L'auteur palestinien Basim Khandaqji, emprisonné depuis 2004 par Israël, jugé coupable de complicité dans un attentat-suicide à Tel-Aviv, a été déclaré lauréat du Prix international de la fiction arabe. Rana Idriss, responsable de la maison d'édition de Khandaqji, a reçu la récompense à Abou Dabi, aux Émirats arabes unis.
Le 29/04/2024 à 11:08 par Antoine Oury
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Publié le :
29/04/2024 à 11:08
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Un trophée politique ? Difficile de ne pas songer à la guerre menée par Israël dans la bande de Gaza, alors que le prestigieux Prix international de la fiction arabe a été décerné à l'auteur palestinien Basim Khandaqji, né à Naplouse en 1983. Son roman A Mask, the Colour of the Sky, publié par la maison d'édition palestinienne Dar al-Adab, a été sélectionné par le jury.
6 titres restaient en lice, dont deux signés par des écrivains palestiniens. « A Mask, the Colour of the Sky fusionne le personnel et le politique d'une manière inédite. Il s'aventure à expérimenter de nouvelles formes narratives pour explorer trois types de conscience : la sienne, celle de l'autre et celle du monde. Il dissèque une réalité complexe et douloureuse, faite de fragmentation familiale, de déplacement, de génocide et de racisme », a souligné le jury de la récompense.
L'auteur lui-même n'est pas étranger à l'interminable conflit entre Israël et la Palestine : Basim Khandaqji est en effet emprisonné depuis 20 ans en Israël, jugé coupable de complicité dans une action terroriste menée en 2004. Cet attentat-suicide, réalisé au sein du souk Ha'Carmel de Tel-Aviv, avait coûté la vie à trois personnes.
Basim Khandaqji était membre, selon les autorités israéliennes, du Front de libération de la Palestine, une organisation considérée comme terroriste par certains pays. Condamné à trois peines de prison à perpétuité, il écrit depuis ses différentes cellules de prison, a suivi des études et publié des recueils de poésies ainsi que trois romans.
« L'écriture du roman a pris six mois, tandis que les recherches ont duré plusieurs années dans des circonstances difficiles et compliquées, puisque Basim est conduit d'une prison à l'autre en raison des mesures arbitraires prises par l'administration pénitentiaire. Il lui arrive de perdre une partie des informations qu'il avait réunies parce qu'un gardien de prison les avait détruites », explique Yousef Khandaqji, le frère du détenu.
L'éditrice Rana Idriss a accepté la récompense et la dotation de 50.000 $ au nom de l'auteur, dont la maison d'édition est basée au Liban. Le prix est parrainé par l'Abu Dhabi Arabic Language Centre, rattaché au ministère de la Culture et du Tourisme d'Abou Dabi.
Le Prix international de la fiction arabe 2023 avait été décerné à Zahran Alqasmi, écrivain originaire d'Oman, pour son roman The Water Diviner, publié par l'éditeur Rashm.
Par Antoine Oury
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1 Commentaire
Marie
30/04/2024 à 10:32
Je me réjouis pour lui, façon de ne pas l'oublier. Et comme il m'est inconnu, j'aimerais savoir si il est traduit, pour éventuellement le lire...Parcours du combattant...Ce poète sait concrètement ce qu'il en est...