Dans la forêt d’Orléans s’est ouvert un lieu : Parenthèse. Et comme son nom le laisse entendre, il ouvre une pause, une respiration, dans une approche mêlant tourisme durable, créativité et écologie. Une parcelle en cours de reforestation, où se sont créées des maisons d’hôtes avec une approche spécifique : matériaux français, respect de l’environnement, en totale autonomie. Calme, luxe et volupté, qui accueilliront désormais des artistes-auteurs en résidence. C’est le projet de Ce qui nous lie.
Le 02/10/2021 à 12:32 par Nicolas Gary
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Publié le :
02/10/2021 à 12:32
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« Un projet de résidences artistiques et littéraires innovant, tout en se voulant moteur des bonnes pratiques avec les syndicats dans ce qui est pour l’heure une bien étrange jungle », nous indique en souriant Samantha Bailly, qui prend part au projet avec les créatrices Cy, Charlotte Roederer et Mado Chadebec. Toutes quatre investies dans la défense des auteurs, elles ont monté l’association Ce qui nous lie, pour repenser la résidence d’artiste : allier création, professionnalisation, médiation culturelle et sensibilisation à l’environnement... Tout un programme.
Parenthèse porte déjà en soi une double vision : celle du titre donné à un carnet de voyage, parcours allant de Montréal à Okinawa, entrepris par Samantha et son conjoint, Antoine en 2019. Paru chez Impressions nouvelles en mars dernier, ce texte avait débuté sur internet, avec un récit des déplacements et réflexions qu’ont induits leurs trajets, rencontres, découvertes. Or, du net au livre et de l’écrit à l’application concrète, il n’y avait qu’un Pas.
Ainsi, Parenthèse s’est incarné dans un lieu, une forêt, où le couple décide de construire des tiny house, s’inspirant du concept américain né de la crise économique de 1929. Les mots de Parenthèse se sont alors déclinés : le périple est devenu séjour, avec la perspective de concrétiser une idée, « un mode de vie centré sur l’essentiel ». Au sortir des confinements de 2020, l’aventure avait un goût nouveau.
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Si Samantha Bailly a pris ses distances avec l’industrie de l’édition et le syndicalisme, l’ancienne présidente de la Ligue des auteurs professionnels, ne perd pas de vue les enjeux socio-économiques pour les créateurs. Et le lieu Parenthèse déploie alors une nouvelle facette : celui de résidences artistiques et littéraires. « Il nous semble aujourd’hui un outil vecteur d’émulation et de résilience pour les artistes-auteurs eux-mêmes, mais aussi pour tout le maillage économique lié à l’activité de création », indique l’association.
Ce qui nous lie envisage de rapprocher les problématiques propres aux métiers de la création de la vision propre de Parenthèse. Surgit ainsi un « laboratoire d’expérimentations et de propositions pour construire des résidences exigeantes sur le plan professionnel, exemplaires et clarifiées dans leur structuration du temps et leur rémunération, ouvertes à l’émergence de talents et engagées pour l’égalité femmes/hommes ».
Dans les tiny houses, toutes personnalisées et signées par des créatrices et créateurs, durant leur conception, seront ainsi logés les artistes en résidence : des maisons écologiques comprenant lit, cuisine équipée, salle de bain… le paradis pour créer n’est certainement pas bien loin.
Des espaces collaboratifs sont mis à disposition : salle de coworking avec Wifi, matériel informatique, bref, des bureaux en partage. Un atelier, conçu avec l’illustratrice Cy propose également un autre espace propice et consacré. Et puis, à découvrir : la serre, vaste endroit au milieu des bois, l’opportunité de travailler en extérieur et à couvert.
Écrire, peindre, sculpter, dessiner, tout cela en pleine nature, voici le projet qui débutera en 2022 avec la première promotion. « La résidence de création impliquera un temps de 70 % dédié à la création personnelle d’œuvres, et 30 % d’un temps dédié à la méditation culturelle et sociale, selon un projet co-construit avec Ce qui nous lie et les artistes — auteurs sélectionnés, en collaboration avec les différents partenaires – Cultures du Cœur, Loiret Nature Environnement, Ecopia… », souligne l’association.
