#PEPLP23 – La remise du Prix Envoyé par La Poste marque toujours les esprits. De fait, voilà l’unique célébration qui consacre un lauréat (Mokhtar Amoudi, en l’occurrence, pour Les Conditions idéales), tout en conviant les autres autrices et auteurs sélectionnés. Une place pour toutes et tous, sous le regard bienveillant d’Olivier Poivre d’Arvor, président du jury.
Anne-Marie Jean, Déléguée Générale, a ouvert les débats en mentionnant que la Fondation La Poste soutient pas moins de 140 projets chaque année. « Ces projets gravitent principalement autour de la lecture, du livre et du travail d’écriture, soulignant ainsi l’importance de ces domaines dans notre société. »
Mais le prix, rappelle le président du jury, Olivier Poivre d’Arvor, reste l’occasion de « saluer le travail des éditeurs. On parle beaucoup de ces derniers en regard des défis auxquels ils sont actuellement confrontés, en regard des regroupements capitalistiques, mais il n’y a pas que cela bien entendu ».
Lui-même avait envoyé son premier livre sous pseudonyme, « parce que j’avais un frère un peu célèbre ». Un manuscrit qu’il avait « envoyé depuis la Poste du Louvre », soulignant ainsi l’importance de la société dans le parcours d’un auteur débutant.
Or, s’il importe de congratuler le lauréat, le prix convie bien tous les nommés de la première sélection. Deux d’entre eux n’ont pas pu faire le déplacement, mais toutes et tous auront bénéficié d’une lecture d’extrait de leur roman. Ou l’auront réalisée elles-mêmes.
Les premières années du prix, les jeunes maisons et structures indépendantes furent plus récompensées que les grands éditeurs de la place de Paris, insiste Anne-Marie Jean. Cette année, le roman du lauréat est paru chez Gallimard, « mais répondait aux exigences de la récompense : consacrer un livre qui n’a pas bénéficié d’une recommandation le plaçant en haut de la pile », insiste le président du jury. « Il est très réconfortant de se dire qu’un texte arrivé par voie postale sera acheminé pour être lu, et peut-être publié. »
Les Conditions idéales, poursuit Olivier Poivre d’Arvor, est « un ouvrage exprimant douceur et tendresse — comme quoi les hommes ne versent pas toujours dans la violence ». Une lecture qui est devenue une évidence, « où l’on entre rapidement en empathie avec le personnage », avec une universalité évidente.
Souriante, Karina Hocine, secrétaire générale de Gallimard met en avant « l’importance que les maisons indépendantes soient récompensées, au nom de la diversité. Gallimard ne peut pas tout récolter ». Avec plus de 6000 manuscrits reçus chaque année chez l’éditeur, elle rend également hommage au comité de lecture « des personnes invisibles et précieuses, qui se mettent au service de jeunes voix ».
Et d’ajouter : « Le texte de Mokhtar n’est pas le roman d’une vie, mais il s’agit d’un récit qu’il a longtemps porté, en y mettant énormément de lui. » Il lui reste maintenant à conquérir le cœur des lecteurs, et à ce titre, la Fondation achètera 600 exemplaires pour donner aux collaborateurs l’occasion de le parcourir.
À ce titre, Anne-Marie Jean deviendra quelques instants porte-parole de Philippe Wahl, Président directeur général du Groupe La Poste et Président de la Fondation La Poste, malheureusement absent lors de la cérémonie. « Ce prix a une valeur particulière, car il reconnaît le travail des postières et des postiers, en ce qu’ils acheminent le courrier — donc les manuscrits — vers les maisons d’édition. »
Raison pour laquelle dans le Conseil d’Administration de la Fondation, une personne est nommée pour représenter ce corps de métier. « Les autrices et auteurs ont la certitude que, grâce à ces femmes et ces hommes, leur texte arrivera à destination et sera lu. »
Mais le Prix travaille aussi en étroite collaboration avec un événement, Le Marathon des mots, qui se tient à Toulouse en juin. Dalia Hassan, directrice déléguée, était présente lors de la remise du prix. « Le Marathon bénéficie du soutien de la Fondation depuis sa création, voilà vingt ans, lorsqu’Olivier Poivre d’Arvor a fondé l’événement. »
Avec Serge Roué, responsable de la programmation, elle organise le Marathon, « durant les six journées, et un rayonnement sur une quarantaine de villes ».
Depuis que le prix existe, la manifestation toulousaine annonce en avant-première la sélection des premiers romans retenus. « L’année suivante, le lauréat est convié à une lecture spéciale, organisée à la Chapelle des Carmélites », magnifique édifice dont les fondations furent jetées en 1622.
« Nous avons la chance, à Toulouse, d’avoir un public très curieux, que les noms d’auteurs inconnus n’effraient pas : pour eux, c’est une source de découverte. Et le Prix Envoyé par La Poste propose plus qu’une mise en avant : les autrices et auteurs entrent dans une famille. »
Crédits photos et vidéo : ActuaLitté, CC BY SA 2.0
DOSSIER - 9e édition du prix "Envoyé par La Poste"
Par Nicolas Gary
Contact : ng@actualitte.com
Paru le 23/08/2023
178 pages
Calmann-Lévy
18,00 €
Paru le 06/09/2023
208 pages
Editions du Rouergue
20,00 €
Paru le 24/08/2023
280 pages
Livres Agités
20,50 €
Paru le 24/08/2023
216 pages
Editions Gallimard
19,50 €
Paru le 18/08/2023
160 pages
Editions de l'Olivier
17,00 €
Paru le 17/08/2023
381 pages
Iconoclaste (l')
20,90 €
Paru le 24/08/2023
245 pages
Editions Gallimard
21,00 €
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