Arcadium

Nikopek

 
Ah, les troquets de mon enfance, quand je sirotais ces lait-fraise, attendant que vienne mon tour de jouer à Pong : qu’avait-on inventé de plus épuré (le flat design n’a qu’à prendre des cours d’histoire) que ces deux lignes opposées se renvoyant un pixel… 

Nikopek et moi devons avoir enduré les heures de supplices avant de s’emparer des commandes de la borne d’arcade — sauf que lui en a tiré une bande dessinée aux limites de l’horrifique, certes, mais résolument plongé dans une folie meurtrière. 
Fallait pas lui prendre sa place.

Vers la fin des années 80, dans la morne et paisible ville de Rosebud (Montana, pour qui aurait des envies de géolocalisation), une famille entière est assassinée. Consternation : la radio locale en fait ses choux gras tandis qu’au commissariat du coin, Gavin, ado bossant dans une boutique de location de vidéos, vide son sac devant les enquêteurs.

Affaire facilement classée ? Pas vraiment : le visage balafré du gamin aurait dû leur mettre la puce à l’oreille. D’autant qu’il les avait charitablement prévenus : ses confessions n’auront rien de la promenade de santé. 

Dans cette ambiance nocturne quasi constamment, on plonge dans un récit où les références ne manquent pas (Metallica for ever !). Au croisement du satanisme lugubre et du jeu vidéo – car, tout s’articule autour d’une borne d’arcade délicieusement désuète — Arcadium frappe fort. 
Les couleurs oppressent, le rythme joue aux montagnes russes… insert coin, sans hésitation.

 

Une michronique de
Nicolas Gary

Publiée le
27/11/2023 à 14:38

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Arcadium

Nikopek

Paru le 27/10/2023

144 pages

Ankama éditions

20,90 €