Les trois prix de la Foire du livre de Leipzig ont été décernés, et parmi les lauréats, l'écrivaine Anne Weber a été récompensée pour sa traduction en allemand de l'œuvre de Cécile Wajsbrot, Nevermore, paru aux éditions le Bruit du Temps en 2021. La traduction est parue en Allemagne aux éditions Wallstein. Les prix de la Foire du livre de Leipzig, dotés d'une valeur totale de 60.000 euros, sont décernés depuis 2005 à un ouvrage de fiction, à un essai et à une traduction vers l'allemand.
Le 18/03/2022 à 12:27 par Hocine Bouhadjera
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18/03/2022 à 12:27
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L'auteure et traductrice Anne Weber, née à Offenbach en Allemagne, vit à Paris. Elle a notamment été traductrice du français vers l'allemand d'auteurs comme Pierre Michon, Georges Perros ou encore Marguerite Duras, mais a également traduit de l'allemand vers le français des auteurs comme Wilhelm Genazino.
Tous ces romans sont publiés en France aux éditions du Seuil, dont le dernier, Annette, une épopée, écrit en français et en allemand. Ce roman raconte l'épopée d'une femme, entre la résistance, et un engagement pour l'indépendance de l'Algérie qui lui vaut une condamnation à dix ans de prison. Un roman récompensé par le Prix du livre allemand en 2017, décerné par l’association des libraires allemands lors de la Foire du livre de Francfort.
Cécile Wajsbrot est romancière, essayiste et traductrice. Elle a notamment traduit de l’anglais Virginia Woolf, et de l’allemand des auteurs comme Peter Kurzeck ou Wolfgang Büscher. Elle a reçu en 2016 le prix de l’Académie de Berlin. Elle a également été présidente de La Maison des Écrivains et de la Littérature (MEL), de 2015 à 2017.
Voici le résumé de l'éditeur de l'ouvrage primé de Cécile Wajsbrot, Nevermore :
La narratrice de ce nouveau roman de Cécile Wajsbrot, une femme, traductrice, s'isole à Dresde pour traduire Le temps passe, partie centrale de La Promenade au phare, de Virginia Woolf, dans laquelle la romancière anglaise tentait d'écrire le temps pur en évoquant ses effets : la dévastation progressive d'une maison devenue inhabitée. Tandis que nous la voyons habiter peu à peu le texte et les lieux, et s'immerger dans les arcanes de la traduction, les fantômes qui peuplent la ville étrangère et ses propres fantômes intérieurs ne tardent pas à resurgir et à se mêler à son travail.
Ainsi le thème de la disparition récente d'une amie écrivain dont le souvenir la hante, s'entretisse au journal dans lequel elle note au jour le jour - comme on ne l'avait sans doute jamais fait jusqu'ici dans une fiction-, les réflexions qui naissent des tâtonnements, des doutes suscités par la progression de son travail et par la tentative de s'approcher au plus près de la création d'un écrivain d'une autre époque, dans une langue autre.
La lecture-commentaire de ce texte sur la dévastation du temps et la vie de la traductrice dans une ville jadis dévastée de la guerre ne font qu'un, sont intimement liés, retentissent sans cesse l'un sur l'autre. Un peu comme dans Mémorial, où, relatant un voyage en Pologne sur les traces de sa famille, elle parvenait à rendre une voix aux âmes des disparus, Cécile Wajsbrot réussit ici à rendre parfaitement justes, naturelles, les soudaines apparitions de l'amie disparue : on est troublé, ému, la grande réussite du roman est qu'à aucun moment cela ne paraisse forcé.
Comme souvent, dans cette oeuvre, des thèmes secondaires viennent s'intercaler en contrepoint ou même au sein du récit principal et en accroître la résonance. Il en va ainsi des pages qui évoquent la High Line, à New York, pour évoquer un autre type de métamorphose engendrée par le passage du temps. Mais il faudrait citer aussi d'autres leitmotive : ainsi la catastrophe de Tchernobyl, qui est comme une accélération à plus grande échelle de la dévastation décrite dans Le temps passe ; ou, a contrario, un thème qui traverse tout le récit comme l'image même du rôle de l'écrivain, ou de sa traductrice : celui des cloches (et, plus généralement, de la musique) qui avertissent de l'imminence du désastre ou, après que celui-ci a eu lieu, subsistent comme les derniers vestiges d'une vie humaine dans les villes englouties.
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Le prix de la fiction a lui été décerné à l'écrivain d'origine israélienne, Tomer Gardi, pour Eine runde Sache (Une chose ronde), paru aux éditions Droschl, et de l'essai, à Uljana Wolf, pour Etymologischer Gossip, paru chez Kookbooks. Ces deux auteurs n'ont pas encore été traduits en français.
Crédits : Heike Huslage-Koch (CC BY-SA 4.0)
Par Hocine Bouhadjera
Contact : hb@actualitte.com
Paru le 19/02/2021
216 pages
Le Bruit du temps
19,00 €
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