John le Carré, farouche opposant au Brexit, est mort Irlandais
Dès les premiers temps, John le Carré avait affirmé son opposition au Brexit. De son vrai nom, David Cornwell, mort en 2020, l'auteur avait clamé haut et fort de sa désillusion face au vote de 2016, avait jeté son tablier. Son fils, Nicholas, l’a dévoilé récemment : son père, en réaction, avait décidé de demander la citoyenneté irlandaise, peu avant de mourir.
Le 02/04/2021 à 10:18 par Victor De Sepausy
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Publié le :
02/04/2021 à 10:18
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Dans son ultime roman, publié fin octobre 2019, Agent Running in the Field, Le Carré avait posé noir sur blanc son désaccord, attaquant au passage Boris Johnson, traité de « cochon ignorant ».
Mary Mount, son éditrice confirmait alors le soutien de son auteur vis-à-vis de l’Europe. « Avec Le Carré, le fait est qu’il s’est toujours senti autant chez lui au Royaume-Uni qu’en Europe. Un homme avec son expérience de la Guerre Froide ne pouvait manquer de se pencher sur les divisions de la Grande-Bretagne, ainsi que vis-à-vis de l’Europe. Après le référendum, il n’avait d’autre choix que de regarder où nous en sommes ».
Moralité, le mécontent s’est exprimé, en renonçant à sa nationalité britannique : son fils a présenté une photo où, Le Carré souriant, s’enveloppait dans un drapeau irlandais. Symbole de résistance, de dégoût et bien plus encore.
ARCHIVES: les documents de John le Carré préservés
« C’est sans aucun doute la plus grande catastrophe et la plus immense bêtise que la Grande-Bretagne ait commise depuis l’invasion de Suez », déclarait-il voilà quelques années. La crise du canal, de 1956, avait conduit à la fin de la puissance impériale que le pays détenait, par son contrôle de ce point d’accès.
En juin 2016, 17,4 millions d’électeurs avaient soutenu la sortie de l’Europe, contre 16,1 millions défavorables au Brexit, rappelle la BBC.
« Au moment de sa mort, il était citoyen irlandais », conclut son fils. Un pied de nez post-mortem que l’administration britannique appréciera.
Le pays de son âme, malgré tout, restera l’Allemagne, qui lui avait décerné en 2011 la médaille Goethe pour avoir « rendu un hommage exceptionnel à la langue allemande et au dialogue culturel international ». En effet, dès 1959, Le Carré avait travaillé à Bonn, pour l’ambassade britannique, en tant qu’agent secret.
Crédit photo : German Embassy London CC BY SA 4.0
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6 Commentaires
Christian Bréda
03/04/2021 à 09:51
John le Carré, avec un « l » minuscule. Il y tenait beaucoup.
LOL
03/04/2021 à 10:10
« « C’est sans aucun doute la plus grande catastrophe et la plus immense bêtise que la Grande-Bretagne ait commise depuis l’invasion de Suez », déclarait-il voilà quelques années. La crise du canal, de 1956, avait conduit à la fin de la puissance impériale que le pays détenait, par son contrôle de ce point d’accès. »
Quelle réécriture de l'histoire !. L'« invasion » du canal, avec l'aide de la France et des Israéliens, chacun avec des objectifs différents, n'était en rien une invasion, mais une ultime tentative justement de garder sa puissance impériale. La nationalisation du canal par Nasser avait donc déjà sonné le glas de l'empire en Égypte.
Dire que la tentative de restaurer la propriété du canal mena à la fin de la puissance impériale est une bêtise et un non-sens : c'est sans doute un des rares cas de souveraineté émis par la GB, à part les Malouines et le brexit.
Le Carré est sans aucun doute un immense romancier, mais c'est avant tout un européiste acharné qui voit tout à l'aune de sa lorgnette européiste. Il est mort avant de voir s'effondrer le monde pour lequel il a trimé et a été récompensé : un brave soldat européen déconnecté de la réalité. Paix à son âme.
Zorglub
05/04/2021 à 17:43
L'appartenance à l'UE présentait beaucoup plus d'avantages que d'inconvénients pour le Royaume-Uni. Depuis que le Brexit a été décidé, l'économie britannique se contracte, les étudiants étrangers désertent les prestigeuses universités anglaises, la City a perdu le statut de première place financière, l'Ecosse réaffirme sa volonté d'indépendance, sans parler du retour de la violence en Irlande du Nord. Beau succès.
John le Carré savait quant à lui où était l'intérêt de son pays.
Aïe
07/04/2021 à 08:03
Les cassandres européens prédisaient le chaos en Angleterre après le Brexit.
Les faits leur donnent tort : l'Angleterre va mieux (vos données sont fausses, en tout cas remises en perspective après le COVID). Remarquez au passage que parce qu'elle ne sont pas passée par l'Europe et ses procédures kafkaïennes, l'Angleterre a pu avoir des « vaccins » en nombre.
Saint Vax
07/04/2021 à 08:13
Oui, précisément, la revue de presse abonde dans votre sens
Vaccins : pendant que l'Europe patine, l'Angleterre fanfaronne et déconfine http://www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/vaccins-pendant-que-l-europe-patine-l-angleterre-fanfaronne-et-deconfine_2148203.html
Vaccin d’AstraZeneca : sept personnes mortes de thromboses sur trente cas identifiés au Royaume-Uni
https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/04/03/vaccin-d-astrazeneca-sept-personnes-mortes-de-thromboses-sur-30-cas-identifies-au-royaume-uni_6075480_3244.html
ou pas...
quelle est cette maladie de la comparaison à tout crin, qui ne repose que sur des visions et des connaissances parcellaires ?
Zorglub
07/04/2021 à 09:29
Le Royaume-Uni avait aussi fait cavalier seul pour le confinement. Résultat : 126862 morts chez eux, 96847 chez nous.