Il était une fois, un monde dans les jeux vidéo où l’on n’avait pas de sauvegarde : jouer jusqu’à la mort ou recommencer l’aventure depuis le début. Quelle cruauté ! Pour La Petite Mort de Davy Mourier (scénario et illustration et couleur et mise en bière), qui a déjà signé cinq tomes de décès, un nouveau défi se présente : celui d’accompagner les héros vidéoludiques, de BD, dessins animés et d’autres encore vers le repos éternel.
Mario (le célèbre plombier de Nintendo), Les Tortues ninjas (qui nous alertent encore aujourd’hui des dangers qu’implique la manipulation hasardeuse de déchets toxiques) ou même ce salopiaud de Charlie (qui passe son temps à se planquer, tellement il doit du pognon à la Terre entière)… Autant de personnages de fiction que La Petite Mort fera passer d’une vie de pixels (ou de dessins, parfois même animés) à trépas.
Déjà que Davy Mourier s’en donne à cœur joie de décaniller à tout va, cette fois, c’est le carnage dans les rangs : personne n’y échappera.
Des guest-stars à foison — y compris des créatures venues des années 60, comme le blondinet arrogant des chewing-gums Malabar (jamais pu l’encastrer ce type) ou Groquik, la mascotte du groupe Nestlé, totalement informe, avec une vilaine tendance à l’embonpoint, qui vantait les mérites de sa poudre chocolatée…
Fallait voir le résultat.
Et pourquoi ce déchaînement de cadavres ?
« Le Grand Tout a décidé de tuer l’enfance pour accélérer la venue de l’âge adulte...
Ces fauches à répétition de la pop culture font naître une angoisse chez notre héros puisque, comme dit sa maman, “de toute façon, la mort pend aux nés”, faut-il laisser une trace de son passage sur Terre pour mieux lutter contre cette fatalité ? »
Comme toujours : hilarant et bestial, même quand on n’a pas le fond méchant.
Publiée le
16/01/2024 à 10:35
Paru le 10/01/2024
89 pages
Delcourt
16,50 €
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