Jusqu’en 2018, les communes de Suisse avaient obligation de disposer d’une cabine téléphonique, au titre de service universel. Démantelé, le réseau devait alors disparaître. Cependant, la ville de Genève a décidé d’en conserver quatre sur son territoire, pour les confier à des associations. Une transition écologique revendiquée, qui s’est doublée d’une dimension sociale, option bibliothèque de rue…
Le 31/07/2021 à 08:04 par Nicolas Gary
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Publié le :
31/07/2021 à 08:04
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L’avènement des smartphones, les applications et services pour appeler par internet auront progressivement entraîné le désintérêt du public… Entre 2012 et 2014, le nombre de publiphones était passé de près de 5700 à 3100. Et la concession de dix années accordée à l’opérateur Swisscom prenait fin en 2017. Le sort de ces cabines était scellé. D’autant que les ménages helvètes bénéficiaient d’une offre de raccordement pour profiter des bienfaits de la toile.
Mais en septembre 2019, furent inaugurés par la ville de Genève quatre Transi’Cab — des cabines téléphoniques changées en moteur de transition écologique. Trois d’entre elles allaient servir de relais local pour des actions associatives, la quatrième serait transformée en relais énergie. De quoi recharger de petits appareils… connectés, le tout par une alimentation hydraulique renouvelable, garantie sans CO2.
Pour les trois autres, le projet était de les métamorphoser en espaces d’information de proximité. Et dans ce contexte, l’Association des Habitants du Petit-Saconnex (AHPTSG) a employé celle de la Place du Petit-Saconnex, récemment refaite à neuf, pour développer une bibliothèque de rue — appelée La bibliothèque en plein air, bien que les ouvrages soient abrités (donc protégés des intempéries) par les parois de la cabine.
Les consignes d’utilisation sont simples : cette boîte à livre est ouverte entre 10 h et 18 chaque jour, sauf le jeudi. On peut y déposer des livres, en bon état, mais pas plus de trois ouvrages à la fois — et interdiction de déposer des sacs débordant de livres, dans ou devant la cabinet. « Servez-vous, c’est gratuit, ces livres vous attendent », indique l’AHPTSG.
Une autre indication rappelle que la cabine téléphonique « est propriété de la Ville de Genève. Elle a été reconvertie en espace d’informations réservé aux services publics et aux associations actives dans le quartier du Petit-Saconnex ». Et donc en apportant de la lecture aux habitants.
Un aménagement en forme de mémoire des lieux, par ailleurs, puisque la bâtisse nommée « Maison du cordonnier », située sur la place « fut autrefois une épicerie et auparavant la bibliothèque du Petit-Saconnex en face de l’ancienne Mairie du Petit-Saconnex », pointe l’association. Cette dernière s’était d’ailleurs engagée l’an passé dans un projet de restauration pour ne pas laisser l’habitation en ruines.
Les autorités et l’association discutent et l’aventure est d’autant plus stimulante qu’une maison d’édition, Encre fraîche, est installée dans le quartier. Fondée en 2002, cette association est présidée par Alexandre Regad, qui avait contribué à la création du Salon des petits éditeurs, dont la septième édition se tiendra mi-novembre, dans la commune de Chêne-Bougeries.
En attendant, la cabine attend ses lecteurs…
DOSSIER- Partage et lecture : Les boîtes à livres s'implantent dans les villes
Par Nicolas Gary
Contact : ng@actualitte.com
3 Commentaires
ANGELA BRIGNONE DUCKERT
01/08/2021 à 08:55
merveilleux la lutte ccultontre les "mobiles" bien immobiles dans notre culture
VDN
01/08/2021 à 12:05
Bonjour,
C'est une très bonne idée. En France, j'e' ai vu une il y a quelques jours à côté des arènes de DAX. Bonne lecture 🙂👏👍
individu1671137
11/08/2021 à 12:49
Un panneau solaire au-dessus et on peut faire une cabine de douche.