Une fois encore, Titeuf prête son image pour (re)valoriser différents quartiers dans les communes du canton de Genève. Après les librairies, le personnage de Zep occupe les façades d’immeubles dans la cité romande. Une nouvelle fresque orne désormais un bâtiment de la commune de Lancy. En compagnie de son amoureuse, Nadia, les voici tous deux juchés sur une immense pile de livres, en attendant un bisou ardent.
Et de trois, entre street art et commande, mais on ne s’en lasse pas : cette fois, Titeuf retrouve sa camarade Nadia pour une fresque d’une hauteur de 50 mètres, à l’occasion de la rénovation d’un immeuble comptant 500 logements et près de 1000 habitants. Située dans le quartier des Palettes (Lancy), la barre d’immeuble est désormais ornée d’un dessin original de Zep, présent pour l’inauguration survenue mi-août.
La réalisation a été confiée à une entreprise française de Lyon et l’architecte Stéphane Lorenzini aura collaboré avec l’artiste, dont il souhaitait valoriser l’œuvre. Cet ancien maire de Lancy entendait aussi réhabiliter un quartier « dont on entend parfois parler en mal », comme il le précise à la RTS. L’ensemble des frais afférents – quelque 60.000 francs suisses – fut pris en charge par Patrimonium Fondation de placement, la société propriétaire de l’immeuble.
« C’est la plus grande fresque de Suisse, on la voit de loin. Les livres nous font grandir... Si vous vous approchez, vous découvrirez les dos de romans & bd incontournables... », commente Zep. Et d’assurer : que les lectures « peuvent nous permettre d’atteindre nos rêves ».
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Et en effet, un petit coup d’œil fait apercevoir Will Eisner, Morris, ou encore Pennac, Nothomb, Uderzo et son indissociable camarade de jeu Goscinny, Cabu, Bretécher, Maus (le roman graphique d’Art Spiegelman). Ou encore le strip de George Herriman, Krazy Kat (aussi surnommé Krazy & Ignatz)… Autant de conseils de lecture découlant du panthéon de Zep, à mettre à profit.
D’autant que pour Titeuf, cette fresque n’a rien d’une première : déjà en 2018, à Onex, une version géante du jeune garçon, suspendu aux cases d’une planche de BD, avait occupé une face du bâtiment de la Fondation privée pour des logements à loyers modérés, que gère l’Hospice général.
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Son initiateur, l’architecte Hiltpold, rappelait en effet que Philippe Chappuis avait grandi dans cet espace, et suivi son cursus scolaire dans le quartier.
Son inauguration, début 2019, suivait la fin des travaux, et une seconde fresque lui emboîterait alors le pas, rue des Racettes, non loin. Et en effet, dès fin décembre, une nouvelle planche gigantesque apparaissait sur un autre pan du bâtiment, après celle de la rue de la Calle.
crédits photo : Hospice général
Le lien entre le dessinateur et le canton n’en est cependant pas à sa première manifestation d’amour : en 2019, une rutilente statue de bronze de 140 cm de hauteur et 100 kg, était inaugurée dans la cour d’école où Zep et Titeuf firent leurs premières armes. En effet, l’atelier de l’auteur était situé face à l’établissement, et Philippe Chappuis, âgé de 24 ans, conçoit alors les aventures de son petit garçon, en observant les enfants.
En outre, depuis plusieurs années, Titeuf et Nadia illustrent une campagne de prévention contre les agressions sexuelles, opérées dans les transports publics genevois. Démarrée en septembre 2018, elle porte le message, largement clamé par Titeuf : « Touche pô à mon zizi ! », et les agresseurs se retrouvaient rouges de honte.
« Dans mes albums, la pédophilie, les agressions sur le net font partie de l’univers de Titeuf. Si l’information est trop allégorique, les enfants ne savent pas de quoi on parle », expliquait Zep.
Publié chez Glénat — collection Tchô ! – le dernier tome de Titeuf, 17e de la série, est sorti en juin 2021. Il s’est écoulé à près de 140.000 exemplaires (données : Edistat).
crédits photo : Yannic Bartolozzi
Paru le 03/06/2021
64 pages
Glénat
11,50 €
Paru le 03/04/2019
40 pages
Glénat
10,95 €
Paru le 31/08/2017
48 pages
Glénat
10,95 €
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