Le professeur Xavier, fervent défenseur de la paix entre mutants et humains n'est pas prêt à partager son don de lire dans les pensées. Cependant, une étude de PLoS Biology rapporte que la science avance à grands pas dans le domaine... L'idée est assez simple : écouter ce que le cerveau nous raconte pour décoder les outils du langage.
Le 04/02/2012 à 13:27 par Clément Solym
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04/02/2012 à 13:27
Les chercheurs évoqués dans l'étude assurent être parvenus à identifier les mots prononcés avec une précision de 89 %. Il faut noter que leurs recherches visent avant tout à faciliter la connexion entre les médecins et les malades incapables de parler, par exemple, suite à un accident vasculaire cérébral, ou une paralysie complète.
Sur le papier, on considère que si l'on peut décoder avec une précision suffisante les outils du cerveau, il serait possible d'appréhender la parole qui s'y conçoit.
Ce qui se conçoit bien...
Pour ce faire, quinze patients épileptiques et atteints d'une tumeur, et qui furent traités par neurochirurgie pour soigner leurs convulsions. Durant les tests, des électrodes ont été placées sur le crâne des patients, sur les lobes temporaux, où se situe le ‘traitement' de la parole.
L'équipe de Brian Pasley, en charge de cette étude, a fait écouter 5 à 10 minutes de paroles différentes, qui ont déclenché des réactions d'identification dans le cerveau. Par la suite, c'est le processus inverse qui a été mis en place, en faisant prononcer les mots par les sujets du test. Le reste est une affaire d'analyse et de croisements des informations recueillies.
Difficulté : il n'est pas certain que ce soient les mêmes régions du cerveau qui réagissent avec le son ou par l'identification du mot que la personne imagine. Cependant, les 89 % d'identification semblent porter une véritable piste encourageante dans le projet.
Le professeur Xavier conservera pour quelque temps encore son fameux pouvoir de lire dans les pensées ou de parler directement par la pensée. Le chaos qu'il faut démêler entre les signaux électriques de l'identification sonore et les recoupements à faire avec les données cérébrales d'un mot pensé sont encore trop délicats à manipuler.
Pourtant, l'équipe a progressé dans le domaine, et réussi à établir une certaine cartographie, plutôt intéressante.
Dans le Roman inachevé, Aragon écrivait : « Ici commence la grande nuit des mots / Ici, le nom se détache de ce qu'il nomme », pour évoquer la quête surréaliste. Peut-être que les scientifiques parviendront, au contraire, à attacher le son, le mot et la pensée, à ce qui les formule...
Les auteurs de l'étude, pour leur part, estiment qu'il faudra encore faire de nombreux progrès avant que la trduction de l'idée vers la pensée et le son puisse être complète, et que l'outil puisse réellement devenir réalité.
En mai 2011, IBM assurait que la lecture dans les pensées par le biais d'une machine était toujours un vif sujet de recherche. Cependant, « notre capacité de lire un cerveau individuel à un moment donné est très limitée ». On continue d'y travailler donc, mais ce n'est pas pour demain.
En attendant, on pourra se plonger dans la saga Les Derniers hommes, de Pierre Bordage, six tomes pour découvrir un univers de science-fiction, où Solman, du clan des Aquariotes, lit dans les pensées, justement, et reçoit des prémonitions.
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