Qu’est-ce qu’une recette de bière pourrait apprendre de la personnalité de l’un des Pères fondateurs des États-Unis ? George Washington a légué à l’humanité un document conservé à la New York Public Library. Et comment, en pleine période de prohibition aux États-Unis, un certain Winston Churchill est parvenu à étancher sa soif ?
Le 31/07/2019 à 14:35 par Victor De Sepausy
Publié le :
31/07/2019 à 14:35
Thomas Lannon, directeur adjoint des manuscrits, archives et livres rares dans l’établissement, passe au crible cette fameuse recette, cachée dans le journal du premier président des USA, planquée depuis 1757.
Le jeune Washington n’a alors que 25 ans, et à cette époque l’eau courante avait plutôt tendance à véhiculer des maladies. Pour éviter des troubles digestifs ou le choléra s’était créée une petite bière, contenant peu d’alcool et permettant de s’hydrater malgré tout.
Le fait est que le futur président ne dégustait alors pas une grande IPA. Capitaine du régiment de Virginie, connu pour son comportement drastique — il n’hésitait pas à faire pendre les déserteurs — sa bière lui ressemble : clairement inappétissante.
Certains ont essayé, d’ailleurs : ils ont eu des problèmes. La bière ressemble davatange à un verre de mélasse (il y en a dans la recette) sirupeux et totalement imbuvable…
Sauf qu’il fallait trouver comment préserver sa santé. Et près de 160 ans plus tard, c’est un certain Winston Churchill qui a pris soin de la sienne. Pas encore Premier ministre, l’homme d’État fit un voyage en décembre 1931 aux États-Unis.
Pas de chance : le voici parti pour une tournée de quarante conférences en pleine prohibition. Alors qu’il est à New York, il manque de se faire renverser par un véhicule — inhabitué au sens inversé de circulation.
Transporté à l’hôpital Lenox Hill, il est pris en charge avec une entaille à la tête, le nez fracturé, ainsi que quelques côtes. Et gravement choqué. En attendant l’anesthésiste, il réclame du chloroforme, « ou quelque chose du genre ». Deux semaines d’hospitalisation, et une pleurésie en bonus, il sort et la famille Churchill va prendre quelques jours de repos aux Bahamas.
Mais avec l’annulation des conférences, les difficultés financières se profilent. Il diminue le nombre d’étapes, craignant de n’être pas en mesure, six semaines après l’accident, de toutes les honorer.
Le médecin de Lenox Hill qui l’avait soigné, Otto Pickhardt, n’aura pas laissé à la médecine un souvenir impérissable. Mais venant au secours de son patient exténué, il fit la prescription la plus inattendue qui soit.
« La convalescence de l’honorable Winston S. Churchill nécessite le recours à de l’alcool, en particulier au moment des repas. La quantité est naturellement indéterminée, mais les exigences minimales seraient de 250 centimètres cubes. »
Et ce, en pleine prohibition, rappelons-le… On rapporte d’ailleurs que durant la Première Guerre mondiale, Churchill s’était rendu sur la ligne de front parce que, dans les tranchées, l’alcool y était autorisé. Et lors de sa visite au quartier général du bataillon, les hommes buvaient du thé et du lait condensé… sans grand intérêt.
via Open Culture, Atlas Obscura
Par Victor De Sepausy
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