Alors qu’il court les émissions et les plateaux télé – il figurera parmi les invités de la Grande librairie cette semaine – Frédéric Beigbeder se prend bourre-pif sur bourre-pif. Mais ayant distribué allégrement dans son dernier livre, il ne récolterait que ce qu’il a semé. Cette fois, c’est Thierry Ardisson qui pointe la poutre dans le nez de l’écrivain, qui reprochait à l’animateur une paille...
Frédéric Beigbeder - ActuaLitté, CC BY SA 2.0
Parti à la recherche de l’immortalité, Frédéric Beigbeder séduit actuellement avec son roman Une vie sans fin. Qui aurait été bien mieux s’il avait été présenté comme une non-fiction romanesque, parce que l’enquête scientifique prend tout de même le pas sur le reste. Soit.
Au détour de ses découvertes sur le rafistolage d’ADN, le séquençage ou encore les divers traitements à base de lumière, le narrateur, qui se confond aimablement avec l’auteur, égratigne plusieurs personnalités, dont certaines font partie de son passé proche.
Et l’une de ces victimes de dommages collatéraux n’est autre que Thierry Ardisson. À compter de 1997, l’animateur se lance dans l’émission Rive droite/Rive gauche, où l’on compte un certain Frédéric Beigbeder dans les animateurs. Un véritable succès télévisuel pour Paris première, sous la forme d’un magazine d’informations culturelles.
Beigbeder y prit part jusqu’en 2001, juste assez pour lancer une rafale contre Ardisson. L’animateur avait repéré l’écrivain alors qu’il était à Sciences Po, époque où fut lancé le Caca’s Club, acronyme du « Club des analphabètes cons, mais attachants ». Ardisson est amusé, et décidé d’inviter Beigbeder dans ses émissions.
Dans le texte de Beig, on lit qu’Ardisson « rêvait d’être écrivain, rien de ce qu’il prononce n’est de lui : ses prompteurs, ses blagues et ses questions sont rédigés par des pigistes. Tout ce qu’a fait Thierry Ardisson, depuis 30 ans, c’est lire des textes écrits par d’autres ».
Et de conclure que le « romancier frustré souhaite à tout prix occuper une place sur votre étagère », en éditant des compilations de ses émissions. La lettre de réponse du berger à la bergère s’est fait attendre.
Dans son ouvrage, Beigbeder s’en était également pris à Nagui, ou encore Dechavanne et Bénabar. Ce dernier lui avait proposé une réponse circonstanciée. Quant aux autres, ils vivront avec cette fine analyse proposée dans le livre : « La plupart des animateurs ne supportent pas l’idée de disparaître. Ils sont prêts à animer n’importe quel jeu débile plutôt que de s’absenter des écrans. »
3 Commentaires
D. L.
25/01/2018 à 12:07
Beig ne vit que par le buzz et la démesure, un monde diamétralement opposé à la littérature. Cet égauteur de livres aimerait ressembler aux stars des années 1960 qui alliaient vie mondaine et littéraire, il n'en a que la première facette. On ne met pas la charrue avant les bœuf, surtout si elle vide!
Réda Bensmaïa
25/01/2018 à 15:54
Quand est-ce que toutes ces personnes--qui se prennent pour des écrivains--comprendront qu'ils n'intéressent que les personnes qui impensent comme eux et, surtout, qu'ils sont 'vains'?! Quand prendront-ils la mesure de la pauvreté de leurs propos? Enfin, quand deviendront-ils conscients de leur petitesse dans ce monde et commenceront-ils à penser un peu au-dessus de leurs petites personnes?
Marie
25/01/2018 à 16:04
Bien que "vulgus" désigne en latin le "peuple", je renvoie dos à dos ces deux gus à leur vulgarité , adhérant entièrement aux commentaires précédents.