L’enquête sur l’industrie de la tomate réalisée par Jean-Baptiste Malet, vient de recevoir le Prix Albert Londres. L'empire de l'or rouge. Enquête mondiale sur la tomate d'industrie., publié par Fayard, vient de recevoir la récompense créée par la fille du célèbre auteur, Florise Martinet-Londres.
Le 22/10/2018 à 13:09 par Cécile Mazin
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22/10/2018 à 13:09
L’or rouge ? C’est la tomate d’industrie. Elle est partout dans nos assiettes, de la pizza au ketchup. Transformées en usine, conditionnées en baril, les tomates d’industrie circulent d’un continent à l’autre. Où, comment et par qui sont-elles cultivées, récoltées et vendues ?
Des confins de la Chine à l’Italie, de la Californie au Ghana, Jean-Baptiste Malet a mené l’enquête et rencontré paysans, cueilleurs, entrepreneurs, traders, généticiens… Des ghettos où la main-d’œuvre est recrutée parmi les migrants aux conserveries qui coupent du concentré non comestible avec des additifs, il a remonté une filière aussi opaque que lucrative.
Au fil d’un tour du monde haletant, L’Empire de l’orrouge raconte le capitalisme globalisé.
L’ouvrage a fait l’objet d’un retrait des ventes par son éditeur italien, Piemme (traduction par Maria Moresco). La maison française, Fayard, et son homologue italien s’étaient renvoyé la balle.
Le prix Albert Londres est remis cette année à Istanbul, pour marquer sa profonde solidarité avec les journalistes turcs. En effet, une délégation d’une trentaine de journalistes français rencontrera des journalistes, écrivains, dessinateurs et réalisateurs turcs.
On peut tuer le journalisme sans tuer les journalistes, c'est la #Turquie aujourd'hui. Lorsque les journalistes ne peuvent plus poser de questions, les citoyens interrogent les journalistes qui deviennent des acteurs de la société malgré eux, au lieu de rester des intermédiaires
— prix albert londres (@albert_londres) October 20, 2018
Les autres lauréats sont Elise Vincent (le Monde) pour le Prix de presse écrite et Marjolaine Grappe, Christophe Barreyre et Mathieu Cellard (Arte reportages) pour le prix audiovisuel.
La Scam, partenaire du prix, relève également : « Préoccupé par un vent mauvais qui souffle sur l’information dans le monde entier, le jury Albert Londres tient d’autre part à saluer l’initiative menée par un collectif de journalistes visant à poursuivre les enquêtes entamées par des confrères emprisonnés ou assassinés.
Initié par Laurent Richard, Forbidden stories incarne une solidarité internationale des journalistes et des rédactions pour mettre fin à l’impunité des criminels. Le Prix Albert Londres fait sien ce défi. Impossible désormais d’arrêter l’information ! Le silence doit devenir vacarme. Les turpitudes que certains souhaitent camoufler en tuant le messager doivent être exposées au monde entier. Le journalisme collaboratif 2.0 offre un nouveau terreau à la liberté d’informer. »
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