Ce dimanche aura lieu la célébration de Pâques, fête majeure pour la religion chrétienne. Pour beaucoup de Français, la messe s’effectuera avant tout chez le chocolatier. Œufs et lapins sculptés ont d’ores et déjà envahi le pays et des crises de foi (sic...) sont attendues dans les prochains jours. Pour les lecteurs préférant fêter le retour du printemps de manière originale, voici quatre œuvres dans lesquelles l’œuf tient une place essentielle.
Le 01/04/2021 à 15:33 par Gariépy Raphaël
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Publié le :
01/04/2021 à 15:33
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Traditionnellement associé au renouveau et à la création, l’œuf était un symbole utilisé pour célébrer la venue du printemps avant même que la religion chrétienne ne s’en empare. Dans les fictions, l’œuf s’inscrit toutefois dans un imaginaire parfois bien loin de la saison des bourgeons de l’amour et des chants d’oiseaux…
Sorti en 1979, Alien le 8e passager est parvenu à traumatiser des générations d’aspirants cosmonautes. L’œuf est au cœur de cet univers horrifique et l’éclosion des monstres restera gravée dans la rétine des spectateurs.
Les cocons d’un mètre de haut environ se divisent en quatre parties à leur extrémité. Ces 4 bords peuvent s’ouvrir au passage d’un imprudent pour laisser sortir un facehugger, sorte de main avec une queue. Ce dernier est capable d'un bond d’emprisonner le visage de sa victime pour lui faire ingérer l’embryon qui deviendra la future créature.
Avec le temps, la mythologie développée par Ridley Scott s’est étoffée jusqu’à atteindre un niveau de complexité impressionnant. Livres, comics et roman graphique sont venus rejoindre les longs métrages pour le plus grand plaisir des fans de Xénomorphes.
On peut notamment retrouver aux éditions Bragelonne Alien : Romans & images de la quadrilogie, qui réunit les 4 premiers romans tirés des films ainsi que des photos, illustrations et interview exclusives. Écrit par Allan Dean Foster et A.C Cripsin (traduction Jean-Pierre Pugi, Herbert Draï), les ouvrages nous replongent dans les aventures spatiales de Ripley. Un personnage dont on salue le courage, sans envier le quotidien.
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Fêter Pâques en lisant Alien permet également de s’interroger sur la foi. La saga n’est pas exempte de référence à la religion et le personnage de Ripley incarnerait à elle-même à la fois Ève, la femme originelle et Jesus, le sauveur de l’humanité. Sa mort puis sa résurrection, dans le film réalisé par Jean-Pierre Genet, achèvent de donner à cette figure sa place dans la célébration de ce dimanche.
Parmi les atrocités de chairs qui hantent le manga Berserk, le Béhérit tient une place particulière. Ce mystérieux petit objet en forme d’œuf et au visage humain est capable de tenir dans une poche et semble inoffensif en apparence. Au milieu des successions de démons qui prennent vie sous le trait de Kentaro Miura, cette allumette étrange a presque de quoi rassurer le lecteur.
Ce serait bien mal connaître ces créatures. Au sein de la saga, les Béhérit font office de portes entre le monde des dieux et des hommes. Ces œufs diaboliques peuvent rester des décennies silencieux, attendant leur heure. Ils s’attachent à la destinée des personnages et se manifestent au moment où ceux-ci succombent au désespoir.
Aidés par quelques gouttes de sang de leur propriétaire, ils ouvrent alors un portail pour mettre en contact le malheureux avec des entités démoniaques. Ce panthéon obscur proposera au porteur une forme de pacte faustien : obtenir la vie éternelle et le pouvoir à condition de laisser derrière soi tout sentiment humain.
Un marché qu’il est déconseillé d’accepter à la légère. En plus de le changer en être froid et cruel, le pacte a le désavantage de transformer le propriétaire du Béhérit en monstruosité amatrice de chair humaine. Une lecture — à retrouver chez Glénat (trad. David Deleule) — qui permet d’apprécier à leur juste valeur les œufs chocolatés qui ne s’en prendront qu’à votre cholestérol.
Eragon aurait pu rester un simple fermier amateur de balades en montagne si un œuf surprise n’était pas un jour apparu devant lui. Évènement perturbateur par excellence, cette pierre d’un bleu brillant changera son destin à jamais.
Loin du visuel visqueux du Xenomorphe, les œufs de dragon ressemblent à des pierres précieuses et ne présentent aucun danger. Cependant, les créatures à écailles sont particulièrement tatillonnes concernant l’organisation de leur naissance et refusent de sortir avant d'obtenir l'assurance d’être en présence d’une personne de confiance.
Un instinct de survie précoce qui pourrait se retourner contre l’espèce tout entière. Si le temps n’est pas à la paix et que les conditions ne sont pas réunies, le cycle des naissances cesse tout simplement de fonctionner. Une stratégie évolutive à remettre en question en pleine période de pandémie… Eragon de Christopher Paolini est publié chez Bayard jeunesse, dans une traduction de Bertrand Ferrier.
Au cours de son aventure de l’autre côté du miroir, Alice fait la rencontre d’une tripotée de personnages farfelus. Parmi ces figures fantastiques, on compte un œuf géant. Nommé Humpty Dumpty en anglais, il prend au gré des traductions françaises le nom de « Gros Coco », « Dodu-Mafflu » ou encore « Rondu-Pondu ».
Cet œuf, particulièrement caustique, ouvrira un débat existentiel sur sa propre existence.
- Comme il ressemble exactement à un œuf ! dit-elle à haute voix, tout en tendant les mains pour l’attraper, car elle s’attendait à le voir tomber d’un moment à l’autre.
- C’est vraiment contrariant, déclara le Gros Coco après un long silence, toujours sans regarder Alice, d’être traité d’œuf... extrêmement contrariant !
- J’ai dit que vous ressembliez à un œuf, monsieur, expliqua Alice très gentiment. Et il y a des œufs qui sont fort jolis, ajouta-t-elle, dans l’espoir de transformer sa remarque en une espèce de compliment.
- Il y a des gens, poursuivit le Gros Coco, en continuant à ne pas la regarder, qui n’ont pas plus de bon sens qu’un nourrisson !
Perchée sur un muret, la coquille ambulante discutera du sens des mots et de leur pouvoir avec Alice, multipliant le sophisme et les déclarations de mauvaise foi. Un dialogue socratique intrigant qui n’aidera malheureusement pas le lecteur à y voir plus clair sur le monde.
À défaut de comprendre le sens de la vie, on vous souhaite de joyeuses Pâques !
Concert dans l'œuf - Jérôme Bosch
1 Commentaire
Jujube
02/04/2021 à 05:08
Les accepte tous, mais à la coque.
Les lapins, c'est pas mal non plus pour Pâques.