Le poète argentin Roberto Juarroz est peu connu en France. (J’extrapole, avec cette affirmation, à partir de ma propre ignorance) Julio Cortázar le considérait comme “un grand poète d’instants absolus”, et ses vers (nombreux dans cette imposante édition bilingue), semblent des héritages renouvelés du romantisme XIXe siècle.
Je suis en train de perdre les zones intermédiaires.
Je ne perçois plus que le proche
ou le très lointain.
Ce changement radical des sens
ou peut être la manifestation d’un sens nouveau
confirme mon soupçon
que c’est uniquement aux extrêmes
que réside le réel.
L’infini n’est pas également partout infini.
En ses points les plus intenses
les plus grandes distances se résorbent.
La leçon majeure de l’infini
c’est de cesser parfois d’être infini.
7e poème des 11e Poésies verticales, parues en 1988.
Publiée le
14/01/2023 à 10:17
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Paru le 25/11/2021
354 pages
Editions Gallimard
10,20 €
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