Le Prix Wepler-Fondation La Poste 2018 a été décerné ce lundi 12 novembre 2018 à Nathalie Léger pour La Robe blanche, publié par les éditions P.O.L. La mention spéciale du jury a, elle, salué Bertrand Schefer pour Série noire, également publié chez P.O.L.
Le 13/11/2018 à 11:02 par Antoine Oury
Publié le :
13/11/2018 à 11:02
Depuis vingt-et-un ans, le souhait le plus ardent du Prix Wepler Fondation La Poste, est de soutenir treize écrivains sélectionnés afin qu’ils existent sur la scène littéraire automnale. Le jury tournant du prix, constitué d’une détenue, d’un libraire, d’un postier, de deux critiques littéraires et de lecteurs en couronne deux et met à leur disposition des moyens conséquents qui favorisent la poursuite de leur aventure littéraire.
La Fondation La Poste dote ce prix d’une somme de 10.000 € qui récompense une prise de risque romanesque et un style exigeant. Elle dote aussi un autre auteur d’une somme de 3000 € à travers une mention spéciale du jury accordée à un ovni littéraire prodigieusement inclassable.
Le résumé de l'éditeur pour La robe blanche :
Il y a quelques années, Nathalie Léger découvre une histoire qui l'intrigue et la bouleverse : une jeune artiste qui avait décidé de se rendre en autostop de Milan à Jérusalem en robe de mariée, pour porter un message de paix dans les pays en conflit ou en guerre, est violée et assassinée par un homme qui l'avait prise en voiture au sud d'Istanbul. Artiste ou martyre ? Candeur ou sacrifice ? Elle voulait faire régner l'harmonie par sa seule présence en robe de mariée. Mais ce n'est ni la grâce ou la bêtise de cette intention qui captive la narratrice, c'est d'avoir voulu par son voyage réparer quelque chose de démesuré et qu'elle n'y soit pas arrivée. Et parce qu'elle découvre que cette histoire vraie qui la touche tant en accompagne ou en révèle une autre. Elle comprend que sa mère lui demande la même chose : pouvoir réparer sa propre histoire blessée en lui demandant de raconter son mariage, d'exposer l'injustice de son divorce. Le père, l'ayant quittée dans les années soixante-dix avec éclat pour une autre femme, avait réussi à faire prononcer leur divorce à ses torts exclusifs, à elle, l'épouse abandonnée. La mère demande à sa fille d'écrire l'ordinaire de ce qui s'est passé, l'échec, l'abandon, les larmes, l'injustice. Elle lui demande aussi d'écrire pour réparer. Mais si une robe de mariée ne suffit pas à racheter les souffrances de l'humanité, les mots pourront-ils suffire à rendre justice pour les larmes d'une mère ?
Le résumé de l'éditeur pour Série noire :
Un roman inspire un fait divers, qui devient un roman. Telle pourrait être la formule de ce livre qui retrace l'histoire du premier grand kidnapping français qui agita le pays en 1960 avant de découvrir qu'il était calqué mot pour mot sur un roman américain de la Série noire ! Un jeune ouvrier, revenu de la guerre d'Algérie et reconverti dans la vente d'électrophones, se jette dans les nuits parisiennes où son pouvoir de séduction fait des ravages. Il rencontre une jeune reine de beauté danoise qui découvre Paris en traînant aux terrasses de Saint-Germain-des-Prés en compagnie d'Anna Karina. Tout bascule avec un escroc de 39 ans, antisocial viscéral, qui met la main sur un livre de la Série noire qui le révèle à lui-même. Au gré des rencontres, des voyages entre Copenhague et la Côte d'Azur, ces trois personnages que rien ne destinait à réunir, vont se retrouver au coeur de l'affaire la plus retentissante du début de cette décennie 60. S'appuyant sur une enquête approfondie et des documents judiciaires inédits, le livre se déploie comme un roman policier qui peu à peu se déplace sur une autre scène, où la littérature et le cinéma deviennent les vrais protagonistes de l'histoire. On y croise Antonioni au festival de Cannes, Anna Karina, Françoise Sagan, Kenneth Anger, Jean-Jacques Pauvert, Simenon, Histoire d'O et les tournages de Clouzot et de Truffaut. On y rencontre le monde des artistes de music-hall, des concours de beauté. Une France où les médias de plus en plus puissants prennent désormais en charge l'entier récit des événements. Une enquête autour de photos passées à la loupe et de scènes de films dont on découvre l'envers du décor. Une investigation sur les puissances de la fiction et les frontières de plus en plus floues entre la réalité et ses images.
Par Antoine Oury
Contact : ao@actualitte.com
Commenter cet article