Et vous, oulizévou ? ActuaLitté a posé la question à six autrices, par curiosité : loin des images d'Épinal et des confortables fauteuils du salon, toutes nous répondent sans malice. Parce qu'écrire, c'est avant tout lire. Et qui sait si l'on écrit comme on lit ?
Le 20/10/2023 à 10:25 par Nicolas Gary
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Publié le :
20/10/2023 à 10:25
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Six femmes en quête de sens dans leur récit, leur fiction, à travers des univers et des styles totalement distincts les uns des autres. Chacune avec ses lieux de prédilection et ses douces folies… Et pour découvrir leur roman, un extrait est proposé en fin d'article.
Marie-Anne Legault, autrice du Phénix aux Éditions Québec Amérique :
Je lis partout. Je peux lire dans un bain aussi bien que sur un canapé ou dans le jardin. J’aime lire sous le lilas au printemps et sous l’érable en automne. Je lis au parc, dans le métro, dans le train, en vacances et dans mon travail d’éditrice, je lis beaucoup, je lis tout le temps. Surtout, je lis au lit, le soir. Si bien que les personnages peuvent se détacher des pages pour s’insinuer dans mes rêves. De telle sorte que je lis même dans mon sommeil.
Sophie G. Lucas, autrice de Mississippi aux Éditions de la Contre Allée :
À cheval sur la Terre au trot au galop, pieds en éventail sur la Lune et mains dans le sable, en nage indienne sur les mers du monde, passant les frontières en vol plané, à dos de géant baleine et dragon, du haut de cabanes perchées dans des arbres, en canoë descendant fleuves et rivières, sous les plumes, sous les orages, sous les balles, allongée mais debout, assise mais debout, je lis plusieurs.
Anouk Lejczyk, autrice de Copeaux de bois aux Éditions du Panseur :
Je lis un peu de partout, mais j'aime particulièrement lire en marchant. Il y a une légende dans ma famille selon laquelle, à 14 ans, j'aurais fait toute la descente d'une rando en lisant Madame Bovary sans tomber. Eh bien c'est vrai, j'en garde un très bon souvenir de paysages normando-pyrénéens, confondus dans la cadence de la marche. Ce matin c'était Sibérie et canal de l'Ourcq, j'ai inversé le dénivelé."
Isabelle Cornaz, autrice (et journaliste à la RTS) de La Nuit au pas aux Éditions la Baconnière :
Je n’ai souvent pas d’espace pour lire
Je lis en coulisses, entre deux distractions, quand je parviens à me soustraire aux tâches irrationnelles que je m’impose
Je lis du métro à la plage de cailloux, couchée, pliée, debout
Je lis au bord du sommeil
Dans les cafés je dîne, seule, et je lis.
Je lis sous les arbres, je lis dans le froid.
Je lis dans tant de villes où je ne retourne pas
Olga Duhamel-Noyer autrice de Mykonos chez Héliotrope :
J’ai longtemps lu par grandes bouffées, n’importe où, n’importe comment. Les années ont passé et j’ai l’impression de me cacher chaque jour davantage pour lire, comme s’il s’agissait désormais d’une activité suspecte, plus tout à fait légale pour moi. Je lis éclairée par le faisceau de ma lampe, rideaux fermés, alors que le reste de la chambre est plongée dans le noir et que derrière la fenêtre on entend les voix gaies du dehors. Je lis en secret quand tout le monde dort. Je lis clandestinement encore à l’aube quand personne n’est réveillé. Je lis sous le manteau.
Crédits photo : Andrea Piacquadio / Pexels
Paru le 18/08/2023
178 pages
La contre allée
18,00 €
Paru le 17/08/2023
291 pages
Les Editions du Panseur
19,00 €
Paru le 22/08/2023
341 pages
Editions Québec Amérique
20,00 €
Paru le 31/08/2023
79 pages
La Baconnière
16,00 €
Paru le 01/12/2021
170 pages
Héliotrope
18,00 €
1 Commentaire
rez
23/10/2023 à 09:41
allez, comme je ne suis qu'un simple visiteur du site je pond ma phrase stupide moi aussi mais j'essaye de faire court: "le lis profondément, je lis avec mes deux yeux en même temps, parfois il m'arrive même de ne pas penser qu'a ce que je lis pendant quelques longues secondes!"