Avec le Prix Mémorable, les librairies indépendantes du réseau Initiales rendent hommage aux livres qui auraient pu sombrer dans l’oubli, écrasés par la masse du nombre, pris dans la glue du temps, ou ignorés tout bêtement, faute de traduction.
Le 23/10/2019 à 11:54 par Cécile Mazin
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23/10/2019 à 11:54
« Ce que nous voulons avec cette distinction, c’est louer le mérite des maisons d’édition qui leur redonnent vie, de même qu’aux traductrices et traducteurs chevronné-e-s qui s’en font les passeurs. Cette année, quinze titres “mémorisables” étaient en course dans le cadre d’un premier tour de vote. Après délibération, trois d’entre eux sont donc retenus », indique le réseau initiales.
« Les plumes du prix Mémorable sont bien souvent maudites. Mais leur style, leur propos tranchant, percutant, corrosif, tapent juste et frappent à la porte de nos consciences. Ils résonnent aujourd’hui en plein avec les questionnements de notre époque. »
Les finalistes du Prix Mémorable, millésime 2019, sont les suivants :
La bouche pleine de terre de Branimir Šćepanović, traduit du serbe par Jean Descat, éditions Tusitala, janvier 2019.
Le livre de Branimir Šćepanović était devenu un secret qu’on se passait entre initiés. Grâce soit rendue aux éditions Tusitala de remettre cette merveille sur le devant de la scène, dans une traduction révisée de Jean Descat, son traducteur original. “La Bouche pleine de terre est l’histoire d’une chasse à l’homme Une course surréaliste et métaphorique qui emportera toutes vos convictions sur son passage. La pesanteur de l’œil de l’autre sur nos actes, la haine qui peut naître de rien, la lutte acharnée entre l’envie d’en finir et la rage de vivre” Grégoire Courtois, Obliques (Auxerre)
Et frappe le père à mort de John Wain, traduit de l’anglais par Paul Dunand, éditions du typhon, mai 2019.
John Wain, (1925-1994), l’auteur d’Et frappe le père à mort, est associé au mouvement littéraire des “Jeunes hommes en colère”. Il compte parmi les écrivains anglais incontournables, célébré en Angleterre et aux États-Unis, mais négligé en langue française, jusqu’à ce que les éditions du typhon le remettent en lumière de si belle façon. “Quelle modernité ! Quelle précision ! Définitivement un grand auteur.” Amanda Spiegel, Folies d’encre (Montreuil)
Écotopia d’Ernest Callenbach, traduit de l’anglais (États-Unis), par Brice Matthieussent, éditions Rue de l’échiquier, octobre 2018.
Écotopia est une fable. Nous sommes en 1975 : la Californie a fait sécession des États-Unis vingt ans plus tôt. « S’appuyant sur ce canevas journalistique, le livre de Callenbach, s’amuse à décrire en détail tous les aspects de cette jeune société écologiste, féministe et très libérale dans ses mœurs. S’il permet de revisiter des mouvements d’émancipation des années 60 et début 70. Écotopia n’a pas pris une ride et se lit comme un essai fort enthousiasmant montrant “qu’un autre monde est possible” Jérôme Rivière, L’Escampette (Pau)
Va s’ouvrir alors une nouvelle phase de vote, argumentée, pour départager les titres encore en lice. Le nom du lauréat sera communiqué en janvier 2020.
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