Séverine Danflous vient de publier son troisième ouvrage, chez Marest éditions : S’abandonner. Dans la continuité de Brune platine, qui explorait les relations amoureuses dans le monde du cinéma, s’abandonner évoque cette fois la rupture. Un réalisateur se met en devoir de produire un documentaire sur les échecs sentimentaux — un moyen de se sauver lui-même. Mais pour la romancière, il fallait en faire un peu plus…
Le 21/04/2021 à 12:39 par Nicolas Gary
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Publié le :
21/04/2021 à 12:39
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Séverine Danflous a résolument quelque chose avec le cinéma : outre ses deux romans, qui plongent dans cet univers, elle avait fait paraître Tennesse Williams L'écran sauvage, essai qui retraçait « les liens étroits entre le dramaturge et le cinéma ». Plus encore, ce sont les adaptations des oeuvres de l'écrivain sur grand écran que balaye l'ouvrage, rédigé avec l'envie de produire un livre qu'elle avait toujours eu envie de lire.
Or, et en attendant plus de précisions de la ministre de la Culture sur une réouverture envisagée au 17 mai, l’autrice écope d’une double peine. Non seulement ses chères salles osbscures restent closes – l'autrice officie comme critique de cinéma pour Transfuge et La Septième Obsession, –, mais plus encore, les cafés qu’elle affectionne. Notamment pour écrire.
« Il est tellement frustrant de publier un livre quand on ne peut pas échanger librement pour le faire vivre, qu’on en finit par trouver des moyens détournés », explique-t-elle à ActuaLitté. Mais sa démarche participe d’un peu plus que d’une forme de promotion urbaine. De fait, dans S’abandonner, le réalisateur se fait commander le documentaire en question, et décide de rencontrer, dans des cafés parisiens, des femmes qui lui parleront de relations et de ruptures.
« J’ai utilisé dans le roman des cafés, comme La Comète ou La Fée verte, où ils se retrouvent. Et c’est ici que la lecture de passages qui mettent en scène ces lieux a commencé », poursuit la romancière. Autant le premier, connu des habitants du XIe arrondissement, est resté ouvert, servant à manger — à emporter — autant le second est fermé pour travaux.
Mais l’initiative, comme elle le raconte sur ses réseaux, a suscité la curiosité de passants. « La semaine prochaine, je recommencerai, en allant un peu plus loin, pour lire des extraits concernant d’autres bistrots. Certains que j’ai fréquentés, avec lesquels j’ai un rapport plus intime encore que celui de l’écriture du livre. »
Enseignante de littérature et de cinéma, dans un lycée de Corbeil-Essonnes, elle avait envisagé avec son éditeur — changé pour l’occasion en photographe — de réaliser des versions filmées. Mais le trafic, le bruit et l’absence de matériel ont pour le moment contrarié ce projet. « Et puis, tout cela fut très spontané : il faisait beau, j’avais envie de sortir… de faire des rencontres, par l’intermédiaire de ces lectures happening. »
Dernièrement, elle avait bien pris part à un live organisé par la librairie L’Impromptu (également dans le XIe arrondissement), mais elle confesse « une lassitude de ce rapport au monde devenu virtuel, et de tout ce que cela implique ».
Et de conclure : « S’abandonner, c’est aussi une histoire racontant comment on reprend goût aux choses de la vie, à cette existence dans les cafés, où les êtres se retrouvent. Un récit qui reverdit par les mots, les lieux et les personnes… »
Amusée par l’enthousiasme, et poussée par d’anciens élèves, Sévérine Danflous récidivera la semaine prochaine. Avis, avis…
Crédit photos © Marest
2 Commentaires
Olivia Castelnau
21/04/2021 à 20:00
J'ai beaucoup aimé l'atmosphère de cet article qui reflète bien celle de ces lectures devant un café, pages de "S'abandonner " de Séverine Danflous, autrice et lectrice de ce livre qui est passionnant.
Aleph
22/04/2021 à 09:23
Devant ses livres ouverts, on se réchauffera les mains autour de la tasse d'un café bu a petites gorgées.