« Nous sommes au Purgatoire, rue de Paradis », quoi de plus normal ? Pour la remise de son prix des lecteurs du Meilleur roman, les éditions Points/Seuil avaient mis les petits plats dans les grands. L'ambiance était culinaire, voire parfois expérimentalement culinaire, et la star de la soirée, David Grossman, le romancier israélien, très attendu.
Le 24/09/2013 à 12:35 par Nicolas Gary
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24/09/2013 à 12:35
David Grossman
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En présence de la présidente du jury, Marie Desplechin, la remise du prix aura été très simple. « Je souhaite beaucoup de courage au jury de l'année prochaine, parce qu'il est difficile de croire qu'un livre pourra s'imposer autant que celui-ci s'est imposé à nous », explique-t-elle, devant un David Grossman ému.
C'est son ouvrage Une femme fuyant l'annonce, qui a été plebiscité par le jury - le titre a été publié chez Seuil en août 2011, et obtint le prix Medicis étranger cette même année, puis republié chez Points en octobre 2012.
Sur le point de terminer son service militaire, le jeune Ofer accepte une dangereuse mission de vingt-huit jours en territoire palestinien. Comme pour conjurer le sort, sa mère décide de s'absenter durant cette période. Fuyant la nouvelle tant redoutée de sa mort, elle entreprend un long voyage en compagnie de son ami Avram. Tant qu'elle continuera à raconter à son ami la vie d'Ofer, tant que les messagers de l'armée ne parviendront pas jusqu'à eux, son fils sera sauf.
« Je vous remercie de cette manière de lire, de la liberté et de la générosité dont vous avez fait preuve », répond David Grossman, en anglais. « L'écriture de ce livre fait écho à une période de souffrance dans ma vie, de grande souffrance. » Visiblement touché par cette remise de prix, nous avons tenté de solliciter le romancier pour un commentaire. Dernièrement, la Kmesset, chambre parlementaire israélienne, a adopté une législation sur le prix unique du livre et du livre numérique, pour préserver les librairies.
Alors qu'il avait pris fait et cause pour cette mesure législative, David Grossman nous accorde un grand sourire, et affirme, gentiment : « Je n'ai pas très envie de parler de cela. Je suis en vacances, vous savez. » Bon, mais alors, sur cette remise de prix ? « C'est toujours un plaisir d'être récompensé en France. C'est un pays qui a une belle relation avec le livre. »
Le prix a eu un effet sur les ventes nous assure la maison Points. À ce jour, Edistat enregistre 50.580 ouvrages vendus depuis 2012. « La présence du bandeau de Meilleur roman a relancé les ventes ces deux dernières semaines. C'est un impact certain dans les librairies, qui renforce, dans une moindre mesure, le prix Medicis », explique Points.
Par Nicolas Gary
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