Cloitré dans le sous-sol d’une bibliothèque, l’auteur a écrit la première ébauche de sa célèbre dystopie sur une machine à écrire payante. Un premier brouillon qui lui aura finalement coûté 9,80 $.
Publié en 1953 aux États-Unis, le roman fut originellement publié en France aux éditions Denoël (en 1954, sur une traduction de Henri Robillot) : la maison appartenait déjà pour une grande partie au groupe Galimard. C'est désormais ce dernier qui commercialise Ray, chez Folio, dans une traduction révisée par Jacques Chambon. Œuvre phare de l’auteur avec les Chroniques martiennes, la dystopie est aujourd’hui mondialement connue.
Mais avant de connaitre le succès et d’être conseillé par tous les professeurs de langue dans les classes de 4e à travers le monde, Fahrenheit 451 a du faire face à des considérations très pragmatiques de la part de son auteur. La première ébauche de l’ouvrage a ainsi été tapée sur une machine à écrire de la bibliothèque Powell de l’UCLA, qui facturait 10 cents toutes les 30 minutes.
Particulièrement efficace, Bradbury n’aurait dépensé qu’un total de 9,80 $ pour son premier brouillon. Une productivité qui n’est pas étonnante de la part de l’écrivain qui a toujours conseillé aux aspirants auteurs de s’entrainer tous les jours. Dans Le Zen dans l’art de l’écriture, Essais sur la créativité (traduction Bertrand Augier ed Antigone14), il encourageait ainsi à écrire coûte que coûte : « Car j’ai la conviction qu’à la fin des fins, la quantité contribuera à la qualité. »
Écrire dans un sous-sol de bibliothèque en comptant les minutes pour ne pas dépenser trop d’argent n’a pas toujours été le rêve de Bradbury. Open culture a retrouvé des éléments d’explication : l'auteur avoue lui-même avoir longtemps écrit « derrière la maison de campagne où ma femme, Marguerite, et moi avons élevé notre famille. J’ai été chassé du garage par mes enfants aimants, qui ont insisté pour venir à la fenêtre et chanter et tapoter sur les vitres. »
C’est donc pour préserver son couple et son amour pour sa progéniture que l’auteur s’est isolé dans une bibliothèque et s’est retrouvé à devoir aligner les pièces. Précisons tout de même que Bradbury n’a pas écrit l’entièreté de Fahrenheit 451 dans ce sous-sol. Sa première ébauche s’intitulait The Fireman, et il faudra qu’une maison d’édition lui demande d’étoffer un peu l’histoire pour que l’œuvre finale prenne forme.
« C’était une période passionnante et excitante pour moi » a confié l’écrivain au magazine UCLA Magazine en 2002, « Imaginez ce que c’était que d’écrire un livre sur des livres que l'on brûle et de le faire dans une bibliothèque où les passions de tous ces auteurs, vivants et morts, m’entouraient ».
Crédit photo : Frederic Guillory, CC BY SA 2.0
3 Commentaires
Pierre-Paul Durastanti
22/11/2020 à 13:43
Heu, Actuallité, comment dire, vous pourriez peut-être éviter d'utiliser Google Trad ? Parce que s'il y a un sujet que Farenheit 451 n'aborde pas, c'est la gravure de livres. "Burning", quand il n'agit pas de CDs, ça veut dire autre chose...
(Et ne parlons même pas du fait que le livre a été traduit à l'origine chez Denoël, pas Gallimard.)
Pierre-Paul Durastanti
23/11/2020 à 11:42
A tout seigneur, tout honneur : merci d'avoir apporté les corrections nécessaires.
team actualitte
23/11/2020 à 11:44
bonjour
merci de nous avoir souligné les erreurs, et en effet, elles ont été corrigées. je n'ai pas eu le temps ce matin de déposer ce petit remerciement, et de présenter nos excuses pour ces boulettes un peu grossières.