Le romancier publié chez l'Arbalète, Sylvain Prudhomme, vient de recevoir l'édition 2012, du prix Louis Guilloux, informe le conseil général des Côtes-d'Armor.
Le 29/04/2012 à 11:07 par Clément Solym
Publié le :
29/04/2012 à 11:07
Pour son cinquième roman, Là avait dit Bahi, le romancier perçoit une dotation de 10.000 €. Cette récompense littéraire cherche les qualités textuelles autant que « la dimension humaine d'une pensée généreuse, refusant tout manichéisme, tout sacrifice de l'individu au profit d'abstractions idéologiques ».
Des critères qui inscrivent l'oeuvre choisie dans la lignée littéraire de ce que faisait Guilloux. Le prix sera remis le 11 mai à Saint-Brieuc, ville de naissance de Louis Guilloux.
L'an passé, c'est Frédéric Valabrègue, pour son roman Le Candidat qui avait été primé.
Sur le livre
A bord d'un camion qui roule sur les routes d'Algérie, le chauffeur, un vieil homme nommé Bahi, entreprend de raconter sa vie au narrateur, assis silencieux à côté de lui. Il lui dépeint avec une surprenante allégresse ses souvenirs de la ferme où il a travaillé très jeune, de l'Indépendance et de la période sanglante qui l'a précédée. Il lui décrit l'Algérie d'aujourd'hui et le terrorisme qui secoua le pays jusque dans les campagnes.
Il s'amuse des petits bénéfices qu'il fait, à soixante-dix ans passés, en revendant du sable d'un bout à l'autre du pays ; murmure l'histoire de ses deux femmes, épousées l'une à l'insu de l'autre ; se moque tendrement de la réussite trop clinquante de ses fils… Toutes ces histoires tantôt sombres, tantôt cocasses, sont habitées par le souvenir d'un homme, nommé Malusci, qui n'est autre que l'ancien propriétaire de la ferme où a débuté Bahi, et aussi le grand-père du narrateur.
Un homme dont Bahi, malgré tout ce qui les séparait, croit pouvoir dire qu'il fut l'ami. Un homme qui a quitté l'Algérie voilà cinquante ans, et qui défia jusqu'à la dernière heure ceux qui voulaient l'en chasser.
Un homme aujourd'hui déclinant, qui vit à Bandol, rongé par le ressentiment, et que le narrateur ne connaissait jusque-là que sous son plus mauvais jour.
Paru le 12/01/2012
200 pages
Editions Gallimard
20,00 €
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