Remis à l'occasion du festival organisé par l'association homonyme, le prix littéraire Les Lorientales vient de dévoiler sa liste de cinq finalistes. Chaque année, il vise à récompenser une œuvre publiée l'année précédente et traitant de l'univers oriental.
Les cinq finalistes de 2024 :
Mère de lait et de miel, Najat El Hachmi, traduit du catalan par Dominique Blanc, Editions Verdier
Après de longues années passées en exil dans une ville industrielle de Catalogne, Fatima retourne dans son village natal dans le Rif marocain. Elle partage avec ses sœurs l'histoire de son départ en tant que femme illettrée, accompagnée de sa fille Sara, à la recherche d’un mari qui avait cessé de donner de ses nouvelles. Abandonnée par l'homme qu’elle espérait retrouver, elle s'est retrouvée à affronter seule de nombreux défis dans un environnement qui lui était totalement inconnu. Le roman alterne entre cette histoire et les moments de l'éveil de Fatima à la vie, enveloppée dans la tendresse de l'environnement maternel, avant de devoir précipitamment faire face aux réalités de sa condition de femme.
Si j'avais un franc, Abdelkrim Saifi, Editions Anne Carrière
Dès l'aube, Korichi rejoint des centaines d'ouvriers à l'usine d'Haumont. Depuis son départ d'Algérie en 1948, la souffrance de l'exil ne s'estompe pas, mais il persiste, accumulant les jours de travail pour régler les dettes d'une famille de dix enfants, dans l'espoir de leur offrir une vie meilleure. Après l'usine, il trouve un peu de réconfort au café où les communautés de travailleurs immigrés discutent des nouvelles et coordonnent leurs efforts solidaires. Malgré la précarité et les défis, Yamina, rayonnante, éduque leurs enfants dans un équilibre délicat : son rêve de retourner dans son pays natal se conjugue à sa volonté de voir ses enfants s'intégrer et réussir, et peut-être adopter l'idéal républicain.
Ce que je sais de toi, Éric Chacour, Editions Philippe Rey
Le Caire, années 80. Tarek, un jeune médecin reprenant le cabinet de son père, se sent étouffé par sa vie bien ordonnée. Il jongle entre une carrière exigeante et une vie de famille complexe, entouré d'une épouse discrète mais aimante, d'une matriarche autoritaire et passionnée par la France, d'une sœur confidente, et d'une domestique détentrice des secrets familiaux. L'initiative de Tarek d'ouvrir un dispensaire dans le quartier défavorisé du Moqattam lui apporte un renouveau, lui permet de retrouver un sens à son engagement professionnel. Cette bouffée d'air frais prend une dimension nouvelle lorsqu'une amitié inattendue se forme avec Ali, un résident du quartier qu'il prend sous son aile. Cette relation le pousse à s'interroger : comment quelqu'un qui semble n'avoir rien peut-il enrichir autant la vie de celui qui a déjà tout ? Bientôt, un vent de liberté commence à souffler, ébranlant les certitudes de Tarek et transformant profondément son existence.
Les papillons de Lampedusa, Walid Amri Collection, Editions L'Harmattan
Il est minuit passé lors d'une nuit d'été sur une côte du nord de l'Afrique. Ils progressent dans l'obscurité dense. Venus de divers horizons, certains de lieux indéfinis, ils se rassemblent et s'unissent en un seul groupe. Bien qu'ils ne se connaissent pas, la similarité de leur démarche les lie comme une famille. Ce sont les enfants de la traversée. Ils se dirigent lentement vers un radeau, fait de bois ou de pierre, irrésistiblement attirés par la mer, tout comme les papillons le sont par la lumière. Leur histoire est un huis-clos sur les vastes étendues de la grande bleue.
Les carnets d'El-Razi, Aymen Daboussi, traduit de l’arabe par Lotfi Nia, Editions Philippe Rey, en coédition avec les éditions Barzakh.
La routine quotidienne du narrateur des Carnets d’El-Razi est méticuleusement consignée à travers une série de notes rédigées au gré de ses consultations. En tant que psychologue clinicien, il passe ses journées à l’hôpital psychiatrique El-Razi, situé en banlieue de Tunis. Ses patients, qui empruntent les noms de figures emblématiques telles que Dostoïevski, Mademoiselle Cioran, Mohamed Ali, sont des hommes et des femmes profondément tourmentés. Le narrateur les décrit avec une plume empreinte de sarcasme. Peu à peu, ces personnages l’entraînent dans une spirale inéluctable, au point que sa propre réalité commence à vaciller.
Le lauréat de cette année succèdera à Danser dans la mosquée, de Homeira Qaderi, paru chez Julliard et traduit en français par Cécile Dutheil de La Rochère et Zaman Stanizai.
Retrouver la liste des prix littéraires français et francophones
Crédits image : Omar Taleb, Les Lorientales
Par Ugo Loumé
Contact : ul@actualitte.com
Paru le 19/01/2023
384 pages
Editions Verdier
24,00 €
Paru le 20/01/2023
289 pages
Anne Carrière
20,00 €
Paru le 24/08/2023
301 pages
Philippe Rey
22,00 €
Paru le 12/09/2023
230 pages
L'Harmattan
21,00 €
Paru le 05/10/2023
221 pages
Philippe Rey
20,00 €
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