, tentent de se relever des drames qui les ont frappées. Aux yeux de ceux qui peuplent la ville voisine, elles sont les perdues du coin. Pourtant, ces deux silencieuses se tiennent debout, explorent leur douleur et luttent, au cœur d’une Nature à la fois nourricière et cruelle et d’un hiver qui est bien plus qu’une saison : un écrin rugueux où vivre reste, au mépris du superflu, la seule chose qui compte.
La route, Cormac McCarthy, 2006, traduit par François Hirsch, Points (Nicolas Quereuil)
L'apocalypse a eu lieu. Le monde est dévasté, couvert de cendres et de cadavres. Parmi les survivants, un père et son fils errent sur une route, poussant un caddie rempli d'objets hétéroclites. Dans la pluie, la neige et le froid, ils avancent vers les côtes du Sud, la peur au ventre : des hordes de sauvages cannibales terrorisent ce qui reste de l'humanité. Survivront-ils à leur voyage ?
Le club des punks contre l'apocalypse zombie, Karim Berrouka, ActuSF
Tout commence comme une énième apocalypse zombie des plus classiques, mais l'épopée de nos punks survivants déambulant dans Paris, portée par l'humour de l'auteur, va vous faire mourir (de rire). (Cyrille Jaouan, Médiathèque Marguerite Duras, Paris 20e)
Paris n’est plus que ruines. Et le prix de la cervelle fraîche s’envole. Heureusement, il reste des punks. Et des bières. Et des acides. Et un groupe électrogène pour jouer du Discharge. Le Club des punks va pouvoir survivre à l’Apocalypse. Enfin, si en plus des zombies, les gros cons n’étaient pas aussi de sortie... Il est grand temps que l’anarchie remette de l’ordre dans le chaos !
CONSEILS: Jeu vidéo, livre idéal #2 : Ghost of Tsushima
La nuit a dévoré le monde, Martin Page (Pit Agarmen), 2018, Robert Laffont
The Last of Us propose régulièrement aux joueurs de lire les messages laissés ça et là par des survivants anonymes, désormais morts, partis ou devenus des claqueurs. Antoine Verney, le « héros » du livre de Martin Page pourrait être un de ceux-là... (Antoine Oury)
Une épidémie a changé la plupart des êtres humains en créatures avides de chair et de sang. On a vite compris leur nature : ce sont des zombies. Rien n’a pu les arrêter, ni la police ni l’armée. Ils ont tout ravagé. Antoine Verney est un survivant, par hasard. Il n’a rien d’un héros. Il se retrouve à la fois prisonnier et protégé dans un immeuble parisien, alors que dans les rues les morts-vivants pourchassent les derniers humains. Du haut de sa tour, tel Robinson sur son île, Antoine apprend à survivre et se confronte à la terreur. Armé d’un fusil, il découvre avec surprise qu’il peut tuer, et qu’il a même un certain talent pour ça. C’est un double combat qu’il va devoir mener, pour s’inventer une nouvelle vie, douce et fantaisiste, et ne pas sombrer dans la folie.
Quelques films pour poursuivre l'aventure :
Light of my Life, de Casey Affleck, 2019 (Audric Gueidan, Commission Jeux de l'ABF)
Dans un futur proche où la population féminine a été éradiquée, un père tâche de protéger Rag, sa fille unique, miraculeusement épargnée. Dans ce monde brutal dominé par les instincts primaires, la survie passe par une stricte discipline, faite de fuite permanente et de subterfuges. Mais il le sait, son plus grand défi est ailleurs : alors que tout s'effondre, comment maintenir l'illusion d'un quotidien insouciant et préserver la complicité fusionnelle avec sa fille ?
28 jours plus tard, de Danny Boyle, 2002 (Nicolas Quereuil)
Un commando de la Protection Animale fait irruption dans un laboratoire top secret pour délivrer des dizaines de chimpanzés soumis à de terribles expériences. Mais aussitôt libérés, les primates, contaminés par un mystérieux virus et animés d'une rage incontrôlable, bondissent sur leurs « sauveurs » et les massacrent. 28 jours plus tard, le mal s'est répandu à une vitesse fulgurante à travers le pays, la population a été évacuée en masse et Londres n'est plus qu'une ville fantôme. Les rares rescapés se terrent pour échapper aux « Contaminés » assoiffés de violence. C'est dans ce contexte que Jim, un coursier, sort d'un profond coma...
Bienvenue à Zombieland, de Ruben Fleischer, 2009 (Cyrille Jaouan, Médiathèque Marguerite Duras, Paris 20e)
Dans un monde infesté de zombies, deux hommes tentent de survivre. Columbus, le plus jeune, est terrorisé à l'idée d'être dévoré. C'est une poule mouillée, mais sa prudence pourrait bien lui sauver la vie... Tallahassee, lui, est un chasseur de zombies qui ne craint plus rien ni personne. Armé d'un fusil d'assaut, il se donne corps et âme à la seule mission qui compte pour lui : trouver les derniers exemplaires de ses biscuits préférés, des Twinkies, encore disponibles sur Terre.
The Last Girl — Celle qui a tous les dons, de Colm McCarthy, 2017 (Virginie Bazart, BMI d'Épinal, Commission Jeux de l'ABF)
Au fin fond de la campagne anglaise, une base militaire héberge et retient prisonniers un groupe d’enfants peu ordinaires qui, malgré le fait d’avoir été infectés par un agent pathogène « zombie » qui a décimé la planète, demeurent capables de penser et de ressentir des émotions. Lorsque la base est attaquée, Melanie, qui semble être la plus surdouée d’entre eux, réussit à s’échapper en compagnie de son professeur, de deux soldats et d’une biologiste qui ne voit en elle qu’un cobaye indispensable à la découverte d’un vaccin. Dans une Angleterre dévastée, Melanie doit découvrir qui elle est vraiment et décider ainsi de son propre sort comme celui de l’humanité tout entière. Une adaptation du livre de Mike Carey.
Cette liste n'est bien sûr pas exhaustive ! En cas d'oubli, ne laissez pas votre soif de vengeance prendre le dessus, et n'hésitez pas à nous faire part de vos propres suggestions dans les commentaires...
1 Commentaire
Gilles
27/01/2021 à 11:14
Maggie (avec Schwarzy) : https://fr.wikipedia.org/wiki/Maggie_(film)
Bien sympa dans la thématique.