Créé en 2009, le Prix de la BnF récompense chaque année un auteur vivant de langue française pour l’ensemble de son œuvre, quelle que soit sa discipline et ayant publié dans les trois années précédentes. Après Jean Echenoz en 2016 et Michel Houellebecq en 2015, la Bibliothèque nationale de France couronne cette année l'historien Paul Veyne, spécialiste de la Rome antique.
Le 24/04/2017 à 16:01 par Antoine Oury
Publié le :
24/04/2017 à 16:01
Le Prix de la BnF est doté d’un montant de 10.000 € grâce à l’initiative de Jean-Claude Meyer, président du Cercle de la Bibliothèque nationale de France.
Pour Laurence Engel, présidente de la BnF et du jury qui a choisi le lauréat : « Le prix couronne cette année un auteur et un penseur dont l’œuvre embrasse toute l’histoire et la littérature du monde antique, dont l’inspiration se nourrit d’un dialogue naturel et constant avec les poètes et les philosophes contemporains, dont le propos éclaire aussi avec acuité l’actualité. Paul Veyne incarne la figure de l’intellectuel qui sait jouer avec force et subtilité de la distance et de l’engagement nécessaires à son art et utiles à notre vie. »
Né en 1930, Paul Veyne est professeur honoraire au collège de France. On lui doit de nombreux ouvrages de référence sur le monde antique, bien connus du grand public, notamment celui qui interroge l’imaginaire des anciens : Les Grecs ont-ils cru en leurs mythes ? (Seuil, 1983).
C’est à travers la lecture de l’Odyssée que Paul Veyne prend conscience, à onze ans, de la beauté de ces livres fondateurs qui l’accompagnent encore aujourd’hui — lui qui a publié récemment une nouvelle et éclatante traduction annotée de l’Énéide de Virgile. De cette illumination première sort quelques années plus tard sa thèse, Le pain et le cirque (Seuil, 1975), ouvrage majeur sur l’Antiquité romaine qui rompt avec les méthodes traditionnelles de l’École des Annales.
Ses amitiés et ses fidélités sont nombreuses : de Michel Foucault, son « caïman » à l’École normale supérieure, à Raymond Aron, René Char — à qui il consacre un livre (René Char en ses poèmes, Gallimard, 1990) ou Jacques Le Goff...
Dans un de ses derniers livres, récits de souvenirs, Et dans l’éternité, je ne m’ennuierai pas (Albin Michel, 2014), Paul Veyne raconte ainsi son itinéraire intellectuel et intime et fait la preuve que l’homme de science est aussi pleinement un homme des sens. En 2015, il publie Palmyre, l’irremplaçable trésor (Albin Michel), une réflexion sur l’histoire de Palmyre et sa destruction récente et en 2016, La villa des mystères à Pompéi (Gallimard).
Le jury est composé de Laurence Engel, présidente de la BnF, Jean-Claude Meyer, président du Cercle de la BnF et fondateur du Prix, Christine Albanel, Antonin Baudry, Frédéric Beigbeder, Dominique Bona, Jérôme Clément, Antoine Compagnon, Georges Lavaudant, Christophe Ono-dit-Biot, et Élisabeth Quin.
Précédents lauréats du Prix de la BnF : Philippe Sollers (2009), Pierre Guyotat (2010), Patrick Modiano (2011), Milan Kundera (2012), Yves Bonnefoy (2013), Mona Ozouf (2014), Michel Houellebecq (2015), Jean Echenoz (2016).
Retrouver la liste des prix littéraires français et francophones.
Par Antoine Oury
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