Le supplément Parisien Week-End vient de produire sa sélection pour la 6e édition de son prix littéraire. Présidée par Laurent Seksik, cette récompense retient pour l’instant huit ouvrages avec une thématique commune : retracer la vie de personnalités majeures.
Le 21/09/2018 à 08:53 par Clément Solym
Publié le :
21/09/2018 à 08:53
Au menu, Ava Gardner et Alain Delon, l'auteure italienne Elsa Morante, la dirigeante indienne Indra Gandhi, le peintre le Tintoret. « Avec ce prix unique en son genre, Le Parisien Week-end, amoureux des livres et des grands destins, veut récompenser les écrivains qui savent sublimer la réalité. Pas la leur, celle des femmes et des hommes qui ont changé ou enchanté le monde. Le talent au service du génie en quelque sorte », indique Yves Derai, rédacteur en chef.
Les huit ouvrages en lice cette année sont :
Elsa mon amour, de Simonetta Greggio
Elsa Morante a été l’épouse d’Alberto Moravia, l’auteur du Mépris, et elle aussi avait l’écriture dans le sang. Dès l’âge de 13 ans, l’enfant du Testaccio, quartier populaire de Rome, écrit des nouvelles et des fables pour enfants. En 1957, elle publie L’Ile d’Arturo et devient la première femme récompensée par le prix Strega, équivalent du Goncourt en Italie. Simonetta Greggio redonne sa voix à cette prodigieuse écrivaine.
Fille de l’Indiana, Janet Flanner devient, dans le Paris des années 1920, la correspondante du New Yorker, magazine américain tout juste créé. Michèle Fitoussi retrace le destin de cette journaliste oubliée par la postérité. Femme libre, féministe, elle côtoya Ernest Hemingway, Gertrude Stein et le Tout-Paris artistique, puis couvrit le procès de Nuremberg. C’est elle qui inventa le journalisme littéraire.
Les Nuits d’Ava, de Thierry Froger
Ava Gardner est un mythe. Plutôt que d’écrire une biographie classique de la star américaine, le romancier Thierry Froger a créé le personnage d’un historien fantasque qui enquête sur une série de photos de l’actrice signées de Giuseppe Rotunno, le chef opérateur de Fellini, lors d’une nuit romaine d’août 1958. Sur les quatre clichés, la comédienne s’inspire des grands nus de l’histoire de l’art, dont L’Origine du monde, de Gustave Courbet.
Un problème avec la beauté, Delon dans les yeux, de Jean-Marc Parisis
On pense tout connaître d’Alain Delon. Son magnétisme, ses idylles, ses frasques... Il suffit pourtant de tourner les pages de ce livre pour se convaincre du contraire. Jean-Marc Parisis s’empare de l’icône française et sonde la beauté de l’acteur, qui lui a valu le meilleur et le pire. Une fresque, dépouillée des clichés, qui nous plonge dans la France de Bardot, Melville, Gabin ou Belmondo.
Harry et Franz, d’Alexandre Najjar
Le plus grand acteur français de l’entre-deux-guerres, Harry Baur, a été dénoncé sous l’Occupation en tant que juif, alors qu’il ne l’était pas. Enfermé à la prison du Cherche-Midi, il est torturé par la Gestapo. Sa rencontre avec l’abbé Franz Stock va lui être salutaire. L’aumônier allemand des prisons de Paris accompagnait les prisonniers et les condamnés à mort. Un hymne à la fraternité.
Indu Boy, de Catherine Clément
New Delhi, 31 octobre 1984. Indira Gandhi, 66 ans, Première ministre et figure de proue de la lutte pour l’indépendance de l’Inde, est assassinée par ses gardes sikhs. Et si elle avait préparé elle-même cet attentat ? C’est la théorie de Catherine Clément, qui retrace ici son parcours. Sous sa plume, la grande tacticienne ressuscite les souvenirs de jeunesse de la femme d’Etat, ses rencontres et l’explication de ses choix.
J’ai un tel désir, de Françoise Cloarec
Elle fut la muse d’Apollinaire. Pour elle, le poète a écrit Le Pont Mirabeau. La peintre Marie Laurencin a fréquenté Picasso et la bande du Bateau-Lavoir, à Montmartre, avant d’épouser un baron allemand et de partir en exil en Espagne durant la Grande Guerre. Mais son véritable amour est une femme, Nicole Groult (la mère de Benoîte), styliste et costumière de théâtre. Une histoire d’art, d’amour et de grande liberté.
Concours pour le Paradis, de Clélia Renucci
Le 20 décembre 1577, le feu consume le palais des Doges, à Venise, et détruit Le Couronnement de la Vierge, la fresque de la salle du Conseil du palais. Le doge décide alors de lancer un concours pour la réalisation d’une toile destinée à remplacer la peinture incendiée. Dans l’éblouissante Venise de la seconde moitié du XVIe siècle, le Tintoret rivalise avec Véronèse.
Laurent Ruquier, qui parraine cet événement, remettra le prix ce 17 octobre – et accueillera l’auteur.e élu.e dans l’émission On n’est pas couché.
Par Clément Solym
Contact : cs@actualitte.com
Commenter cet article