« J'aime quand le lecteur doit passer du temps sur chaque page pour la comprendre. Il lui est impossible de seulement laisser glisser son regard pour saisir tout ce qu'il y a à voir. Il doit s'approprier le récit, l'approcher et le dompter. Sur Instagram, on regarde une image et on passe à autre chose, ça ne s'arrête jamais et on n'observe rien avec attention. Un bon livre ou un bon film, on veut passer du temps avec, et on veut le retrouver plusieurs fois pour y découvrir des choses différentes. »
Le graveur John Vasquez Mejias répond aux questions de Marius Jouanny dans la postface de Et l'île s'embrasa.
Au cours de cette bande dessinée entièrement réalisée en gravures, John Vasquez Mejias fait le récit d'une révolution porto-ricaine dans les années 50.
Mettant en lumière des évènements peu connus, il élabore un récit poétique dans la forme, âpre et violent dans le fond.
Très beau et déroutant, cet album peut paraître certes exigeant mais se révèle d'abord impressionnant graphiquement tant cette technique appelle le corps de l'artiste et le labeur du graveur.
En droite lignée des œuvres lyriques et politiques de Franz Masereel (même si l'auteur cité plus volontiers la plasticité d'Ernst Kirchner), Et l'île s'embrasa est un récit visuellement saisissant.
Publiée le
26/09/2023 à 18:34
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Paru le 25/08/2023
128 pages
Collectif des métiers de l'édition
25,00 €
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