Le prix Clarens du journal intime a été attribué à Alejandra Pizarnik pour Journal, premiers cahiers 1954-1960, paru aux éditions Ypsilon, dans une traduction et avec une postface de Clément Bondu. Ce journal succède à celui d'Ishikawa Takuboku, Un printemps à Hongo, récompensé en 2020 et paru chez Arfuyen.
Le 02/12/2021 à 11:19 par Hocine Bouhadjera
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02/12/2021 à 11:19
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Le Journal d'Alejandra Pizarnik remporte le prix Clarens du Journal Intime 2021 au 3e tour de scrutin par 5 voix contre 2 au Carnet de notes 2016-2020 de Pierre Bergounioux, paru aux éditions Verdier, et 1 à René Depestre pour Cahier d'un art de vivre - Cuba 1964-1978, paru chez Actes sud.
Voici le résumé de l'éditeur :
L'immense Journal d'Alejandra Pizarnik, texte majeur d'une oeuvre aussi nécessaire que fatale, sera enfin traduit et publié entièrement en France. Il s'agit de 19 cahiers qui forment un ensemble de 1104 pages dans l'édition espagnole de référence : Diarios 1954-1972 (Lumen, 2013). Projet assez titanesque, il sera réalisé en deux temps, nous présentons aujourd'hui le premier tome qui est complétement inédit en français.
Il est composé des neufs premiers cahiers qui datent de fin septembre 1954 à août 1960. Alejandra Flora Pizarnik a 18 ans, quand elle commence son Journal, mais il est évident tout de suite qu'il ne s'agit pas d'un simple document ou d'un témoignage en marge de l'oeuvre poétique de la future écrivaine (elle publie son premier livre en 1955), ce sera une oeuvre à part entière, puissante, nécessaire.
D'ailleurs, Alejandra Pizarnik s'inscrit elle-même volontairement dans le genre littéraire du journal, des écrits autobiographiques, en citant clairement ses références, du Journal de Katherine Mansfield et de Virginia Woolf en passant par les Journaux de Kafka (qui venait de paraître en Argentine traduits par J. R. Wilcock et qui fut un livre de chevet pendant des années pour Pizarnik), et les écrits autobiographiques de Baudelaire (Fusées, Mon coeur mis à nu).
De façon plus large, Pizarnik définit d'emblée son projet littéraire en le plaçant dans la lignée de l'écriture introspective, une écriture du moi, ou du je, entre deux pôles qui seraient, pour l'écriture du moi la Recherche du temps perdu de Proust, et pour l'écriture du je, Une saison en enfer de Rimbaud. Mais au-delà des références données par la jeune écrivaine, aspirant dès le début à la postérité littéraire (« peut-être ma plume explorera-t-elle des lisières inconnues, peut-être mon oiseau sera-t-il glorieux, peut-être mon nom aura-il droit à son auréole, peut-être ma mort sera-t-elle ma naissance »), ce qui construit la trame de son Journal est une quête éperdue de vérité, à travers le langage.
Quête cernée en permanence par l'attrait de la mort et l'angoisse de la disparition : « J'aspire à la lucidité. J'ai peur de ne jamais l'atteindre ».
Le jury du prix Clarens du journal Intime est composé de Daniel Arsand, Monique Borde, Michel Braud, Béatrice Commengé, Colette Fellous, Jocelyne François, Gilbert Moreau (président du jury) et Robert Thiery.
La récompense est décernée par l’association Les Moments littéraires, en partenariat avec la Fondation Clarens, et s'accompagne d'une dotation de 3000 €.
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Par Hocine Bouhadjera
Contact : hb@actualitte.com
Paru le 16/04/2021
361 pages
Ypsilon Editeur
28,00 €
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