À travers la chaîne Short & Petit, Pascal Ferrère diffuse des courts métrages, mais aussi de la poésie animée. En ayant recours aux dernières technologies 3D, il redonne vie aux poètes d’antan. Après une première expérimentation, à laquelle Charles Baudelaire s’est prêté, de profundis, voici le grand Victor récitant le poème de septembre 1847 adressé à Léopoldine, quatre ans après son décès.
Le 22/08/2023 à 17:25 par Clément Solym
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Publié le :
22/08/2023 à 17:25
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Créateur de contenu, Pascal Ferrère expérimente par les outils numériques de nouvelles rencontres. En avril dernier, il avait déjà expérimenté de ressusciter Baudelaire, avec le logiciel Blender.
Le poète aux Fleurs du Mal récitait alors Enivrez-vous, grâce à la voix de l’internaute. « Ma vidéo de Charles Baudelaire n’utilise pas la même technologie, mais repose également sur le concept de Motion Capture », explique-t-il à ActuaLitté.
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Un Charles aux allures de mort-vivant tout juste exhumé de sa tombe, certes, mais un effet pour le moins intéressant.
Victor Hugo avait lui aussi bénéficié de Blender dans une vidéo au style nettement plus graphique : comme une version dessinée du dramaturge, qui était convoqué pour réciter Ceux qui vivent, ce sont ceux qui luttent.
Extrait des Châtiments (1852), ce texte date de décembre 1848 et compte parmi les derniers vers rédigés en cette année cruciale pour la démocratie. Un morceau puissant qui célèbre à la fois la beauté de la foi, et la grandeur de l’idéal.
Pour Demain dès l’aube, l’apprenti sorcier numérique a appréhendé cette récitation tout autrement. « Le projet commence par la création d’un modèle 3D », explique-t-il. « Dans mon cas, j’ai procédé à la modélisation de Victor Hugo en utilisant de nombreuses images et peintures trouvées sur internet afin d’avoir des références visuelles. Ces références m’aident à créer un modèle 3D aussi précis que possible. »
Une fois obtenu le modèle 3D, Pascal Ferrère passe par la technologie de Motion capture afin de l’animer. « Les iPhone les plus récents disposent d’un capteur appelé LiDAR qui permet d’enregistrer les informations de distance dans un espace. » Et de la sorte il s’enregistre, récitant le poème, « en utilisant le capteur LiDAR, le capteur vidéo traditionnel et le son en même temps ».
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Quant à la voix, « il n’y a aucun effet particulier, il s’agit de ma propre voix. Je joue simplement avec mon intonation afin de coller au mieux au personnage. Le son est ensuite mixé avec l’ajout de musique pour la touche finale ».
La dernière étape transite alors par le moteur Unreal Engine : « Une fois la performance enregistrée, je transfère les données et j’utilise la fonctionnalité appelée “MetaHuman Animator”. Elle me permet d’utiliser les données de Motion Capture directement sur mon modèle 3D. »
Le résultat ? Le voici :
Crédits photo : ActuaLitté, CC BY SA 2.0
Par Clément Solym
Contact : clements@actualitte.com
103 Commentaires
Raphaël Delpard
23/08/2023 à 19:19
Magnifique ! Mais attention au mixage entre voix et musique. Deux des films le texte est rendu presque inaudible. La musique efface le texte. La musique qui ne me semble pas nécessaire doit être un tapis sonore au loin et rien d'autre.
Sinon, belle initiative.
RD
Pierre-Etienne goutorbe
23/08/2023 à 19:20
Très émouvant et envoûtant...BRAVO !
Je reviendrais..
Continuez !
C'est beau !
Fati
23/08/2023 à 19:55
Bonjour monsieur
C'est incroyable, c'est magnifique,
C'est touchant, je suis émue aux larmes
Quelle magie incroyable !!!
Je vous remercie, pour cet extraordinaire, travail "d'art" d'artiste !
cordialement
Vissil
23/08/2023 à 22:05
Attention!
Et le jour pour moi sera comme la nuit.
Vera Casa Nova
24/08/2023 à 01:16
Formidable!!!!!! J' aí aimé cette technologie poétique
Lisou
24/08/2023 à 06:46
Superbe !
Froidthier
24/08/2023 à 07:21
Magnifique réaliste, étonnant, profond, j aime énormément continuez à nous faire connaître les grands poète s qui ainsi ne tomberont pas dans l oubli et me permettent de m enraciner d avantage dans ce monde ou tout s
accélère merci
jujube
24/08/2023 à 08:02
Intéressant de voir comme plusieurs commentateurs s'accrochent aux "voilzoloin". Je ne m'attendais pas à tant de répétitif enthousiasme.
