Les membres de l'Académie Goncourt n'ont pas seulement élu un nouveau président, ce 13 mai. Ils ont aussi dévoilé les lauréats et lauréates des Prix Goncourt du printemps, qui saluent un premier roman, un recueil de nouvelles, une biographie ainsi qu'une œuvre poétique.
Le Prix Goncourt du premier roman revient à Eve Guerra, pour son livre Rapatriement, publié par les éditions Grasset en janvier dernier. Le titre avait déjà été remarqué par le magazine Transfuge, qui lui avait aussi décerné le titre de meilleur premier roman.
Annabella Morelli, vingt-trois ans, habite dans le Vieux Lyon, loin du Congo-Brazzaville où elle est née. Elle est étudiante, amoureuse et se rêve poétesse. Ses parents : un ouvrier franco-italien exilé en Afrique ; une villageoise congolaise, devenue mère trop jeune. De son enfance, Annabella se rappelle l'odeur du karité, les danses endiablées et les éclats de rire. Jusqu'au Noël de ses sept ans où la colère de son père explose et sa mère quitte le domicile familial : Annabella grandit vite, dans l'ombre de son père et de ses excès.
– Le résumé de l'éditeur pour Rapatriement
Le Prix Goncourt de la nouvelle revient quant à lui à Véronique Ovaldé, pour son recueil À nos vies imparfaites, paru chez Flammarion en avril dernier. La lauréate du Prix Renaudot des lycéens en 2009 pour Ce que je sais de Vera Candida (L'Olivier) décroche ainsi son premier Prix Goncourt.
Qu'est-ce qui rassemble cette constellation de personnages qui vont, viennent et se répondent dans ces huit histoires de vies imparfaites ? Une manière de naviguer, sans doute, et de se débrouiller dans l'existence, ce long fleuve parfaitement intranquille. Des vies compliquées parfois par la malchance, celle qui semble poursuivre Auguste ; par le travail, celui qu'Eva a accepté pour mieux s'occuper de son adolescente ingrate ; par la peur, celle de Rachel quand elle découvre un cambrioleur dans son salon ; ou encore par le silence, celui soudain et obstiné de Lili qui avait promis de rester votre amie.
– Le résumé de l'éditeur pour À nos vies imparfaites
Le Goncourt de la Biographie Edmonde Charles-Roux, nommé en hommage à celle qui fut présidente de l'Académie entre 2002 et 2014, salue le travail de Geneviève Haroche-Bouzinac, avec son ouvrage Madame de Sévigné (1626-1696), publié par les éditions Flammarion en octobre 2023.
Née en 1626, sous le règne de Louis XIII, la marquise de Sévigné côtoie les Grands de son temps : Louis XIV et madame de Maintenon, Fouquet, Turenne et Condé, La Rochefoucauld et madame de Lafayette. Célèbre comme chroniqueuse de la Cour, elle est devenue le modèle de l'écriture à la française. Son style naturel et alerte, son sens de l'observation ont fait de sa correspondance l'un des premiers témoignages sur le Grand Siècle. Derrière cette image, une autre femme mérite d'être découverte : l'orpheline heureuse, la jeune veuve qui affronte l'adversité dans une France belliqueuse, où règne la violence des duels et de la Fronde, la femme séduisante à la conversation espiègle, qui s'entoure des meilleurs écrivains, la tendre mère et la voyageuse intrépide, qui sillonne les routes entre Paris, la Bretagne et la Provence.
– Le résumé de l'éditeur pour Madame de Sévigné (1626-1696)
Enfin, le Goncourt de la poésie Robert Sabatier couronne Louis-Philippe Dalembert « pour l'ensemble de son œuvre ». Une belle distinction pour celui qui fut finaliste du Prix Goncourt 2021 avec Milwaukee Blues (Sabine Wespieser).
Retrouver la liste des prix littéraires français et francophones
Par Antoine Oury
Contact : ao@actualitte.com
Paru le 31/01/2024
212 pages
Grasset & Fasquelle
19,50 €
Paru le 10/04/2024
153 pages
Flammarion
19,00 €
Paru le 25/10/2023
603 pages
Flammarion
26,00 €
Paru le 24/08/2023
251 pages
Sabine Wespieser Editeur
22,00 €
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