Scintillation

John Burnside

On a toustes ce sentiment momentané de tomber dans l’oubli. 
Ou de tomber,
littéralement, 

dans ce trou qu’est « l’Intraville ». Une usine. Chimique. Pourrie. Badante.

Comme les dublinois de Joyce, les gens s’engluent, dans une malédiction très bizarre. 

Bien psychologique, le récit de John Burnside nous donne accès à la pensée de « l’unique agent de police », largué, et hanté par des désirs qu’il ne comprend pas. 

Il a l’embarras du choix : soit gérer, soit sombrer dans le déni, de la disparition de plein d’enfants. Un par un. 

Et en voilà un autre qui s’en va. Mark. Quand le flic rentre chez les parents du gamin, ils s’en foutent éperdument. « Oh mais non, ce sont des jeux d’enfants ». Juste des « blagues entre eux qui tournent mal », les connaissant. 

Jusqu’à ce que Morrison-le-policier découvre… Mark, (littéralement) enguirlandé, au cou. Corps inerte. Digne d’un sacrifice humain, effroyable, effrayant mais mystique, les cinquante pages en tension. 

Où est l’étincelle ?

Glaçant. Comme les ombres : juvéniles, scintillantes, perdues. 

 
 
 
 
 

Une michronique de
Noémie Wuchsa

Publiée le
22/02/2024 à 17:23

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Scintillation

John Burnside trad. Catherine Richard

Paru le 19/01/2024

284 pages

Editions Métailié

11,50 €