Contes de fées queer. Contes et Mémoires

Murat mme De, Henriette-Julie de Castelnau Murat

Sommes-nous ces fées du futur ? 

Quand on aperçoit la couverture, on est pris·e de court. Le terme « queer » nous donne envie mais sonne justement ultra anachronique. Mais avec Madame de Murat, il est quand même possible de tirer de belles leçons quant aux conventions refusées ! 

On plonge donc dans l’écriture de celle qui, menacée par la justice quelques trois siècles avant nous, avait un « attachement monstrueux pour des personnes de son sexe ».

Dans ces Contes de fées queer, les femmes y mènent la danse : humaines comme fées se lient d’amitié, voire tissent des liens plus hybrides et mystérieux ... 

Des peintures se dessinent à nous, comme cette fresque mère / filles capturée par une fée : 

Je suis entrée chez la princesse par la même voie que vous y fûtes introduit hier, je l’ai trouvée à sa toilette avec ses filles qui la déshabillaient, ses beaux cheveux étaient détachés, et touchaient presque la terre.

Mis à part les femmes qui dominent joyeusement, les « princes » et les hommes se trouvent là, au beau milieu, et nous apparaissent comme bien inutiles. À ne pas prendre au sérieux.

Les textes de Madame de Murat ont été farouchement bannis et censurés, bien « pervers » pour son époque, ce qui lui a valu une condamnation conséquente, puis une semi-remise en liberté, quelques temps avant sa mort. Mais cette dernière a quand même eu la chance de toucher la plume en tant que femme : étant fille de marquis, s’exprimer restait possible pour elle, a contrario de femmes moins nobles...

Une michronique de
Noémie Wuchsa

Publiée le
31/01/2024 à 17:50

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Contes de fées queer

Murat mme De, Henriette-Julie de Castelnau Murat

Paru le 24/01/2024

160 pages

Rivages

8,00 €