L’an dernier, Pascal Ferrère faisait sensation avec une vidéo où Victor Hugo déclamait son poème Demain dès l’aube, adressé à sa fille Léopoldine, qui s'était noyée. Cette fois, il puise dans le recueil Les Fleurs du mal, que Baudelaire fit paraître chez l'éditeur Auguste Poulet-Malassis en 1857. Et voici que la technologie donne de nouveau vie au poète, qui récite À une passante.
Le 17/07/2024 à 17:25 par Clément Solym
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Publié le :
17/07/2024 à 17:25
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Poème originellement paru dans la revue L’Artiste en 1855, À une passante ne figurait pas dans la première édition des Fleurs du mal et fut ajouté dans la suivante, sortie en 1861. Animateur de la chaîne Short & Petit, Pascal Ferrère prête sa propre voix à Baudelaire, sur une musique de Patrick Rundblad, Quiet Stillness.
« Le projet commence par la création d’un modèle 3D », nous expliquait le cinéaste. Donc, la modélisation l’auteur « en utilisant de nombreuses images et peintures trouvées sur internet afin d’avoir des références visuelles. Ces références m’aident à créer un modèle 3D aussi précis que possible ».
Par la suite, c’est via la technologie de Motion capture qu’il parvient à animer la figure. La dernière étape transite alors par le moteur Unreal Engine : « Une fois la performance enregistrée, je transfère les données et j’utilise la fonctionnalité appelée “MetaHuman Animator”. Elle me permet d’utiliser les données de Motion Capture directement sur mon modèle 3 D. »
Le poème fut intégré dans la section "Tableaux parisiens" du recueil, qui illustre la vie urbaine et les émotions qu'elle suscite. Il décrit une rencontre fugace entre le poète et une femme inconnue dans une rue de Paris.
Sonnet, forme largement utilisée dans Les Fleurs du mal, respecte une forme traditionnelle, avec deux quatrains suivis de deux tercets, en alexandrins. La passante est souvent interprétée comme une allégorie de la beauté fugitive et de l'inaccessibilité de l'idéal.
La scène se déroule dans un cadre urbain mouvementé, avec un contraste entre le chaos de la rue et la beauté éphémère de la passante. Le poème exprimait l'instant de cette rencontre, marqué par une intense émotion et un sentiment de perte irrémédiable une fois la passante disparue.
À sa parution, le texte a été accueilli comme un chef-d'œuvre de l'expression de l'instantanéité et de l'émotion fugace. Baudelaire y captait un moment de beauté dans le tumulte de la vie urbaine, un thème qui résonne avec les préoccupations modernes.
En voici la concrétisation :
Crédits photo : Charles Baudelaire, par Maurice Nadar
1 Commentaire
Marie
18/07/2024 à 11:31
J'eusse préféré une voix plus douce, plus poétique, mais c'est ainsi. Heureux hasard : je viens de dénicher dans une vente d'occasions la biographie de Charles par Henri Troyat.