Chaque hébergement durera un mois, sous la forme de séjours fragmentés entre mars et mai. Frais de repas et de transport seront pris en charge, et une rémunération de 2000 € bruts/mois sera accordée. À cela s’ajouteront des émoluments, suivant le tarif de la Charte des auteurs et illustrateurs jeunesse, pour les temps de médiation. D'ailleurs, pour renouer avec une dimension professionnelle, une journée de bilan en collaboration avec des syndicats d’artistes-auteurs sera mise en place.
« Ce qui nous lie a pour ambition de proposer une formule de résidences littéraires et artistiques au plus près des besoins actuels des créatrices en termes de temps de création, d’équilibre avec la vie personnelle et de développement de la carrière. » Car l’engagement social en faveur d’une égalité femmes/hommes sera crucial. En 2019, selon les données officielles, seules 39 % des autrices percevaient le seuil minimal de 8700 € qui permettait l’affiliation à la caisse de sécurité sociale. Et le tout avec des revenus moindres : 28 % d’écart médian en regard des revenus d’hommes.
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Enfin, Ce qui nous lie ne néglige pas la dimension sociale et solidaire, tout en insistant sur l’action en milieu rural. Les résidences deviendront par la suite « un véritable outil de production et de diffusion de littérature et d’art sous la forme d’un itinéraire régional ». De quoi œuvrer, donc, à l’animation et la valorisation de la région Centre-Val de Loire par cette approche culturelle.
D’ailleurs, Ce qui nous lie compte comme personne morale de son conseil d’administration Cultures du cœur. Cette association de 2008 regroupe des structures sociales autour du vivre-ensemble. Elle œuvre également au développement d’une citoyenneté active pour lutter contre toute forme d’exclusion sociale et géographique.
Voici un avant-goût des lieux...
Crédits photo : Jade Sequeval
Paru le 04/03/2021
278 pages
Les Impressions nouvelles
28,00 €
7 Commentaires
Diego Menéndez
04/10/2021 à 18:08
bonjour, je suis artiste peintre et ça m'interesse. j'aimerai bien avoir plus d'info s'il vous plait.
bonne journée à vous. Cordialement, Diego
Le Van
06/10/2021 à 11:31
Bjr
Je suis directrice et metteure en scène à la Cie Corossol. L'an passé, j ai écris "oh la belle verte!" qui fait la part belle à la biodiversité et aux forets. "Oh .." pièce environnementale, musicale se joue à présent dans les maisons environnementales, grand site de France, et en projet pour l onf. Je suis interessée par votre projet de résidence d'écriture et de mediation culturelle pour la prochaine écriture.
De vous lire. Eliane Le Van Kiem
Diana Kenendy
07/10/2021 à 13:05
Bonjour !
Moi aussi cela m'intéresse, je suis auteur de BD et je voudrais venir avec mon âne, à pied.
www.kennedyworld.net
Le Van
07/10/2021 à 19:07
Suis intéressée par la résidence d d'ecriture pour une écriture théâtrale autour du thème environnemental.
La forêt notre ancêtre, notre avenir.
Ciecorossol.com
Eliane Le Van
Suter
08/10/2021 à 14:57
Bonjour
J’aurais aimé contacter les porteurs de projet pour poser des questions sur une résidence d’artistes.
Merci et bj
Stefan
Silène Audibert
21/10/2021 à 13:25
Je veux également être informée de la suite de ce projet !!!
Je voudrais déjà candidater...
Voilà un projet responsable écologique pour le corps l esprit la société qui est passionnant !… et nécessaire à la création qui devrait pouvoir se faire et se partager dans de belles conditions
21/11/2021 à 11:27
Je suis intéressée Comment candidater ???