Arundhati Roy reçoit le 45e Prix Européen de l’Essai pour l’ensemble de son œuvre à l’occasion de la traduction en français de son dernier essai Azadi Liberté, fascisme, fiction publié aux éditions Gallimard (2021). La cérémonie de remise du prix aura lieu au Lausanne Palace, le mardi 12 septembre prochain à 18h30.
Le 20/06/2023 à 16:39 par Dépêche
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20/06/2023 à 16:39
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Le Prix Européen de l’Essai décerné par la Fondation Charles Veillon consacre depuis plus de quarante ans un ouvrage ou l’œuvre d’auteur(e)s qui, par leurs écrits, contribuent à nourrir et diffuser le mouvement de la pensée.
Depuis 1975, le Prix Européen de l’Essai veut attirer l’attention sur des d’auteur(e)s dont l’œuvre peut avoir valeur de témoignage et qui offrent une critique féconde des sociétés actuelles, de leurs pratiques et de leurs idéologies.
L'ouvrage Azadi a été traduit de l'anglais au français par Irène Margit. Elle a également traduit Le Ministère du bonheur suprême publié en 2018 (Gallimard) puis Mon coeur séditieux avec Frédéric Maurin, Claude Demanuelli et Juliette Bourdin (2020, Gallimard).
Nous savons ce qui s’est produit en Europe quand une organisation animée d’une idéologie similaire à commencer à s’imposer, d’abord dans un pays, puis au-delà, pour un supplément de Lebensraum (espace vital). Nous savons que cela a pu se produire parce que le monde n’a pas prêté une attention suffisante aux avertissements émis par ceux qui en voyaient et en entendaient assez pour comprendre ce qui se préparait. Peut-être ces avertissements paraissaient-ils disproportionnés, démesurés, à un monde anglo-saxon masculin, méfiant envers toute expression désinhibée de détresse ou d’émotion.
- Extrait d'Azadi, p. 136.
Azadi signifie « liberté » en ourdou. À l’origine, cri de ralliement cachemiri contre le gouvernement indien, il est repris par le peuple indien pour protester contre ses dirigeants.
Avec une vive et subtile perspicacité, Arundhati Roy nous met au défi de réfléchir au sens de la liberté dans un monde où l’autoritarisme va croissant. Invitant le lecteur à questionner notre monde sans ménagement, ses essais critiquent, au nom de la liberté, les sociétés qui, à l’Est comme à l’Ouest, offrent de plus en plus prise aux revendications nationalistes.
En ces temps troublés à l’échelle mondiale, Arundhati Roy explore dans ses textes l’importance du langage, rappelle le rôle de la fiction et de l’imagination, pour que la crise mondiale puisse devenir l’occasion, pour l’humanité, d’inventer un monde différent. Un regard sans concession qui est aussi un ferment d’espoir !
- Avis du jury
Arundhati Roy vit à New Delhi. Son premier roman, Le Dieu des petites choses, a été récompensé en 1997 du Booker Prize et salué comme un événement littéraire dans le monde entier.
Parallèlement à son engagement politique et humanitaire, elle poursuit une riche activité littéraire, avec – entre autres œuvres – son roman Le ministère du bonheur suprême, pour lequel elle a reçu le Prix Bruno Kreisky du livre politique en 2017, et le recueil d’essais Mon cœur séditieux (2019).
À lire: Les maoïstes sollicitent Arundhati Roy pour négocier avec l'Inde
En 2022, Mona Chollet était la lauréate pour son livre Réinventer l’amour, publié par les éditions La Découverte.
À l’occasion de cette nomination se tiendra la veille de la remise du Prix, le lundi 11 septembre, une table ronde en collaboration avec l’Université de Lausanne au Théâtre de Vidy-Lausanne. La lauréate discutera entre autres citoyenneté et identité, environnement et globalisation, castes et langues avec Nicola Pozza, Section de langues et civilisations slaves et de l’Asie du Sud (SLAS). Suivi d’un temps d’échange avec le public et séance de dédicace.
Pour s'inscrire aux évènements, c'est ici.
Retrouver la liste des prix littéraires français et francophones
Paru le 04/03/2021
288 pages
Editions Gallimard
22,00 €
2 Commentaires
Cécile Deniard
21/06/2023 à 10:38
Bonjour Actualitté,
Ceci pour vous signaler qu'il manque une information essentielle à votre article annonçant le prix remis à Arundhati Roy à l'occasion de la parution de la traduction d'Azadi : le nom de l'autrice de cette traduction, Irène Margit, qui a pourtant dû y travailler pendant des mois avec compétence et talent pour qu'à la fin cette oeuvre soit primée.
J'ai conscience que la responsabilité de cette lacune incombe principalement aux organisateurs du prix qui, dans leurs quatre pages de communiqué, n'ont pas pensé à inclure cette information primordiale (à le lire, on croirait qu'Arundhati Roy a composé toute son oeuvre en français), mais je ne doute pas qu'Actualitté aura à coeur de compléter l'article afin d'apporter cette information à ses lecteurs !
Bien à vous,
Cécile Deniard.
Julie
21/06/2023 à 16:12
Bonjour,
Je vous remercie pour votre commentaire. Nous avons pour habitude de préciser le ou la traductrice des ouvrages. L'erreur est à présent corrigée.