Philippe Claudel, auteur des Âmes grises (Stock, 2003) et plus récemment de Crépuscule (Stock, 2022), a battu d'une voix Pierre Assouline, qui se présentait également pour la présidence de l'Académie Goncourt. Il succède à Didier Decoin, en poste depuis 2020 et réélu l'année dernière, qui ne souhaitait pas renouveler son mandat.
Le 14/05/2024 à 09:53 par Antoine Oury
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14/05/2024 à 09:53
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Ce lundi 13 mai, à 20h, l'Académie Goncourt tenait son assemblée générale, avancée de quelques heures en raison des obsèques de Bernard Pivot, organisées ce mardi 14 mai, en début d'après-midi, à Quincié-en-Beaujolais, dans le Rhône.
À cette occasion, le cénacle littéraire a renouvelé son bureau, et notamment sa présidence. Élu président en 2020 et reconduit en 2023, Didier Decoin a remis en jeu son poste, ne souhaitant pas prolonger son mandat. Sa réélection, en janvier 2023, avait été marquée par une vive polémique à l'occasion d'un voyage à Beyrouth, au Liban, dans un contexte de critiques jugées antisémites.
« Si on me fait comprendre que je dois céder la place, je n’insisterai pas », avait expliqué l'auteur de John l'Enfer, Prix Goncourt 1977, quelques semaines auparavant. Il avait été réélu à 8 voix pour, 1 voix contre, mais au bout de 14 tours de scrutin.
L'Académie indique, dans un message posté sur le réseau social X, que Philippe Claudel, âgé de 62 ans, jusqu'à présent secrétaire général, a été élu président, « par 5 voix contre 4 à Pierre Assouline ». Les deux écrivains sont entrés en même temps au sein du cercle littéraire, élus le 11 janvier 2012.
Ces résultats plutôt serrés alimentent l'hypothèse de tensions au sein de l'Académie, posée dès 2021 lorsqu'un soupçon de conflit d'intérêts avait secoué l'institution. L'épisode de Beyrouth semblait ensuite avoir débouché sur deux camps : celui de Didier Decoin, où se trouvait Philippe Claudel, et celui des frondeurs, qui comptait Pierre Assouline. Néanmoins, Decoin avait bel et bien été réélu, quelques semaines après cette « crise ».
Auprès de L'Est républicain, Philippe Claudel a d'ores et déjà fixé le cap de son mandat : « Je vais essayer d’être un président démocrate, dont les jurés pourront être fiers. J’ai annoncé un mandat de cinq ans, au bout duquel je quitterai la présidence, mais aussi l’Académie. »
Le renouvellement du bureau a été marqué par la reconduction de Françoise Chandernagor au poste de vice-présidente, tandis que Camille Laurens a été élue secrétaire générale, prenant ainsi la suite de Claudel.
Neuf membres de l'Académie Goncourt ont voté, sur les dix que comptait le cercle la veille : en effet, Paule Constant, Prix Goncourt 1998 pour Confidence pour confidence (Gallimard) et élue le 8 janvier 2013, a laissé son siège, devenant ainsi « membre honoraire de la Société Littéraire », a indiqué l'institution littéraire. Une élection se profile donc, pour désigner un ou une dixième membre.
À LIRE - Décès de Bernard Pivot, d'Apostrophes à l'Académie Goncourt
Les jurés de l'Académie Goncourt ont choisi Veiller sur elle, de Jean-Baptiste Andrea (L'iconoclaste) pour leur dernière récompense, décernée en novembre.
Photographie : Philippe Claudel, en 2018 (Rodrigo Fernández, CC BY-SA 4.0)
Par Antoine Oury
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Jasper the disaster
14/05/2024 à 10:54
Enfin de la fraîcheur, du renouvellement et de la jeunesse. Ménage de printemps ?
Vogel87
15/05/2024 à 06:44
Philippe Claudel est ce qui pouvait arriver de mieux à l’Académie Goncourt !
Il est lecteur, intègre et jeune ! Après Bernard Pivot c’était le meilleur choix possible et souhaitable bien que j’aime beaucoup Didier Decoin qui ne se représentait pas.
Et puis annoncer 5 ans de mandat et un retrait de l’Académie en arrivant c’est assez bon signe!