Consultons cet alexandrin si commenté: qui vous dit qu'il lui manque un pied? Mais non: 11 pieds sont dans ses pantoufles el le douzième, dehors, sert au cloche-pied. Sport que Victor adorait, à tel point, qu'il le pratiquait quand il relisait ses poèmes. Ou les déchirait - moment où le cloche-pied agissait, envoyant les 11 pieds au diable. Après ça, Victor s'assaillait et pinçait sa guitare. Car il aimait aussi la musique. Presque autant que ses pieds.
MAF
24/08/2023 à 10:39
Sans vouloir jouer les cuistres, on ne parle pas de pied pour la métrique française, car la langue française n'est n'est pas accentuée (contrairement au grec ancien ou à l'anglais) ; on parle de syllabe.
jujube
24/08/2023 à 17:16
@MAF Vous avez raison et d'ailleurs c'est plus propre.
MAF
24/08/2023 à 08:33
« Demain dès l’aube » réussi, mais quel dommage qu’une syllabe ait disparu, rendant boiteux un alexandrin : « Ni les voilES au loin… »
Emile VARESCOT
31/08/2023 à 22:17
Les "alexandrins" respectent bien les 12 "pieds" (ou les 12 "syllabes", mais j'aime mieux le terme "pieds"). S'agissant de l'alexandrin: "Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur", ce vers comporte bien ses 12 pieds. Je pense que Pascal Ferrère, sans rien lui ôter de son excellence, a simplement omis de prononcer la "syllabe " manquante: voi-les au loin...
De même CORNEILLE, dans sa pièce "POLYEUCTE" (Acte 2 - Scène 2), écrit: "Affaiblir ma douleur AVECQUE mon amour". Le "que" final ne se prononçant pas ou alors tout juste. Le tout afin d'avoir le nombre de 12 pieds
La conscience
24/08/2023 à 09:00
L'intention est louable, touchante mais je n'y crois pas. L'émotion profonde de ce très beau poème n'y est pas.
Victor Hugo est un père brisé par la mort de sa fille, écrasé et, il l'a écrit lui-même, "révolté contre Dieu"... (Il n'a pas pu écrire une ligne pendant trois ans !)
De petits hochements de tête ne peuvent rendre son état d'âme...
Et puis... On représente toujours un Victor Hugo âgé, avec barbe et cheveux blancs... À la mort de Léopoldine, il était dans la force de l'âge, il n'avait pas cinquante ans...
Marset
24/08/2023 à 09:24
Tout simplement merveilleux et magnifique
Schumman
24/08/2023 à 09:32
La musique est trop forte et empêche de bien comprendre Hugo. C est inutile
Marie
24/08/2023 à 09:56
...pas grand-chose : les deux Victor Hugo : nullissime. L'occasion par contre de "ressortir" le poème "Il faut toujours être ivre" de tout l'oeuvre de Baudelaire. Malgré l'horreur inspirée par ce mort vivant à peine contrefait!
Moro
24/08/2023 à 10:16
Excusez-moi d'être brutal, ce n'est pas nul, c'est négatif... Vous dîtes bien les poêmes et çà devrait suffire. Les animations sont d'une maladresse incroyable (çà, de l'intelligence ?), les illustrations proches du ridicule (ah ! ce Baudelaire, quel intérêt de le voir ainsi, tel un ectoplasme annonant ?). Si c'est çà l'intelligence artificielle, vive l'intelligence humaine ! Pardonnez ma franchise, j'aime trop la poésie (qui est du verbe) pour la voir ainsi abimée.
Manon Balletti
24/08/2023 à 10:22
Bluffant !
Bon, la chemise, ça ne colle pas, trop moderne; il aurait fallu un vêtement intemporel qui ne permette pas de dater le personnage. Et puis cette malheureuse inversion au vers 8, une erreur incompréhensible ... Dommage.
Mais sinon, j'adore ! Je montrerai la vidéo à mes élèves cette année !
Michel Bellin
24/08/2023 à 11:42
Cette version de Baudelaire "reconstitué" est aussi laide que vaine. Poésie grimaçante ! Je préfère m'en tenir à cette belle version classique, lue par Barbara Carlotti (création ARTE) sobre, suggestive, émouvante. Prouesse technologique et vérité poétique font rarement bon ménage !
https://twitter.com/artefr/status/1122863608411504640?lang=eu
Mag
24/08/2023 à 11:50
Magnifique ! Cette poésie m'a toujours bouleversée. Votre interprétation va dans ce sens. Merci pour ce beau travail.
sentier63
24/08/2023 à 11:56
Diction nulle... Ton monocorde, sans âme...
presque lamentable.
Victor, surtout n'écoute pas...
Cathy De Croos
24/08/2023 à 12:03
Le Rêve 🖤
Sisyhe
24/08/2023 à 12:16
Cela, m'a ému...et refait penser à mon père , poète lui même, quand il nous disait des poèmes.
J'aime beaucoup, surtout la voix plus encore que le récitant, même si je trouve que c'est interpellant...
Personnellement j'adhère.