Les manuscrits regorgent de trésors qui permettent d’éclairer le passé. Certains servent de repères permettant de dater l’apparition de certaines pratiques culturelles ou de certains mots. Ainsi, le terme fuck — que l’on traduira vraisemblablement par « putain » ou « merde » en français — serait apparu dès le XVIe siècle. Le juron a été en effet retrouvé dans une anthologie de littérature écossaise intitulée The Bannatyne Manuscript (Le manuscrit Bannatyne).
Si l’ouvrage fait apparaître la plume de Robert Henryson, William Dunbar, John Lydgate, Gavin Douglas ou encore David Lyndsay, le manuscrit est également réputé pour renfermer un grand nombre de jurons.
« On savait depuis longtemps que le manuscrit regorgeait de nombreuses insultes qui sont maintenant considérées comme habituelles dans notre langage courant » explique une porte-parole de la Bibliothèque nationale d’Écosse où est conservé depuis l’ouvrage. « À cette époque, de tels mots étaient également très utilisés pour plaisanter. »
Le manuscrit Bannatyne est divisé en cinq sections principales, toutes dominées par un thème principal comme la religion, la morale et la philosophie, l’amour, ou encore la fable. C’est dans la troisième section de l’ouvrage, placé sous le signe du comique à tendance satirique, que l’ancêtre du mot fuck a été retrouvé.
Il apparait en effet dans compte rendu d’une joute oratoire entre deux poètes, William Dunbar et Walter Kennedy. Intitulé The Flyting of Dumbar and Kennedie, il s’agit plus précisément du la plus ancienne trace de Flyting jamais retrouvé. Ce genre poétique écossais est souvent comparé à une battle de rap puisque les participants devaient échanger leurs insultes les plus créatives, en vers.
William Dunbar et Walter Kennedy se seraient alors affrontés dans une battle dans la cour du roi Jacques IV d’Écosse aux alentours de 1500 avant que l’événement ne soit fixé pour la postérité grâce à ce manuscrit de Bannatyne, précise Ars Technica.
Horreur : un biscuit utilisé comme marque-page
dans un livre rare du XVIe siècle
Selon le poème, Dunbar aurait d’abord ridiculisé Kennedy en pointant son dialecte, son apparence, et en suggérant qu’il avait une attirance pour les chevaux. Ce dernier aurait riposté en pointant la taille de son adversaire et en se moquant de ses problèmes intestinaux. Il l’aurait également insulté de « wan fukkit funling », laissant apparaitre un terme assez proche de « fuck ».
L’expression pourrait aujourd’hui être traduite par l’équivalent d’un « orphelin bâtard » précise Courrier International.
Par Camille Cado
Contact : contact@actualitte.com
4 Commentaires
dupont
08/04/2020 à 09:13
Qui à paraître pédant, je vous signale qu'on ne dit pas "insulter de...". On insulte quelqu'un et on le *traite* de...
fmberne
08/04/2020 à 11:09
Quitte à ...
Solzasco
08/04/2020 à 13:54
c'est quoi,en français, une "battle"?
Jujube
08/04/2020 à 23:16
Ce doit être une espèce de fuck bataille.