Bretagne secondaire

Benjamin Keltz, Joëlle Bocel

Quelle autre région pourrait attiser tant d’intérêt que la Bretagne (la Corse et le Pays basque, certainement) au point qu’une maison d’édition en fasse le sujet exclusif de ses publications ?
Les éditions du Coin de la rue nous fait voyager sur cette terre magique, zigzaguer entre ses habitants et leur hospitalité qui fait chaud au cœur.

Cette fois-ci, cependant c’est un sujet un peu plus sensible qui est abordé, un de ceux qui font certainement grincer les dents des Bretons d'habitude si souriants : l’explosion des maisons secondaires dans la région.

Benjamin Keltz nous emmène « au pays des volets fermés » avec ce récit sous forme de chronique. Une preuve de l’attractivité de la région, qui fait sa richesse, mais qui est aussi la cause de tension sociale et identitaire, entre invasion de touristes et montée des prix et des loyers.

(On y apprend notamment que dans plus de 50 communes historiques de Bretagne, il y a plus de résidence de vacances que d'habitations principale) Et pour ceux qui voudraient (re)découvrir la Bretagne sous un angle plus joyeux, à retrouver dans la même collection : la Bretagne pédestre avec L'Himalaya breton, et la Bretagne cycliste avec L'échappée bretonne.

Le tout est illustré par les jolis dessins de Joëlle Bocel, qui nous immerge ici devant ces magnifiques (bien que vides) résidences bretonnes, celles du littoral calme et celles des campagnes ensoleillées (toujours ensoleillées en Bretagne)

Une michronique de
Ugo Loumé

Publiée le
04/12/2023 à 14:49

2 Commentaires

 

André

05/12/2023 à 14:32

J'ai écouté l'interview de ce journaliste sur France Inter. Je ne partage pas son analyse qui est manichéenne ("les bons locaux versus les méchants vacanciers) et caricaturale. Ma situation est que j'ai acheté juste avant le Covid du côté du Cap Fréhel une résidence secondaire suffisamment grande pour héberger 5 couples plus leurs enfants dont personne localement ne voulait localement car elle était trop grande et nécessitait pas mal de travaux de rénovation. Je l'ai fait refaire à neuf pour 150K€ de travaux, y compris un architecte local que nous avons recruté. Depuis, nous payons des impôts locaux y compris une taxe d'habitation assez élevée que ne payent pas les locaux alors que nous ne bénéficions que dans une faible mesure des services communaux (un week end sur 4 plus les vacances scolaires). Nous contribuons de manière non négligeable à l'économie locale, et bien en deça de ce qu'elle nous rapporte. Voyons maintenant qui sont les locaux : généralement des retraités de plus de 70 ans, les jeunes ayant fui les campagnes depuis bien longtemps. Le marché immobilier local est donc assez atone faute de demande et d'offre. Le prétexte des logements locaux devenus hors de prix depuis la crise Covid n'est plus de mise à l'heure actuelle. Quant à l'hébergement des saisonniers, la plupart des restaurateurs du coin ont leur réseau et recrutent essentiellement des étudiants dont les parents habitent le coin. Nous avions ainsi envisagé de louer une chambre à un couple de jeunes pour le mois d'août et avons renoncé, faute de demande. La situation est donc largement en défaveur des résidents secondaires, pour qui le retour sur investissement est quasi nul et qui sont actuellement considérés par les mairies et les commerçants locaux tels des vaches à traire.

Ralix lexcop

05/12/2023 à 17:39

On va pas en bretagne pour admirer les barraques, on s'en fout de la maison du bourge à col roulé, et bientôt toutes ces taules seront englouties par l'océan... achetez donc un phare c'est plus sur... on déconseille les iles...

Bretagne secondaire. Une année au pays des volets fermés

Benjamin Keltz, Joëlle Bocel

Paru le 10/11/2023

264 pages

Coin de la rue

17,00 €